Joseph, Geneviève de Puisaye
1755 - 1827
- Informations générales
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- Né le 6 mars 1755 à Mortagne ( - Généralité d'Alençon - France)
- Décédé le 13 octobre 1827 à Hammersmith (Royaume-Uni)
1755 - 1827
Député en 1789, né à Mortagne (Généralité d'Alençon, France) le 6 mars 1755, mort à Hammersmith (Angleterre) le 13 octobre 1827, il était issu d'une vieille famille du Perche dans laquelle la charge de grand bailli était héréditaire.
Destiné à l'Eglise par sa famille, il fut retiré de Saint-Sulpice par sa grand'mère, Mme de Corméry, qui regrettait d'avoir fait entrer de force en religion plusieurs de ses filles, et qui le fit placer comme sous-lieutenant aux dragons de Conti, d'où il passa dans les dragons de Lanau comme capitaine à la suite. A la mort de son père, le jeune de Puisaye acheta la charge de colonel des Cent-Suisses de la maison du roi, de charge qui lui valut la croix de Saint-Louis.
Elu, le 8 avril 1789, député de la noblesse du bailliage du Perche aux Etats-Généraux, il siégea parmi les constitutionnels, et accepta la réunion des trois ordres sous les réserves suivantes:
« Conformément à mon mandat et aux instructions particulières de mes commettans, je déclare que je ne cesserai d'assister aux séances de l’Assemblée nationale, mais que je n'y aurai voix délibérative que lorsque la pluralité des députés de l'ordre de la noblesse pourra prendre part à ses délibérations. Je déclare de plus que j'y conserverai voix consultative, et je supplie l'Assemblée de me donner acte de la présente délibération.
Versailles, 30 juin 1789.
LE COMTE DE PUISAYE.»
Il continua ensuite de voter dans le sens de la minorité, se montra très opposé au décret du 19 juin 1790 qui abolissait la noblesse, et se retira en Normandie après la session.
Promu maréchal de camp en 1791, et adjoint, en 1793, au général Wimpfen comme chef d'état-major, il lutta contre le régime révolutionnaire et tenta de soulever les départements de l'Ouest contre la Convention. Mais il fut battu à Pacy-sur-Eure, vit sa tête mise à prix, et dut faire, pour servir sa cause, des prodiges d'adresse et d'activité. Il réorganisa aux environs de Rennes quelques débris de la chouannerie, correspondit avec les autres chefs royalistes, créa un conseil militaire, émit du papier-monnaie, et se tint constamment en relations avec le comte d'Artois, ce qui éloigna de lui une fraction du parti royaliste. Etant venu à Londres en 1794, il proposa à Pitt le plan d'une descente en France: cette expédition aboutit à l'affaire de Quiberon, où trois mille six cents émigrés, commandés par d'Hervilly, se joignirent à neuf ou dix mille chouans, et tentèrent avec eux d'assaillir les retranchements des républicains ; mais Hoche accula l'ennemi à la côte, balaya les royalistes, et en réduisit le nombre à un millier d'hommes, qui posèrent les armes et capitulèrent. Puisaye, empressé de chercher un refuge à bord des vaisseaux du commodore Warren, fut accusé de s'être vendu aux Anglais.
En butte aux préventions de la plupart de ses anciens compagnons, il eut avec M. d'Avaray, agent de Louis XVIII, de fâcheux démêlés, et se décida à solliciter du gouvernement anglais, pour lui et quelques-uns de ses amis, un établissement dans le Canada; il y resta jusqu'en 1801, revint à Londres, y fut encore peu favorablement accueilli, et ayant pris le parti de se faire naturaliser Anglais, vécut, jusqu'en 1827, d'une petite pension du gouvernement britannique.
Le comte de Puisaye mourut à Blythehouse, près d'Hammersmith; il n'était pas rentré en France après le retour des Bourbons. On a de lui de curieux Mémoires pour servir à l'histoire du parti royaliste durant la dernière révolution (1805-1806).