Franciade, Fleurus Duvivier
1794 - 1848
Représentant du peuple en 1848, né à Rouen (Seine-Inférieure) le 7 juillet 1794, mort à Paris le 8 juillet 1848, il fut élevé dans le goût des armes et la tradition militaire par son père, ancien officier supérieur. Il entra à l'Ecole polytechnique (1812), en sortit lieutenant d'artillerie (1814) et devint capitaine du génie en 1817.
Il fut mis, en 1825, par le gouvernement, à la disposition du bey de Tunis comme instructeur militaire, revint en 1828, et prit part à l'expédition d'Alger. Chargé par Clauzel du commandement d'un bataillon de zouaves, il se distingua dans plusieurs engagements, et notamment dans l'expédition de Médéah, où il protégea, avec quelques volontaires, la retraite de l'armée assaillie (juillet 1831) par des masses de Kabyles. Le 2 octobre il sauva encore une autre colonne, tombée de nuit dans une embuscade à Boufarick. Duvivier reçut en récompense le commandement supérieur de Bougie (1833) et fut promu peu de temps après au grade de lieutenant-colonel. Mais un conflit des plus graves qui éclata entre lui et l'intendant civil contrecarra son administration. Il avait fait arrêter et voulait traduire en jugement, comme correspondant avec l'ennemi, un commissaire du roi, M. Lowasy, qui négociait avec un chef de tribu, en vertu d'une mission dont Duvivier n'était nullement informé (1835). L'autorité supérieure ne lui ayant pas donné raison, il insista pour quitter ses fonctions. L'année d'après, il se signala dans la première expédition de Constantine, fut fait commandant supérieur du camp de Guelma et sut imposer aux Arabes voisins un respect salutaire. Colonel en 1837, maréchal de camp en 1839, il rentra en France en 1841, et publia, dans un remarquable ouvrage, son sentiment sur la conquête française et les premiers essais de colonisation ; la liberté dont il usait dans ses appréciations déplut au gouvernement, qui le tint à l'écart jusqu'en 1848. Le gouvernement provisoire le fit général de division.
Puis le département de la Seine le nomma, comme républicain modéré (23 avril 1848) représentant a la Constituante, le 11e sur 34, par 182 175 voix (267 888 votants, 399 191 inscrits). Le seul vote important auquel il prit part à l'Assemblée fut celui du 26 mai 1848 : il se prononça pour le bannissement de la famille d Orléans.
Organisateur et commandant en chef des gardes nationales mobiles, il fut appelé en juin, par Cavaignac, à prendre une part importante à la lutte contre l'insurrection. Cette lutte lui coûta la vie. Le général Duvivier, qui espérait réduire les insurgés en poussant jusqu'à la place de la Bastille, où devait s'opérer sa jonction avec Lamoricière, avait partagé ses forces en deux colonnes ; l'une, qu'il voulut conduire lui-même, suivit les quais, l'autre, commandée par le colonel Renault, s'avança par la rue Saint-Antoine en dégageant les rues latérales. Or, tandis que Renault était tué d'une balle en pleine poitrine devant l'église Saint-Paul, Duvivier, presque au même instant, tombait atteint d'un coup de feu au pied. Il mourut, le 8 juillet, des suites de cette blessure qui, tout d'abord, avait paru légère.
Le général Duvivier, dont les connaissances étalent très étendues, a laissé plusieurs écrits sur l'Algérie :
- une Lettre à M. Desjobert, député de la Seine-Inférieure, sur l'emploi de l'armée aux travaux publics (1845) ;
- un Discours au peuple sur les fortifications de Paris (1844), etc.