Pierre, François Piorry
1758 - 1847
- Informations générales
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- Né le 1er avril 1758 à Poitiers ( - Généralité de Poitiers - France)
- Décédé le 23 janvier 1847 à Poitiers (Vienne - France)
1758 - 1847
Député en 1791, membre de la Convention, né à Poitiers (Généralité de Poitiers, France) le 1er avril 1758, mort à Poitiers (Vienne) le 23 janvier 1847, reçu avocat au parlement de Paris le 3 février 1783, il fut, en mai suivant, agrégé de l'ordre des avocats au présidial de Poitiers.
Directeur à la faculté de droit de Poitiers (29 décembre 1788), l'un des 24 notables de la commune de cette ville (5 février 1790), il fut nommé (26 mars suivant) secrétaire général pour l'accomplissement de la fédération martiale formée à Poitiers le 12 avril suivant entre toutes les gardes nationales du Poitou et des provinces circonvoisines. Ardent partisan de la Révolution, Piorry fut nommé (juin 1790) l'un des 36 administrateurs du département de la Vienne, et, le même jour, l'un des cinq membres du directoire du département.
Elu, le 3 septembre 1791, député de la Vienne à l'Assemblée législative, le 7e sur 8, par 147 voix sur 286 votants, il siégea dans la majorité, fut membre du comité des domaines, adjoint au comité de législation, et, le 21 mai 1792, déposa sur le bureau, « au nom de citoyens pauvres mais vertueux, deux paires de boucles avec cette devise. Elles ont servi à contenir les tirants de mes souliers, sur mes pieds; elles serviront à réduire, sous eux, avec l'empreinte et le caractère de la vérité, tous les tyrans ligués contre la Constitution. »
Le 4 septembre 1792, le département de la Vienne l'élut membre de la Convention, le 1er sur 8, par 186 voix sur 320 votants; il prit place à la Montagne, et, dans le procès du roi, répondit au 3e appel nominal: « La réclusion, ce serait une peine non proportionnée au délit. Pour satisfaire à la justice, au texte de la loi, je vote pour la mort. »
Le 9 mars 1793, il fut nommé commissaire de la Convention dans la Vienne et l'Indre, avec Lejeune, pour hâter le recrutement. Sa mission dans la Vienne fut marquée par de nombreuses visites domiciliaires, l'ouverture des lettres à la poste, l'arrestation, à la demande des « Amis de la liberté et de l'égalité » de Poitiers, des prêtres, des religieuses et des femmes d'émigrés, « l'anéantissement » des trois corporations religieuses qui soignaient les malades. « Nos prisons, écrivait-il, regorgent de prisonniers qui se sont opposés au recrutement; il s'agirait de punir les plus coupables qui ne sont que des nobles: mais le tribunal criminel qui ne veut blesser personne, soit par faiblesse, soit par aristocratie, s'accroche à la loi du 19 mars qui rend le tribunal révolutionnaire compétent des troubles et émeutes relatifs au recrutement. » Un autre jour, il annonça que la statue de Louis XIV, qui occupait encore au 10 août 1792 la place d'armes de Poitiers, avait été renversée depuis, et qu'il y avait fait planter un arbre de la liberté. Le 29 avril, à la Société patriotique de la ville, il donna le baiser de paix à un ex-vicaire épiscopal de Bourges marié, qui « méprisant les criailleries des faux dévots, a suivi la douce impulsion de la nature.» En mai, il quitta précipitamment la ville que menaçait l'armée vendéenne, et se rendit à la Convention pour demander des secours. Il fut membre du comité des marchés.
Compromis dans l'insurrection du 1er prairial, il essaya de se justifier, en se représentant lui-même « comme un bon diable qui n'a ni la tournure ni le talent d'un conspirateur », et décrété d'accusation le 22 thermidor an III, bénéficia de l'amnistie du 4 brumaire an IV.
Appelé, le 5e jour complémentaire de l'an V, aux fonctions de commissaire du Directoire près les tribunaux civil et criminel d'Anvers, il fut nommé, le 8 brumaire an VIII, juge au tribunal de révision établi à Trèves pour les quatre départements de la rive gauche du Rhin. Il passa, le 27 frimaire an XI, à la cour d'appel de Trêves, et, le 24 ventôse an XIII, à celle de Liège, où il fut maintenu, à la réorganisation de 1811, avec le titre de conseiller. Il abandonna ses fonctions le 18 janvier 1814, à l'arrivée des troupes alliées, résida quelques mois à Givet, et rentra à Liège après les traités du 30 mai 1814.
N'ayant rempli aucune fonction pendant les Cent-Jours, il ne fut pas atteint par la loi du 12 janvier 1816, et obtint sans difficulté, en août 1819, le passeport qu'il demanda pour passer quelque temps en France. Il revint mourir dans sa ville natale, à 89 ans.