Joseph Dixmier
1894 - 1980
Né le 4 septembre 1894 à Varennes-sur-Morges (Allier)
Décédé le 13 février 1980 à Nice (Alpes-Maritimes)
Membre de la seconde Assemblée nationale Constituante (Puy-de-Dôme)
Député du Puy-de-Dôme de 1946 à 1958
Fils de Jean-Baptiste Dixmier, agriculteur et de Marie Bargoin, Joseph Dixmier obtient le baccalauréat ès sciences à l'issue de ses études secondaires. Il n'a pas toutefois le temps d'aller au-delà puisqu'il est tout de suite mobilisé pendant la Grande Guerre. Il participe notamment à la bataille de Verdun et sa conduite lui vaut la Croix de guerre et la Légion d'honneur. Gazé au cours des combats, il est l'un des fondateurs, après la guerre, de la Fédération des gazés et invalides de guerre dont il sera longtemps le président puis le président honoraire. Dès son retour du front, Joseph Dixmier reprend la tête de l'exploitation familiale et accède au Conseil municipal de sa commune natale dont il sera maire-adjoint à partir de 1919. A la Libération il est élu maire, fauteuil qu'il occupe jusqu'en 1971 sans interruption. Il représente aussi, à partir de cette date, et jusqu'en 1964, le canton d'Ennezat au Conseil général du Puy-de-Dôme. Pendant l'entre-deux-guerres, il milite surtout dans les associations agricoles. Joseph Dixmier appartient notamment au conseil d'administration de la Fédération des syndicats agricoles du Puy-de-Dôme (de 1920 à 1932), fonde les mutuelles agricoles accident et incendie de Varennes-sur-Morges et préside la coopérative de battage du même endroit (1928). De nouveau mobilisé en tant qu'officier de réserve en 1939, le futur député du Puy-de-Dôme est promu officier de la Légion d'honneur. Son enracinement local lui vaut d'être placé en seconde position derrière Jacques Bardoux sur une liste modérée intitulée « Rénovation républicaine », lors des premières élections qui suivent la Libération. Avec 42 226 suffrages, cette liste arrive en quatrième place derrière la liste « d'Unité républicaine », la liste socialiste et la liste radicale. Aussi seul l'ancien sénateur Bardoux va-t-il siéger à la première Constituante. Une liste presque identique est reconstituée pour les élections à la seconde Constituante sous l'étiquette « liste républicaine et sociale de redressement constitutionnel, de rénovation économique et d'action paysanne ». Elle arrive cette fois en tête avec 52 340 voix, ce qui permet à Joseph Dixmier d'aller siéger au Palais Bourbon au titre de la plus forte moyenne.
Pendant ce premier court mandat, le maire de Varennes-sur-Morges siège à la Commission de la famille, de la population et de la santé publique et prend deux fois la parole en séance publique. Une première fois, le 8 août 1946, à propos de la Sécurité sociale pour expliquer le vote de son groupe en faveur de la motion présentée par Edouard Herriot et André Morice, tout en déplorant l'absence des agriculteurs et des artisans ruraux dans les dispositifs préparant l'aménagement de la retraite des vieux travailleurs. Une seconde fois, le 3 octobre suivant, à propos du ravitaillement. Il s'inquiète de savoir si les stocks qu'entend constituer le gouvernement pour assurer la « soudure » ne vont pas être partiellement exportés au lieu d'être employés à nourrir la population française.
Lors du scrutin législatif de novembre 1946, la liste de Jacques Bardoux où Joseph Dixmier est reconduit en deuxième position réussit à être encore en tête avec 50 072 voix, ce qui permet aux deux sortants de retrouver leur siège. Durant la législature, Joseph Dixmier occupe des fonctions plus nombreuses et variées que précédemment. Il est successivement ou concurremment membre de la Commission de la famille (1946-1949), de celle du ravitaillement (à partir de janvier 1948), de celle des affaires économiques (1949), de celle des pensions (1950-1951). Il exerce en 1950 les fonctions de secrétaire de la Commission de la presse et enfin appartient à la Commission spéciale d'enquête chargée de vérifier la gestion et les comptes de la société des éleveurs du Bourbonnais ainsi qu'à la Haute Cour de justice.
