Etienne Buyat
1831 - 1887
Député de 1876 à 1887, né à Chaponnay (Isère), le 8 juillet 1831, mort à Paris, le 12 mars 1887, il étudia le droit et s'inscrivit au barreau de Lyon.
Il lutta contre la politique de l'Empire, se fit élire, comme candidat de l'opposition, membre du Conseil général de l'Isère, et fit campagne pour la nomination des maires par les conseils municipaux; il se déclara ouvertement contre le plébiscite. Le gouvernement de la Défense nationale le nomma secrétaire général à la préfecture de l'Isère.
Aux élections du 8 février 1871, M. Buyat, porté sur une liste républicaine, obtint, sans être élu, 47,156 voix sur 92,816 votants. Il continua de s'occuper activement de politique: dans le conseil général de l'Isère, où il représentait le canton de Saint-Symphorien-d'Ozon, et dont il devint, plus tard, le président, dans le comité électoral sénatorial de l'Isère qu'il présida également en 1876, enfin, comme député de l'Isère, élu, le 20 février de la même année, dans la 1re circonscription de Vienne, par 9,791 voix (16,241 votants, 22,670 inscrits), contre 5,754 à M. Thivollet, radical. Il prit place dans la nouvelle majorité, au groupe de l'Union républicaine, et fut des 363.
Aux élections du 14 octobre 1877, il fut réélu par 13,434 voix sur 18,567 votants et 22,937 inscrits contre M. Harel, candidat du gouvernement, 5,078. Il vota avec la gauche :
- le 20 janvier 1879, pour l'ordre du jour de confiance en faveur du ministère Dufaure,
- le 30 janvier (au Congrès) pour l'élection de M. Grévy à la présidence la République;
- le 16 mars 1880, pour l'application des lois existantes aux congrégations;
- le 8 février 1881, pour le divorce.
Réélu de nouveau, sans concurrent, le 21 août 1881, par 10,520 voix (11,611 votants, 22,973 inscrits), M. Buyat compta parmi les défenseurs de la politique opportuniste qui prévalut dans cette législature, contribua à l'adoption des crédits du Tonkin, au rejet de la séparation des Eglises et de l'Etat, au maintien de l'ambassade auprès du pape, etc. Il soutint les ministère Gambetta et Jules Ferry; mais, partisan fidèle de la liberté municipale, il se prononça, le 4 mars 1882, pour l'amendement Jules Roche sur l'élection du maire de Paris.
Aux élections du 4 octobre 1885, M. Buyat passa, le 2e sur 9, avec 64,017 voix sur 112,659 votants et 162,975 inscrits. Il appartint au groupe de l'Union des gauches, qu'il présida et avec lequel il opina jusqu'à sa mort; le 8 février 1886, contre la proposition Michelin relative aux responsabilités de l'expédition du Tonkin; le 27 novembre, pour le maintien de l'ambassade du Vatican, etc.
Le 12 janvier 1886, M. Buyat avait été nommé vice-président de la Chambre des députés, par 252 suffrages. Il succomba, pendant la législature, aux suites d'une pneumonie.
En faisant part à la Chambre de son décès, M. le président Floquet rappela qu'il « descendait de l'un des membres de cette vaillante bourgeoisie du Dauphiné qui furent les précurseurs de la Révolution française. » Le 1er septembre 1889, un buste en bronze a été élevé par souscription à la mémoire de M. Buyat, sur la place publique de sa ville natale.