Pierre, Claude Nioche

1751 - 1828

Informations générales
  • Né le 26 janvier 1751 à Azay-le-Ferron ( - Généralité de Bourges - France)
  • Décédé le 13 mai 1828 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 mars 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Touraine (Type : Bailliage)
Groupe
Tiers-Etat
Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 4 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Indre-et-Loire
Groupe
Centre gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789, membre de la Convention, député au Conseil des Anciens, né à Azay-le-Feron (Généralité de Bourges, France) le 26 janvier 1751, de Pierre Nicolas Nioche, écuyer, et de Marie Anne Prou de Ste Mesme, mort à Paris (Seine) le 13 mai 1828, il était avocat au bailliage de Loches.

Elu, le 23 mars 1789, député du tiers aux Etats-Généraux par le bailliage de Touraine, avec 99 voix sur 179 votants, il prêta le serment du Jeu de paume, et appartint à la majorité de l'Assemblée Constituante où il fit deux motions, l'une sur le duel et l'autre sur l'abolition de la peine de mort.

Le 3 septembre 1791, il fut élu 1er haut juré d'Indre-et-Loire, et juge au tribunal du Loire. Président de l'assemblée électorale du département, il fut envoyé (4 septembre 1792) comme député d'Indre-et-Loire à la Convention, le 1er sur 8, par 345 voix (444 votants).

Dans le procès du roi, il soutint d'abord cette opinion que la Convention, ayant été jury d'accusation, ne pouvait être jury de jugement; puis il se prononça pour la peine capitale, en ces termes : « Je n'ai plus de vœu à émettre, mais une application de la loi à faire. Louis Capet a été déclaré conspirateur : je prononce comme juge, et je dis qu'il est punissable de mort »

En mai 1793, envoyé en mission avec Dubois de Crancé, Albitte et Gauthier, auprès de l'armée des Alpes, il se rendit, ainsi que Gauthier, à Chambéry, d'où il rejoignit à Lyon ses autres collègues. Accompagné du général Ledoyen, il fit auprès des sections en armes de cette ville de pressantes démarches pour empêcher l'effusion du sang. Mais il fut arrêté, parce qu'il refusait de se prêter aux vues du département, menacé, maltraité et emprisonné jusqu'à ce que le général Kellermann, qui revenait de Paris et se rendait à l'armée des Alpes, eut obtenu sa mise en liberté. Nioche fut encore chargé de plusieurs missions dans le Midi, où il rétablit l'ordre, et eut à surveiller l'approvisionnement de trois départements; lors du siège de Toulon, il reçut de la Convention l'ordre de suivre les expériences proposées par le commissaire des poudres Riffault, pour abréger le temps qu'on employait auparavant à la fabrication de la poudre et remédier aux accidents qui se produisaient dans les moulins employés au battage. Les expériences réussirent, le temps du battage fut abrégé des trois quarts, et les produits de la fabrication de la poudre triplèrent. Mais la matière essentielle (la potasse) pour obtenir le salpêtre, était rare. Comme le département d'Indre-et-Loire possède en abondance des terres salpêtreuses, le comité de salut public avait résolu de couper une partie des forêts d'Amboise, Loches et Chinon, et de charger Nioche de la direction de cette besogne. Le représentant sauva les forêts en proposant de faire couper de préférence les bruyères, joncs marins, fougères et genêts, qui couvrent des milliers d'arpents dans cette région. Les chimistes Trusson et Nicolas Vauquelin furent adjoints au représentant Nioche, et l'opération fut exécutée dans les conditions les plus satisfaisantes.

Elu, le 20 vendémiaire an IV, député d'Indre-et-Loire au Conseil des Anciens, au 3e tour, par 109 voix sur 247 votants, Nioche fut membre des commissions des réformes, de l'arbitrage forcé, des poudres et salpêtres, et sortit du Conseil le 1er prairial an V.

Nommé, peu après, à un emploi dans les eaux et forêts, il devint, sous le Consulat, régisseur de l'Ecole d'Alfort, et, fut mis à la retraite à la fin du premier empire.

Aux Cent-Jours, afin de lui conserver sa pension de retraite, un de ses fils signa en son nom l'Acte additionnel. Atteint de ce chef par la loi du 12 janvier 1816 contre les régicides, il se réfugia à Bruxelles, vit sa pension suspendue, et demanda à rentrer en France, en s'appuyant sur ce qu'il n'avait pas signé lui-même l'Acte additionnel; il avait deux fils et un gendre, et réclamait la restitution de sa pension, pour ne pas être à leur charge. Le gouvernement royal l'autorisa à rentrer en juillet 1819.

Date de mise à jour: janvier 2020