Nicolas, Sylvestre Maure

1743 - 1795

Informations générales
  • Né le 31 décembre 1743 à Auxerre ( - Généralité de Bourgogne France)
  • Décédé le 4 juin 1795 à Paris (Département de Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 5 septembre 1792 au 4 juin 1795
Département
Yonne
Groupe
Montagne

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, né à Auxerre (Généralité de Bourgogne) le 31 décembre 1743, mort à Paris (Département de Paris) le 4 juin 1795, il était marchand épicier à Auxerre lorsque éclata la Révolution.

Il en embrassa avec ardeur les principes, fut nommé administrateur de l'Yonne, et (5 septembre 1792) député de ce département à la Convention, le 1er sur 9, par 290 voix (537 votants). Membre du club des Jacobins, il siégea à la Montagne et vota, dans le procès de Louis XVI, la mort sans appel ni sursis. Il répondit au 1er appel nominal: « En mon âme et conscience, je vote oui. » Au 2e appel nominal: « Lorsque mes commettants m'ont envoyé, ils m'ont dit: Va, venge-nous du tyran, fais-nous de bonnes lois; et, si tu nous trahis, ta tête en répond. J'ai promis, et je tiendrai ma parole; ainsi je dis non. » Au 3e appel nominal : « Louis est coupable ; quand il aurait mille vies, elles ne suffiraient pas pour expier ses forfaits. Je vote pour la mort. »

Envoyé en mission dans les départements d'Eure-et-Loir et du Loiret, il donna (1793) des détails sur l'assassinat de Michel Lepeletier et sur ses derniers moments, combattit le projet d'enlever les cloches dont les rebelles se servent pour sonner le tocsin, observant qu'elles sonnent aussi celui de la liberté; il signala aux Jacobins le général Hesse (prince de la maison de Hesse au service de la République), et écrivit « que ce pourrait être un fort honnête homme, s'il n'était pas gentilhomme. » Il passa de là en Seine-et-Marne, puis dans l'Yonne, où il se déclara l'apôtre de la Raison: « Bientôt, écrivait-il le 29 brumaire au II, le Créateur ne recevra les hommages directs des hommes que sous la voûte hardie qu'il a construite. » Son collègue Calon constatait « que son ton pur et persuasif purgeait les bons patriotes de la vermine aristocratique qui les souillait encore. » Il remplit une dernière mission dans l'Aube (messidor an II) pour procéder à l'épuration des autorités constituées.

A la Convention, il fit prononcer l'arrestation de Lauze du Perret, accusé de complicité avec Charlotte Corday, prit encore la parole sur plusieurs questions importantes, et passa pour avoir été l'ami de Marat qui, dit-on, l'appelait « son fils ». Cependant il fut l'objet d'accusations contradictoires : tandis que les uns lui reprochaient son modérantisme et le dénonçaient comme ayant, le 23 juin 1793, fait acquitter de Maulde, agent diplomatique français accusé de trahison à l'extérieur, d'autre part il fut violemment dénoncé, après thermidor, par Fréron qui lui prêta, dans son Orateur du peuple, les propos les plus révolutionnaires. Impliqué dans l'insurrection du 1er prairial an III, il fut signalé par Le Hardy comme un ancien partisan de Robespierre: on rappela aussi que Maure, le 31 mai 1793, avait pris Couthon dans ses bras et l'avait porté à la tribune pour qu'il fît plus aisément la motion de proscrire ses collègues, les Girondins. Cette accusation, prise en considération, fut renvoyée au comité de législation. Maure, qui ne se faisait pas d'illusion sur le sort qui l'attendait, se donna la mort à Paris le 4 juin 1795.