Nicolas, Charles Tronchon
1759 - 1828
Député en 1791, représentant aux Cent-Jours, député de 1817 à 1824 et de 1827 à 1828, né à Marcilly (Généralité de Paris) le 15 juin 1759, mort à Saint-Soupplets (Seine-et-Marne) le 7 novembre 1828, « fils de M. Nicolas Tronchon, laboureur, et de demoiselle Nicolle Marest », il était cultivateur et propriétaire à Reiz (Oise) au moment de la Révolution.
Lors de la disette, il s'employa avec beaucoup de dévouement à faire parvenir des grains à Meaux, et se concilia ainsi les suffrages des sociétés populaires. Membre de l'administration de son département, il fut élu, le 31 août 1791, député de l'Oise à l'Assemblée législative, le 1er sur 12, par 383 voix (513 votants).
Il fit partie du comité des subsistances, fut adjoint au comité des contributions, donna lecture d'un rapport sur les impositions foncières, signala les retards mis dans le paiement des contributions de Paris, appuya la suspension des remboursements, proposa, lors des troubles, de mander Rœderer à la barre de l'Assemblée, et fit fixer au cinquième du revenu le maximum de la cotisation pour la contribution. Secrétaire de l'assemblée au 10 août, ce fut lui qui reçut le Dauphin dans ses bras lorsque la famille royale vint chercher asile dans l'Assemblée. Il rentra dans la vie privée après la session et devint suspect sous la Terreur.
Sous le Consulat, il fut nommé conseiller général de son département, et, sous l'empire, membre de la Légion d'honneur (14 brumaire an XIII).
Elu, le 10 mai 1815, représentant à la Chambre des Cent-Jours par le grand collège de l'Oise, avec 64 voix (97 votants), il fut réélu, le 20 septembre 1817, député du grand collège de l'Oise, par 470 voix (702 votants, 1,181 inscrits), prit place à gauche, attaqua le projet de loi sur la presse, parla contre le sursis à accorder aux émigrés rentrés dans leurs biens non vendus, vota avec l'opposition contre les deux lois d'exception et contre le nouveau système électoral, et se fit notamment remarquer par un discours contre la censure et sur les économies à réaliser dans le budget de 1821; il se prononça en faveur de l'admission de Manuel, et fut réélu, le 9 mai 1822, dans le 2e arrondissement électoral (Compiègne), par 221 voix (351 votants, 399 inscrits) contre 127 au comte de Kergorlay.
Les élections du 25 février 1824 ne lui furent pas favorables ; il échoua avec 152 voix contre 233 à l'élu, M. de l'Aigle ; mais il regagna son siège, le 17 novembre 1827, par 198 voix (300 votants, 334 inscrits), contre 98 au député sortant, M. de l'Aigle. Il continua de siéger à gauche, mourut au cours de la législature, et fut remplacé, le 12 janvier 1829, par son fils M. André Tronchon.
On a de lui: Considérations sur le gouvernement représentatif.