Pierre, François Maine de Biran
1766 - 1824
- Informations générales
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- Né le 29 novembre 1766 à Grateloup-Bergerac ( - Généralité de Bordeaux France)
- Décédé le 20 juillet 1824 à Paris (Seine - France)
1766 - 1824
Député au Conseil des Cinq-Cents et au Corps législatif, de 1815 1816 et de 1817 à 1824, né à Grateloup près de Bergerac (Généralité de Bordeaux) le 29 novembre 1766, « fils légitime du Sr Jean Gontier de Biran, docteur en médecine et de Dame Camille Deville (Marie) conjoints », mort à Paris (Seine) le 20 juillet 1824, il fut dans son enfance d'une santé délicate. Destiné à la carrière des armes, il entra aux gardes du corps en 1784, et, bien que partisan des idées nouvelles, n'abandonna le service qu'à l'époque du licenciement de la maison militaire du roi. Il se retira alors en Périgord, à Grateloup, où il ne fut pas sans être inquiété sous la Terreur. Néanmoins il put se livrer à l'observation intérieure, et commença, en 1794, un journal « où il notait les impressions fugitives de son âme ».
Nommé, en 1795, administrateur du département de la Dordogne, il fut élu, le 24 germinal an V, député de ce même département au Conseil des Cinq-Cents, par 235 voix (278 votants). Il y fit partie du groupe royaliste, et en fut exclu au 18 fructidor. Il retourna alors dans son pays natal, avec sa jeune femme, dont la mort, en 1803, le remplit d'une inconsolable tristesse. Il continua ses études philosophiques, son mémoire : Influence de l'habitude sur la faculté de penser, lui mérita, en 1802, un prix de l'Institut, dont il devint correspondant l'année suivante, pour la section des Inscriptions et Belles-Lettres. A Paris, en 1805, il se lia avec Cabanis, malgré la divergence de leurs idées philosophiques, et fut appelé, le 22 ventôse an XIII, aux fonctions de conseiller de préfecture de la Dordogne, qu'il échangea, le 31 janvier 1806, pour celles de sous-préfet de Bergerac. Le 10 février 1810, il alla, au nom du collège électoral de cet arrondissement, féliciter l'empereur après la paix de Vienne, et fut nommé, peu après, membre de la Légion d'honneur.
Elu, le 10 août suivant, par le Sénat conservateur, député de la Dordogne au Corps législatif, il fit partie, en 1813, de la commission des cinq, chargée d'informer l'empereur du vœu de la nation et de ses besoins. A la suite de cette démarche, Maine de Biran, mal reçu par Napoléon, sentit renaître en lui ses sentiments royalistes d'autrefois. Ainsi que le dit un de ses biographes : « La chute du gouvernement impérial ne lui parut pas trop chèrement achetée par la victoire des alliés. » Sa foi royaliste ne tarda pas à subir un moment de défaillance : « Je suis puni, écrivait-il à la fin de 1814, par la perte de cette considération personnelle dont je jouissais il y a un an. Quelle distance s'est élevée dans l'opinion entre mon collègue Lainé et moi !... » Malgré ses cinquante ans, il demanda à rentrer dans les gardes du corps ; le roi le lui accorda, et lui donna la croix de Saint-Louis .
Le 11 juin 1814, il fut nommé questeur de la « Chambre des députés des départements. »
Aux Cent-Jours, il voulut rejoindre Lainé et la duchesse d'Angoulême à Bordeaux ; mais une courte arrestation ne le lui permit pas.
Au retour de Gand, il reprit sa place dans les gardes du corps, fut élu député, le 22 août 1815, par le grand collège de la Dordogne, avec 133 voix (201 votants, 274 inscrits), redevint questeur de la Chambre (octobre 1815) et vota avec la minorité ministérielle de la Chambre introuvable.
Non réélu en 1816, il fut appelé au conseil d'Etat en service ordinaire le 16 octobre de la même année, et rentra au Parlement, comme député du grand collège de la Dordogne, le 20 septembre 1817, par 570 voix (939 votants, 1463 inscrits), et, comme député du 3e collège de ce département, le 9 mai 1822 (Bergerac), par 156 voix (302 votants, 431 inscrits), contre 84 au général Subervie, 31 à M. Ducheyron du Pavillon et 29 à M. Cazenave de Libersac, et une dernière fois le 25 février 1824.
À la Chambre, Maine de Biran se montra modéré et également éloigné des ultra-royalistes et des libéraux ; il ne prit du reste jamais la parole, car il était fort timide et incapable d'exprimer deux idées de suite. On en avait eu la preuve lorsqu'il avait fondé, quelques années auparavant, un petit cénacle philosophique, dont firent partie Royer-Collard, Ampère, de Gérando, Cuvier, Cousin, Guizot et d'autres. L'intimité de cette réunion ne put triompher de sa timidité et là, pas plus qu'à la Chambre, il ne lui fut possible de prendre la parole.
Promu officier de la Légion d'honneur le 13 décembre 1814, il en devint comandeur le 1er juin 1818.
On a de lui :
- Sur la décomposition de la pensée, couronné par l'Institut en 1805 ;
- Sur la perception immédiate, couronné par l'Académie de Berlin en 1807 ;
- Sur les rapports du physique et du moral de l'homme, couronné à Copenhague en 1811 ;
- Examen des leçons de philosophie de Laromiguière (1817)
- la partie philosophique du Leibniz de la Biographie universelle (1819).
Décédé en juillet 1824, Maine de Biran fut remplacé à la Chambre, le 22 novembre suivant, par M. Delpit.
M. Cousin a fait paraître en 1861 les Œuvres philosophiques de Maine de Biran, et M. E. Noville a publié en 1859 ses Œuvres inédites.
Date de mise à jour: juillet 2015