Pierre, Charles Ruamps

1750 - 1808

Informations générales
  • Né le 29 décembre 1750 à Saint-Saturnin-du-Bois ( - Généralité de La Rochelle France)
  • Décédé le 14 avril 1808 à Saint-Jean-d'Angély (Charente-Inférieure - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 30 août 1791 au 20 septembre 1792
Département
Charente-Inférieure
Groupe
Majorité réformatrice
Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 5 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Charente-Inférieure
Groupe
Montagne

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1791, membre de la Convention, né à Saint-Saturnin-du-Bois (Généralité de La Rochelle) le 29 décembre 1750, de Pierre Ruamps docteur en médecine et de Marie Gertrude Fichon, mort à Saint-Jean-d'Angely (Charente-Inférieure) le 14 avril 1808, il était propriétaire-cultivateur à Saint-Saturnin-du-Bois (Charente-Inférieure) et lieutenant de canonniers gardes-côtes avant la Révolution.

Partisan des idées nouvelles, il fut élu, en avril 1789, député suppléant du tiers aux Etats-Généraux sans être appelé à y siéger. Administrateur du département (24 Juin 1790), membre du directoire du département (21 novembre suivant), il fut élu, le 30 août de la même année, député de la Charente-Inférieure à l'Assemblée législative, le 5e sur 11, par 249 voix sur 446 votants ; il siégea dans la majorité et fut envoyé à Rochefort (août 1792) pour y réunir de l'artillerie ; il s'acquitta avec succès de cette mission.

Réélu, le 5 septembre 1792, dans le même département, membre de la Convention, le 5e sur 11, par 507 voix sur 591 votants, il prit place à la Montagne, et, dans le procès du roi, répondit au 3e appel nominal : « Louis est coupable, il est convaincu de conspiration, je le condamne à la mort. » Il se prononça aussi contre l'appel au peuple et contre le sursis.

Membre du comité de sûreté générale (21 janvier 1793), il fut envoyé en mission à l'armée du Rhin (8 avril). Chargé de « ranimer l'esprit public à Strasbourg », il prit des mesures énergiques, destitua les administrateurs, poussa les prêtres au mariage, fit arrêter nombre de suspects, entra en lutte contre Custine, dénonça le ministre de la guerre Bouchotte dans une lettre datée de Wissembourg le 21 juin 1793, l'accusant de « nous avoir fait autant de mal qu'un ministre envoyé de Coblentz »; fut dénoncé, à son tour, et rappelé à la Convention qui accepta sa justification. Là, il demanda l'accélération de la justice révolutionnaire, défendit les Jacobins contre les attaques de Rewbell, fut envoyé (11 février 1794) à l'armée descôtes de Cherbourg et à celle des côtes de Brest, y affirma la subordination des généraux aux représentants du peuple, et, de retour à Paris, s'éleva vivement contre la loi du 22 prairial qui organisait le tribunal révolutionnaire : « Si une telle loi était adoptée sans discussion, s'écria-t-il, il ne resterait plus qu'à se brûler la cervelle au pied de la tribune.» Il avoua plus tard (6 germinal an III) qu'à cette époque il conspirait déjà la perte de Robespierre, et qu'il avait dû défendre Carnot contre Bourdon (de l'Oise) qui parlait de le faire guillotiner.

Aussi prit-il une part active aux menées qui préparèrent le 9 thermidor ; mais la réaction thermidorienne ne lui pardonna pas ses excès de zèle dans ses diverses missions, et Ruamps, sous le coup de dénonciations imminentes, se laissa aller plus d'une fois à exprimer ses craintes ; à la séance du 30 frimaire an III, il souleva un orage en disant « qu'on avait amnistié les brigands de l'Ouest, qu'il suffisait d'être député pour être inquiété, et qu'il aimerait mieux être Charette que député » ; le 1er germinal, il accusa le côté droit de vouloir l'assassiner, et, le 12, il attaqua résolument les comités, prétendant qu'ils trahissaient la République et qu'ils payaient les officiers chargés de défendre la Convention avec les louis de l'Angleterre. Dénoncé par André Dumont, il fut encore accusé, le 16, d'avoir tramé, au café Payen, l'assassinat de 17 représentants, et fut décrété d'arrestation le 29 ; il se constitua prisonnier le lendemain soir, fut décrété d'accusation le 2 prairial, et bénéficia de l'amnistie générale du 4 brumaire an IV.

Il renonça alors à la vie publique, se retira dans la Charente-Inférieure, fut nommé par le gouvernement consulaire conseiller général du département (8 juin 1800), et remplit ces fonctions jusqu'à sa mort.
Date de mise à jour: juillet 2019