Charles, Nicolas Osselin
1752 - 1794
- Informations générales
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- Né le 22 novembre 1752 à Paris ( - Généralité de Paris - France)
- Décédé le 26 juin 1794 à Paris (Département de Paris - France)
1752 - 1794
Membre de la Convention, né à Paris (Généralité de Paris, France) le 22 novembre 1752, exécuté à Paris (Département de Paris) le 26 juin 1794, il se fit recevoir avocat et publia dans sa jeunesse certains écrits licencieux qui entravèrent sa carrière. Ayant traité d'une charge de notaire, il se vit refuser l'agrément de la compagnie, plaida vainement contre elle, et perdit sa cause devant le tribunal du Châtelet. Il suivit alors la carrière du barreau.
Partisan des idées nouvelles, il fut nommé successivement membre de la municipalité parisienne du 14 juillet 1789, et du conseil de la commune du 10 août 1792; il fut ensuite président du tribunal criminel. Le 16 septembre 1792, le département de Paris l'envoya, le 18e sur 24, par 399 voix (629 votants), siéger à la Convention nationale. Il y vota la mort de Louis XVI, sans appel ni sursis, en disant, au premier appel nominal :
« Je réponds oui, et j'ai un fait qui m'est particulier à faire connaître. Parmi ceux consignés dans l'acte énonciatif, j'ai remarqué l'accusation intentée au ci-devant roi, d'avoir salarié ses gardes après licenciement, quoique la plupart d'entre eux fussent notoirement émigrés. Le défenseur de Louis, sentant l'importance de ce fait, a fait tous ses efforts pour le détruire, et vous a dit que le roi n'avait payé ses gardes que jusqu'au 1er janvier 1792. Comme administrateur de la commune de Paris, ayant eu des comptes à faire avec M. Laporte, pour l'acquittement des contributions du ci-devant roi, je déclare que Mme Laporte, à cette époque, c'est-à-dire vers le mois de juillet 1792, m'a compté, en déduction sur les revenus de la liste civile, 1 200 000 livres, pour le paiement des ci-devant gardes du corps, qui étaient bien alors notoirement émigrés. J'ai cru devoir à ma conscience et à mes collègues de donner connaissance de ce fait. »
Au 3e appel nominal : « Un décret a jugé Louis coupable de conspiration ; l'appel au peuple a été rejeté. Il s'agit de déterminer la peine, j'obéis à la loi, je vote pour la mort.
Membre du comité de sûreté générale, il dénonça la commission des Douze (24 mai 1793), se déclara avec force contre les Girondins et prit une part active aux journées des 31 mai et 2 juin. Mais, le 13 septembre, il encourut la suspicion du club des Jacobins pour avoir fait relaxer plusieurs aristocrates accusés d'intrigues. En revanche, il proposa, le 3 octobre, la mise en accusation en masse des députés signataires de protestations contre les événements du 31 mai ; Robespierre combattit cette mesure et la fit rejeter.
La conduite politique d'Osselin manqua singulièrement de logique et de fixité. Après avoir provoqué et appuyé comme rapporteur plusieurs des lois qui furent rendues contre les émigrés, il s'efforça soit d'y introduire des exceptions, soit d'en empêcher en partie l'application. C'est lui qui, à l'instigation de Fouquier-Tinville, avait proposé et fait adopter le décret qui autorisait les juges du tribunal révolutionnaire à abréger les débats en se déclarant assez instruits. D'autre part, Osselin profita de sa situation pour soustraire au supplice plusieurs émigrés, et notamment la comtesse de Charry, sa maîtresse, qu'il dénonça ensuite au club de Versailles, quand il se vit compromis : le 2 frimaire an II, le tribunal révolutionnaire le condamna en effet à la déportation pour avoir « extrait de prison et caché chez son frère, curé à Saint-Aubin, près de Versailles, Charlotte-Félicité de Luppé, dame de Charry, émigrée. » Transféré à Bicêtre en attendant l'embarquement, il fut impliqué, le 8 messidor suivant, dans la conspiration des prisons, et comparut une seconde fois devant le même tribunal. Condamné cette fois à mort, il voulut éviter l'échafaud par le suicide, en se jetant sur un clou fixé dans le mur de sa cellule, mais il ne réussit pas à se tuer, et fut exécuté le 26 juin 1794.