Louis, Victorin Legrand
1791 - 1878
- Informations générales
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- Né le 20 janvier 1791 à Saint-just-en-chaussée (Oise - France)
- Décédé le 2 avril 1878 à Saint-just-en-chaussée (Oise - France)
1791 - 1878
Député de 1831 à 1848, né à Saint-Just-en-Chaussée (Oise) le 20 janvier 1791 « du légitime mariage entre ledit Pierre Charles Legrand maître de la poste aux chevaux et dame Marie Marguerite Elizabeth Dauchy son épouse », mort à Saint-Just-en-Chaussée le 2 avril 1878, d'une famille de cultivateurs qui compte parmi ses membres l'abbé Haüy, le général Legrand et le comte Dauchy, il était fils de Pierre-Charles Legrand et de Marie-Marguerite-Elisabeth Dauchy. Il fit ses études à Louis-le-Grand, et entra en 1809 dans l'administration des finances. Inspecteur en 1811, il donna sa démission en 1824 pour s'occuper d'agriculture.
Maire de Saint-Just, il entra dans la vie politique le 5 juillet 1831, ayant été élu député du 4e collège de l'Oise, par 249 voix (425 votants, 518 inscrits), contre 164 à M. Alexandre de La Rochefoucauld. M. Louis-Victorin Legrand siégea au centre gauche et vota parfois avec l'opposition constitutionnelle ; il protesta (1832) contre l'emploi, par les ministres, de la dénomination inconstitutionnelle de « sujets du roi », mais il ne fut pas du nombre des signataires du Compte rendu de 1832.
Réélu député, le 21 juin 1834, par 341 voix (373 votants, 597 inscrits, contre 16 à M. de Fitz James, il fut, à l'avènement du cabinet du 22 février 1836, nommé secrétaire général du ministère du Commerce et directeur des haras et de l'agriculture.
Obligé, par suite, de se représenter devant ses électeurs, il obtint d'eux le renouvellement de son mandat, le 25 mars, par 316 voix (337 votants, 611 inscrits).
Il dut le solliciter à nouveau le 14 août de la même année, après avoir été appelé au poste de directeur des eaux et forêts : 306 voix (319 votants, 604 inscrits) le maintinrent à la Chambre. Administrateur habile, M. Legrand réorganisa la direction des eaux et forêts, qu'il garda jusqu'au 1er octobre 1838, époque à laquelle il donna sa démission. Dans l'intervalle, il avait été réélu député, le 4 novembre 1837, par 349 voix (402 votants, 670 inscrits). Il reprit sa place dans les rangs du tiers-parti, se prononça contre les fortifications de Paris, etc..
Il fut encore réélu, le 2 mars 1839, par 365 voix (494 votants, 662 inscrits), contre 108 à M. Dinval, et se vit replacé, par le cabinet du 12 mai, à la tête de l'administration des forêts, qu'il quitta à la chute de ses amis politiques, le 1er mars 1840. Le ministère du 29 octobre 1840 nomma M. Legrand directeur général des contributions directes, et le rappela, en 1843, à la direction générale des forêts. Il s'occupa du reboisement des terrains vagues et des terrains en pente, et contribua surtout à la présentation de la loi sur la police de la chasse. Il ne cessa de faire partie de la Chambre des députés jusqu'à la fin du règne, ayant obtenu sa réélection :
- le 13 juillet 1839, par 309 voix (326 votants, 658 inscrits) ;
- le 25 décembre 1840, par 301 voix (353 votants, 747 inscrits) ;
- le 9 juillet 1842, par 389 voix (525 votants, 726 inscrits) ;
- et le 1er août 1846, par 453 voix (738 votants, 814 inscrits), contre 279 à M. de Noailles de Mouchy.
Dans les dernières années, il s'était sensiblement rapproché du parti « doctrinaire » et il avait voté, en 1845, pour l'indemnité Pritchard, et contre les projets de réforme électorale. Cette évolution fut sévèrement appréciée par les journaux de l'opposition, et le National écrivait en 1846 (Galerie des Pritchardistes) : « Il se trouva que le ci-devant puritain, s'éloignant des bancs de la gauche, finit par se trouver englouti au plus épais des marais ministériels. Ce fut en qualité de directeur des contributions directes que M. Legrand écrivit qu'il fallait faire rendre à l'impôt tout ce qu'il pouvait rendre, phrase malheureuse dont M. Humann porta la responsabilité, et qui engendra tons les troubles du recensement. M. Legrand n'est pas homme à s'affecter pour si peu ; il est sur de son élection et cela n'est pas difficile à concevoir. Jamais député n'a eu, groupés autour de son clocher, plus de tenants, de clients, et surtout de parents. Tous les cousins de M. Legrand sont casés dans l'arrondissement : aussi peut-on dire avec raison que l'élection de M. Legrand est une affaire de famille. »
M. Legrand conserva sa direction après la révolution de février. Il exerça encore les fonctions de secrétaire général du ministère des Finances.
Commandeur de la Légion d'honneur (1844), M. Legrand vivait dans la retraite depuis plusieurs années, lorsqu'il mourut le 2 avril 1878.
Date de mise à jour : août 2013