Nicolas Koechlin
1781 - 1852
- Informations générales
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- Né le 1er juillet 1781 à Wesserling ( - Généralité de Strasbourg - France)
- Décédé le 15 juillet 1852 à Mulhouse (Haut-Rhin - France)
1781 - 1852
Député de 1830 à 1841, né à Wesserling (Généralité de Strasbourg, France) le 1er juillet 1781, mort à Mulhouse (Haut-Rhin) le 15 juillet 1852, frère de Jacques Kœchlin (1776-1834), député de 1820 à 1827, Nicolas Kœchlin fut élevé avec ses onze frères et quatre sœurs dans une ferme voisine du lieu de sa naissance, et reçut, à peine âgé de douze ans, le titre de « colonel des enfants de la patrie du canton de Saint-Amarin ». Son père ayant quitté Wesserling pour Mulhouse, Nicolas alla apprendre le commerce à Hambourg, puis en Hollande, et revint prêter aux siens le concours d'une activité infatigable.
Après avoir modestement débuté dans le commerce des indiennes, en vendant ses produits aux foires de France et d'Allemagne, il devint rapidement, grâce à une parfaite entente des affaires, le fondateur et le chef à Mulhouse (1802) du vaste établissement Nicolas Kœchlin et frères, auquel il associa encore ses beaux-frères, ainsi que son vieux père, Jean Kœchlin. En pleine prospérité industrielle et commerciale, il dut, devant la menace de l'invasion étrangère, en 1813, fermer ses ateliers et, dans ce moment critique, après avoir envoyé sa famille à Neufchâtel en Suisse, il songea uniquement à la défense du territoire. Nicolas Kœchlin était colonel dans la garde nationale. Avec deux de ses frères, comme lui équipés et armés à leurs frais, il se fit présenter à Napoléon Ier par le maréchal Lefebvre, et, les trois Kœchlin, en qualité d'officiers d'ordonnance volontaires du quartier impérial, firent ensemble toute la campagne de France
Après Montereau, le 18 février 1814, Nicolas fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. Il remplit, vers la même époque, plusieurs missions confidentielles importantes: à Lyon, auprès du maréchal Augereau, puis en Alsace. Il s'en acquitta avec zèle, sinon avec succès, alla retrouver l'empereur à Fontainebleau, le jour même de l'abdication, et, l'année d'après, à la seconde invasion, donna de nouvelles preuves de son patriotisme. À la tête de quelques citoyens de Mulhouse, il se jeta en partisan dans les Vosges, et joignit ses efforts à ceux du général Lecourbe, qui luttait désespérément dans Belfort.
La paix rétablie, il reprit ses travaux industriels et mérita plusieurs récompenses aux expositions. D'autre part, il conspirait avec les libéraux et les bonapartistes contre le gouvernement des Bourbons, et il eut une part active aux conciliabules et aux entreprises de la charbonnerie.
Le 3 juillet 1830, le collège de département du Haut-Rhin l'élut, par 113 voix (147 votants) membre de la Chambre des députés. Il accourut à Paris à la nouvelle des Ordonnances, contribua à la déchéance de Charles X, ainsi qu'à l'avènement au trône de Louis-Philippe d'Orléans, et prit place parmi les partisans du régime nouveau.
Lors de la discussion sur la révision de la Charte en 1830, il demanda que la Constitution mît à la charge de la France entière les désastres de la guerre qui frappait toujours de préférence les départements frontières. Il fit consacrer aussi, par un article nouveau, le principe de l'égalité des cultes, en obtenant que les rabbins juifs fussent salariés par l'Etat. Mais il ne tarda pas à incliner vers l'opposition dynastique et partagea, en général, les opinions d'Odilon Barrot.
Réélu, le 5 juillet 1831, député du 2e collège du Haut-Rhin (Mulhouse), par 146 voix (244 votants, 264 inscrits), contre 95 à M. André Kœchlin, son parent, il ne fut pas seulement un des signataires, mais un des inspirateurs du fameux Compte rendu de 1832 ; primitivement ce compte rendu, dont le député du Haut-Rhin avait suggéré l'idée, et qui fut d'ailleurs imprimé à Mulhouse, n'était qu'une lettre de M. Odilon Barrot, chef de l'opposition parlementaire, à son collègue et ami Nicolas Kœchlin.
Après avoir pris une part assez active aux travaux de la session, il fut réélu, le 21 juin 1834, par 158 voix (232 votants et 307 inscrits), contre 62 à M. Hartmann ; puis, le 4 novembre 1837, par 153 voix (251 votants, 350 inscrits) ; et, le 2 mars 1839, par 151 voix (249 votants).
Ses principaux discours eurent trait à la loi d'organisation municipale en faveur de l'extension des droits politiques; aux légionnaires du bataillon de l'île d'Elbe, pour lesquels il réclama une pension, et à la réforme des lois douanières : M Kœchlin se déclara nettement l'adversaire de la prohibition.
En 1841, il quitta la Chambre par démission, pour se livrer exclusivement à la construction du chemin de fer de Strasbourg à Bâle ; il se représenta pourtant aux élections générales du 9 juillet 1842, et n'obtint que 166 voix contre 184 à M. André Kœchlin, conservateur, élu. Il se consacra alors à son industrie jusqu'à la révolution de 1848, qui le fit commissaire du gouvernement provisoire dans le département du Haut-Rhin.
Membre du conseil général de son département, Nicolas Kœchlin fut en outre président de la chambre de commerce de Mulhouse et membre du conseil général des manufactures auprès du ministère du Commerce. Il avait créé et édifié en 1825 le nouveau quartier de Mulhouse, et, de 1837 à 1840, construit et mis en exploitation les deux lignes de chemins de fer de Mulhouse à Thann et de Strasbourg à Bâle.
Date de mise à jour: mai 2018