Joseph, Golven Tuault de la Bouverie

1744 - 1822

Informations générales
  • Né le 20 mars 1744 à Ploërmel ( - Généralité de Bretagne sud France)
  • Décédé le 26 août 1822 à Ploërmel (Morbihan - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 17 avril 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Ploërmel - Bretagne (Type : Sénéchaussée)
Groupe
Tiers-Etat
Régime politique
Consulat et Premier Empire
Législature
Corps législatif
Mandat
Du 26 septembre 1804 au 4 juin 1814
Département
Morbihan
Groupe
Modérés
Régime politique
Première Restauration
Législature
Chambre des députés des départements
Mandat
Du 4 juin 1814 au 20 mars 1815
Département
Morbihan

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789 et au Corps législatif de l'an XIII à 1815, né à Ploërmel (Généralité de Bretagne sud) le 20 mars 1744, mort à Ploërmel (Morbihan) le 26 août 1822, « fils de maître François-Marie Tuault, conseiller du roi, sénéchal de la ville et maréchaussée de Ploërmel, et de dame Françoise-Marie-Josèphe Cesson », il fit ses études chez les Jésuites de Vannes, fut reçu avocat au parlement en 1766, et devint sénéchal de Ploërmel.

Plusieurs fois député aux Etats de Bretagne, il refusa de laisser demander pour lui des lettres de noblesse, prépara la rédaction du cahier des doléances du tiers, et fut élu, le 17 avril 1789, député du tiers-état de la sénéchaussée de Ploërmel aux Etats-Généraux. Il vota avec la majorité, désapprouva le renvoi de Necker, lut une protestation de la municipalité de Ploërmel contre la conduite du parlement de Rennes, et proposa d'admettre à la fédération du 14 juillet 1790 les anciennes milices des provinces.

Affligé de la marche des événements, il se tint à l'écart des fonctions publiques après la session, fut arrêté comme suspect sous la Terreur, s'évada, une nuit, de la prison des Ursulines ou il avait été enfermé, se cacha dans la campagne pendant quelques mois, puis, lassé de cette existence, et prévenu d'émigration, revint se constituer prisonnier. « On fit venir Tuault devant le comité, raconte M. René Kerviler.- Quel sort attends-tu donc de nous ? lui dit-on. - La liberté! répondit-il fièrement. Tu as donc une caution? - Ouvrez la fenêtre, répliqua le prisonnier, et demandez au premier passant s'il veut être la caution du citoyen Tuault. Un laboureur de la Noë Verte, nommé Sébillot, passait justement sur la place. On l'interpella et il accepta sans hésiter cette responsabilité dangereuse. Tuault était libre, et ses concitoyens le nommèrent aussitôt juge au tribunal du district et commandant de leur corps de garde. » Peu de jours après, Prieur (de la Marne), qui épurait les administrations du Morbihan, donna ordre de l'arrêter; Tuault ne fut remis en liberté qu'après plus de cinq mois de détention. Il fut encore arrêté une quatrième fois avant le 9 thermidor; il allait être envoyé devant le tribunal révolutionnaire de Paris, quand Robespierre fut renversé. Ses deux neveux, de Landivy-Tredion, ayant été pris et fusillés à Quiberon, Tuault fut encore compromis, arrêté une cinquième fois (ventôse an IV), remis en liberté après un mois de prison à Vannes, et placé en surveillance dans cette ville.

Le gouvernement consulaire le nomma conseiller d'arrondissement, et, le 4 vendémiaire an XIII, Tuault fut élu, par le Sénat conservateur, député du Morbihan au Corps législatif; son mandat lui fut renouvelé le 3 octobre 1808; il devint, la même année, suppléant du juge de paix de Ploërmel, puis chevalier de la Légion d'honneur (6 novembre 1810), et président de canton. Membre de plusieurs sociétés littéraires, il publia, vers cette époque, des traductions d'ouvrages anglais et des contes en vers. Il siégea au Corps législatif jusqu'en 1815, parla sur les biens non vendus des émigrés, et sur la naturalisation des habitants des départements réunis à la France, fut anobli par Louis XVIII le 5 novembre 1814, promu officier de la Légion d'honneur le 26 janvier 1815, et nommé, l'année suivante, conseiller général du Morbihan, et président du tribunal de Ploërmel à 72 ans. Il mourut dans ses fonctions. On a gravé sur sa tombe l'épitaphe qu'il avait composée pour lui-même: « Passant, ne le foule pas, lui qui n'a foulé personne. »

Date de mise à jour: janvier 2019