Bernard, François Lidon

1752 - 1793

Informations générales
  • Né le 22 mars 1752 à Brive ( - Généralité de Limoges - France)
  • Décédé le 3 novembre 1793 à Cublac (Corrèze - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 4 septembre 1792 au 3 novembre 1793
Département
Corrèze
Groupe
Girondins

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Né à Brive (Généralité de Limoges, France) le 23 mars 1752, mort à la Géronie, commune de Cublac (Corréze) le 3 novembre 1793, « fils naturel et légitime de François Lidon, marchand, de Brive, et de Jeanne Reynal », il était lui-même négociant à Brive.

Il devint président du directoire de département de la Corréze, qui l'élut, le 4 septembre 1792, le 5e sur 7, membre de la Convention, « à la pluralité des voix ». Il prit plusieurs fois la parole, se montra l'adversaire déterminé de la Montagne et des Jacobins, combattit les adresses des sections de Paris, et, lors du procès de Louis XVI, s'exprima ainsi :

« Vous avez décrété que vous jugeriez Louis XVI, les pièces trouvées au château des Tuileries prouvent ses crimes. Vous voulez aujourd'hui prononcer sur la peine qu'il mérite : je crois qu'il mérite la mort; mais j'engage la Convention à prendre en considération l'amendement de Mailhe. »

Lidon s'opposa à l'envoi aux départements du compte rendu par le maire de Paris, et défendit l'arrêté de l'administration de la Haute-Loire pour la formation d'une garde départementale. Il eut des luttes assez vives avec Marat, qui le dénonça avec insistance, et avec Robespierre qu'il appela « un factieux et un calomniateur ».

Il attaqua aussi violemment Bouchotte, ministre de la Guerre, et l'accusa d'incapacité. Ami des Girondins, il fut décrété d'arrestation le 2 juin 1793, avec Vergniaud, Gensonné, Brissot, Guadet, etc., puis déclaré traître à la patrie et mis hors la loi, ainsi que Chambon, son collègue de la Corréze. Il s'échappa, se tint caché quelque temps dans son département, puis, sur le point d'être découvert, il se brûla la cervelle à la Géronie (Corréze). Dans la séance du 18 brumaire an II, la Convention reçut à ce sujet la communication suivante :


« Brive, département de la Corréze, le 14 brumaire l'an IIe.
Citoyen président, nous prévenons la Convention que Lidon, député de notre ville, mis hors de la loi pour sa coalition avec le parti de la Gironde, poursuivi d'un côté par les démarches de Lakanal, et décelé du nôtre par une lettre de lui, par laquelle il demandait à un citoyen, membre de notre comité, des chevaux pour se réfugier dans nos murs, s'est détruit lui même et a abandonné le sol de la liberté en se tirant un coup de pistolet. Les bons citoyens de Brive ont reçu cette nouvelle avec l'enthousiasme que prennent les hommes libres lorsqu'il s'agit d'exterminer les traîtres. Nous sommes après les expéditions des procès-verbaux dressés sur ces lieux. Nous vous les ferons passer par le courrier prochain et vous verrez toutes les démarches que nous avons faites pour nous assurer de ce traître à l'unité de la République. En attendant, regardez-nous toujours comme de sincères amis de la liberté, et soyez intimement convaincus que nous ne prendrons de repos que lorsque nous nous serons assurés de tous les ennemis de la République une et indivisible.

Les membres du Comité de surveillance de la ville de Brive:

BESDOT, président; DESPRÉS, secrétaire; MARBEAU.

P.-S. La femme, le frère et la maîtresse de ce traître sont en arrestation. »