François, Paul Legendre

1759 - 1817

Informations générales
  • Né le 25 janvier 1759 à Donzy ( - Généralité de Bourges France)
  • Décédé le 27 décembre 1817 à Constance (Grand Duché de Bade Allemagne)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 7 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Nièvre
Groupe
Gauche
Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 14 avril 1798 au 19 mai 1799
Département
Nièvre

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, député au Conseil des Cinq-Cents, né à Donzy (Généralité de Bourges) le 25 janvier 1759, mort à Constance (Grand Duché de Bade Allemagne) le 27 décembre 1817, fils de Paul Legendre notaire et procureur de Donzy, et d'Anne-Cécile Serizier, il fut ondoyé aussitôt après sa naissance, « à cause de danger de mort » dit l'acte de baptême, et baptisé le lendemain ; il eut pour marraine sa bisaïeule, madame Anne Usquin, veuve de M. Guillaume Thierriat. L'aîné d'une famille nombreuse, il reçut une brillante éducation, et fut avocat au présidial d'Auxerre avant la Révolution.

Fermier des forges de la Vernière, près la Charité-sur-Loire, il embrassa avec ardeur les idées nouvelles, devint administrateur de la Nièvre, et fut élu, le 7 septembre 1792, membre de la Convention par ce département, le 5e sur 7, avec 246 voix sur 385 votants.

Il prit peu de part aux luttes des partis, répondit au 3e appel nominal, dans le procès de Louis XVI : « Je vote pour la mort », et fut l'un des commissaires nommés par l'Assemblée pour veiller dans la Nièvre à l'exécution du décret du 23 août 1793 sur la levée en masse.

Rappelé de sa mission sur la motion de Barère (14 octobre 1793), en vertu du décret qui interdisait d'envoyer un représentant dans le département qui l'avait élu, il fut remplacé par Noël Pointe, mais n'en fut pas moins renvoyé dans la Nièvre six mois après (mars 1794), pour y établir le gouvernement révolutionnaire; l'application de la loi du 14 frimaire an Il sur la liberté des cultes provoqua à ce moment un certain nombre d'arrestations dans ce département.

De retour à la Convention, il présenta (6 vendémiaire an III) un rapport sur les moyens de revivifier le commerce et l'agriculture, et se mêla aux discussions économiques et financières.

Le département de la Nièvre l'élut au même Conseil des Cinq-cents le 25 germinal an VI ; il proposa la création de 600 millions de billets de banque (14 vendémiaire an VII), combattit le projet d'aliénation des halles publiques, et fut élu (1er pluviôse) secrétaire du Conseil.

Il sortit du Corps législatif en l'an VII, et reprit ses occupations de maître de forges qu'il conserva jusqu'aux Cent-Jours. Lié avec le peintre David, il l'attira en Nivernais, où celui-ci crayonna le portrait de son hôte et celui de sa femme, œuvres qui sont encore dans la famille Legendre.

Aux Cent-jours, Legendre signa l'acceptation de l'Acte additionnel aux Constitutions de l'Empire, et, le 25 mai suivant, fut nommé par l'Empereur sous-préfet de Nogent-le-Rotrou. A cette occasion il adressa la lettre qui suit au ministre de l'intérieur :

« A Son Excellence Monseigneur le comte Carnot, ministre de l'Intérieur.

Monseigneur,

Votre lettre du 29 mai par laquelle Votre Excellence me fait l'honneur de m'annoncer que Sa Majesté l'Empereur a daigné me nommer à la sous-préfecture de Nogent-le-Rotrou, département d'Eure-et-Loir, ne m'étant parvenue qu'hier soir, j'ai celui d'assurer Votre Excellence que j'exécuterai ses ordres avec le plus de célérité possible, et que je ferai en sorte d'être rendu du 8 au 9 à Chartres, pour y prêter mon serment entre les mains de M. le Préfet, et le 10 à ma destination.

Je vous prie, Monseigneur, d'avoir la bonté d'assurer l'Empereur que je ferai tout ce qui dépendra de moi pour justifier la confiance dont Sa Majesté daigne m'honorer, ce que je crois être le sûr moyen de mériter celle particulière de Votre Excellence, que je supplie d'agréer l'hommage de ma reconnaissance et du profond respect avec lesquels j'ai l'honneur d'être, de Votre Excellence, Monseigneur, le très humble et très obéissant serviteur.

LEGENDRE (de la Nièvre) ex-législateur.

3 juin 1815. »

A la seconde Restauration, Legendre adressa au nouveau ministre de l'Intérieur une nouvelle missive :

« LEGENDRE (de la Nièvre), ex-législateur, sous-préfet de Nogent-le-Rotrou, département d'Eure-et-Loir, à Son Excellence Monseigneur le ministre de l'Intérieur.
Monseigneur,

Ayant appris hier soir de M. le baron de Roujoux, préfet de ce département, dont j'étais venu prendre les conseils, qu'une ordonnance du roi, insérée au Moniteur de ce jour, et dont il m'a donné communication, rétablissait dans leurs fonctions des préfets et sous-préfets qui en avaient été éloignés par le gouvernement provisoire, j'ai l'honneur de prévenir Votre Excellence que j'ai prié sur-le-champ M. le préfet de me remplacer provisoirement, et que je me retire dans mes foyers pour y attendre les ordres de Votre Excellence.
Eloigné depuis 14 ans de toute espèce de fonctions publiques, et ayant été souvent persécuté sous le règne de Napoléon, je n'avais d'après mes principes bien connus accepté la place de sous-préfet de Nogent-le-Rotrou que par obéissance et dans le seul dessein d'être utile à ma patrie et à l'arrondissement dont l'administration m'était confiée.

Je crois avoir rempli mes devoirs, et si je n'ai pas pu faire beaucoup de bien en 25 jours, au moins suis-je assuré de n'avoir point fait de mal, ainsi que peuvent le témoigner les autorités locales.

Je supplie Votre Excellence, Monseigneur, d'avoir la bonté de déposer ma soumission aux pieds du trône de Louis XVIII et d'exprimer à Sa Majesté, que, n'ayant jamais été le partisan du tyran de la France, je veux être et serai l'un de ses plus fidèles sujets.

J'ai l'honneur d'être avec respect,
De Votre Excellence,
Monseigneur,
Le très humble et très obéissant serviteur,

LEGENDRE,

à Grossouve, près Sancoins, par Saint-Pierre-le-Moûtier, département de la Nièvre, à Sancoins.

Chartres, le 10 juillet 1815. »

Atteint par la loi du 12 janvier 1816 contre les régicides, Legendre se retira à Constance (Suisse), où il mourut à la fin de l'année suivante.