Anselme Crignon d'Ouzouer
1755 - 1826
- Informations générales
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- Né le 20 juin 1755 à Orléans ( - Généralité d'Orléans France)
- Décédé le 4 décembre 1826 à Orléans (Loiret - France)
1755 - 1826
Député de 1815 à 1826, né à Orléans (Généralité d'Orléans), le 20 juin 1755 « du légitime mariage du Sr Anselme Crignon de Bonvallet, écuyer et de De Marie Elisabeth Sinson de Sevetreville », mort à Orléans (Loiret), le 4 décembre 1826, il appartenait à une vieille famille de commerçants du pays. Il prit, pour se distinguer de ses homonymes, le nom du village d'Ouzouer, près Orléans. Après de bonnes études classiques, il s'adonna à la littérature en même temps qu'au négoce. En 1783, les affaires de son commerce l'ayant obligé d'aller à Nantes, il se rendit de cette ville à Marseille, en traversant le midi de la France, dont il visita les antiquités en amateur érudit.
Il fut membre de l'assemblée provinciale de l'Orléanais ; mais les événements qui suivirent l'effrayèrent, et il prit parti contre la Révolution. Arrêté en 1793, il fut emprisonné pendant quelque temps. Rendu à la liberté, il n'accepta sous l'Empire que les fonctions de conseiller municipal et de premier juge du tribunal de commerce.
Ce fut seulement sous la Restauration qu'il aborda la carrière parlementaire. Royaliste décidé, il fut élu pour la première fois député du Loiret, au collège de département, le 22 août 1815, avec 111 voix sur 160 votants et 281 inscrits. Il fit partie de la majorité de la Chambre introuvable, et vota constamment avec la droite dans les législatures suivantes, ayant obtenu le renouvellement de son mandat :
- le 4 octobre 1816, par 114 voix (205 votants, 275 inscrits),
- et le 20 septembre 1817, par 409 voix (814 votants, 1 520 inscrits).
Redoutant d'aborder la tribune, il publiait dans le Conservateur et le Drapeau blanc ses observations sur les principaux projets de loi soumis à la Chambre.
Sous le ministère Decazes, il se rangea parmi les ultras de l'opposition, parla et écrivit sur les troubles de Lyon, prit la défense du général Canuel (1817-18), et se signala par son ardeur à combattre le système des droits réunis. Lors de la discussion de la loi électorale, il proposa de donner une représentation spéciale au commerce, en faisant nommer, dans les villes les plus marchandes, des députés qui seraient choisis par les négociants appelés à donner leurs suffrages pour l'élection des juges consuls.
La Biographie pittoresque des députés (portraits, mœurs et costumes) esquissait ainsi la physionomie de Crignon d'Ouzouer :
« Un des députés les plus gros et les plus grands des quatre-vingt-trois départements, et un des plus riches négociants de France. Son embonpoint ne paraît cependant pas être l'effet de son opulence, car il est difficile de vivre à moins de frais, si, comme on le dit, la dépense de sa table est proportionnée à celle de sa toilette. Sa coiffure, qui selon toute apparence, était originairement poudrée, ne laisse plus voir depuis longtemps le moindre vestige de la houppe et du peigne. Son habit de 1815 est encore son habit de 1820, et cet habit portait déjà, à l'époque de la seconde Restauration, l'empreinte des outrages du temps. La figure de M. Crignon d'Ouzouer a toute la forme et toute l'expression de celle d'une statue de Priape ; et le vêtement nécessaire qui enveloppe la partie inférieure du corps de l'honorable député est taillé comme la gaine qui soutient le torse du dieu des jardins. Quand M. Crignon d'Ouzouer est immobile à son banc, on le prendrait pour le fragment d'une cariatide colossale trouvée dans les ruines de l'Egypte ou de la Grèce, dont les formes altérées par le temps et couvertes de mousse, font l'admiration des antiquaires, après avoir fait l'effroi des voyageurs. »
Il fut réélu le 9 mai 1822, comme député du 1er arrondissement électoral du Loiret (Orléans), par 364 voix (676 votants, 769 inscrits). Il continua de voter avec les partisans extrêmes de la monarchie, fut réélu, le 25 février 1824, par 451 voix (621 votants, 698 inscrits), et mourut pendant la session.
Outre un assez grand nombre de discours et de pamphlets politiques, on a de lui quelques opuscules, des poèmes, des lettres et des récits de voyage.
Il était chevalier de la Légion d'honneur, du 1er mai 1821.
Date de mise à jour: mai 2015