S'il ne dépose qu'une proposition de loi concernant les fédérations de pêche et de chasse et une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à accorder la franchise postale aux jeunes soldats effectuant leur service militaire, Joseph Dixmier intervient à maintes reprises dans les débats. Ses prises de parole concernent avant tout l'agriculture, le sort des agriculteurs et accessoiremement les questions de ravitaillement ou de fiscalité. Hostile au dirigisme qui, en matière d'agriculture et d'organisation de l'approvisionnement, aboutit, selon lui, aux résultats inverses de ceux recherchés, il s'élève également contre les mesures fiscales qui vont priver les agriculteurs des liquidités nécessaires à la modernisation de leurs exploitations. Se présentant comme l'émanation et le défenseur de la petite exploitation familiale, Joseph Dixmier invite à plusieurs occasions les gouvernements successifs à prendre les mesures nécessaires pour éviter une aggravation de l'exode rural, par une politique de développement de l'agriculture (séance du 22 décembre 1947). Le 5 janvier 1948, il va même jusqu'à parler d'une campagne antipaysanne menée par le gouvernement et les moyens d'information. Le 22 juillet 1949 enfin, il évoque le problème de la fiscalité des communes rurales dont la charge écrasante est payée avant tout par les cultivateurs qui doivent ou bien réduire leurs investissements ou laisser se détériorer les équipements communaux au risque d'aggraver à terme l'exode rural. Régulièrement, enfin, Joseph Dixmier dénonce l'insuffisance des prix agricoles par rapport aux charges qui pèsent sur les exploitants.
Lors des élections du 17 juin 1951, les mêmes listes sont en présence dans le Puy-de-Dôme si ce n'est une liste supplémentaire, celle du R.P.F. Malgré un accord d'apparentement conclu entre le M.R.P. et les Indépendants paysans (parti de Joseph Dixmier), les sièges sont répartis à la proportionnelle. La liste communiste a en effet cette fois conquis la première place (20,9 %) suivie par celle où figure Joseph Dixmier (18,9 %) tandis que le score du M.R.P. est relativement décevant (13 061 suffrages contre plus de 25 000 aux élections précédentes). Jacques Bardoux et Joseph Dixmier sont donc réélus alors que leurs alliés du M.R.P. perdent leur siège au profit du P.C.F. Au cours de cette législature, Joseph Dixmier siège à la Commission des pensions comme précédemment (il en est même le vice-président) et à la Commission des moyens de communication et du tourisme (1952). Ses deux contributions écrites sont des rapports portant tous les deux sur la majoration des rentes constituées par les sociétés mutualistes au profit des combattants des territoires d'outre-mer. Joseph Dixmier monte trois fois à la tribune pour intervenir. Son principal discours se situe lors du débat d'investiture d'André Marie, président du Conseil désigné, le 18 juin 1953. Au nom de son groupe, il lui apporte son soutien mais dresse au passage un bilan sévère des gouvernements antérieurs et de la gravité des problèmes de l'heure. Il en profite surtout pour appeler l'attention du président du Conseil désigné sur la nécessité d'une grande politique agricole afin de remédier au déficit chronique de la balance commerciale. Il dénonce aussi le retard de la mise en place du plan quadriennal promis aux anciens combattants.
Lors des dernières élections de la IVe République, le 2 janvier 1956, dix listes s'affrontent pour obtenir les sièges du Puy-de-Dôme. Comme précédemment, le M.R.P. et le C.N.I. ont reconduit leur accord d'apparentement tandis que la liste poujadiste a passé un accord avec deux autres petites listes. C'est cette fois Joseph Dixmier qui conduit la liste en raison du décès de Jacques Bardoux remplacé en deuxième place par son petit-fils Valéry Giscard d'Estaing dont c'est la première campagne électorale. Comme dans le reste du pays, les résultats du scrutin se caractérisent par une poussée à gauche (le P.C.F. dépasse dans le département 21,3 % des suffrages exprimés et la S.F.I.O. 17,8 %) et une percée poujadiste et ceci au détriment tant du M.R.P., que des Indépendants paysans : 38 319 suffrages se portent sur le nom de Joseph Dixmier contre plus de 41 000 en 1951, alors que la participation électorale est supérieure. Malgré ce recul, Joseph Dixmier et son premier colistier, promis à un grand avenir, vont siéger au Palais Bourbon. Au cours de ce mandat de deux ans, Joseph Dixmier retrouve ses fonctions précédentes à la Commission des pensions dont il redevient le vice-président. C'est pourquoi il est chargé de sept rapports concernant diverses mesures en faveur des anciens combattants ou de leurs ayant droits. Il rédige aussi une proposition de loi relative à certains versements dûs à la Sécurité sociale par des mutilés de guerre.
Il n'intervient qu'à deux reprises en séance publique à propos d'une proposition de loi tendant à la réduction des fermages et pour présenter ses explications de vote sur la question de confiance posée le 16 janvier 1958. Dans le premier cas (le 14 février 1957), il soutient un amendement non adopté concernant les bailleurs âgés titulaires d'une pension dont il demande, par souci d'équité, qu'on ne leur réduise pas le fermage comme le prévoit la loi, étant donné la faiblesse de leurs ressources. Lors du débat de confiance déjà cité, il lance un appel au président du Conseil Félix Gaillard pour qu'il revienne sur les mesures d'économies sur les pensions qui ont profondément froissé les anciens combattants. Lors de la crise finale de la IVe République, Joseph Dixmier soutient le retour au pouvoir du général de Gaulle.
DIXMIER (Joseph, Marie, Jean-Baptiste)
Né le 4 septembre 1894 à Varennes-sur-Morge (Puy-de-Dôme)
Décédé le 13 février 1980 à Nice (Alpes-Maritimes)
Député du Puy-de-Dôme de 1946 à 1962
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français (1940-1958), tome 3, p. 363, 364 et 365)
Joseph Dixmier qui aurait, selon l’historien Jean-Paul Thomas, appartenu au PSF après 1936 et à la Réconciliation française dans les années 1950, s’était montré très critique à l’égard de la Constitution de la IVème République dès les premiers mois de son application. Les vues du général de Gaulle quant au renforcement de l’exécutif recueillent donc son assentiment à l’été 1958. Réélu conseiller général dans le canton d’Ennezat en avril 1958, il appelle à voter « oui » au référendum du 28 septembre et se porte candidat aux législatives de novembre avec l’investiture du Centre national des Indépendants et Paysans (CNIP) de Roger Duchet. La commune de naissance et d’élection de Joseph Dixmier se trouve située dans la 5ème circonscription du Puy-de-Dôme, qui correspond à l’arrondissement de Riom. Les principaux adversaires du candidat CNIP sont le sortant communiste Eugène Fourvel et le socialiste Camille Vacant, cependant que les modérés se divisent entre le conseiller général André Michel, l’UNR Maurice Bouletreau et l’avocat Léon Bernet-Rollande. Dans sa profession de foi, Joseph Dixmier affirme que les Indépendants « n’ont cessé de lutter en faveur d’une profonde réforme constitutionnelle » et paraît, pour une part, leur attribuer la paternité de la Vème République. Le maire de Varennes-sur-Morge, député sortant et « homme d’ordre », use d’un triptyque pour définir sa candidature : « libéral », « social », « national ». Il développe un discours classiquement conservateur, hostile à « l’étatisme bureaucratique » comme au « communisme », critique de la pression fiscale ou défenseur d’un syndicalisme « libre » contre une logique de lutte des classes. Joseph Dixmier ne voit pas de contradiction entre le respect des engagements de la France au sein de l’Alliance atlantique et la défense de l’Algérie française. Les Etats-Unis ne ménagent pourtant pas leurs critiques, à cette époque, contre le « colonialisme » supposé de certaines puissances européennes. Joseph Dixmier, au contraire de beaucoup de candidats UNR par exemple, prend des positions très déterminées sur le dossier algérien à l’automne 1958. Le maintien de l’Algérie dans la communauté nationale représente, comme il l’indique dans sa profession de foi, un impératif « pour la France, pour l’Europe et l’Occident, pour la paix du monde ». Le 23 novembre 1958, Joseph Dixmier arrive en tête dans la cinquième circonscription du Puy-de-Dôme avec 9 047 voix, soit 20% des suffrages exprimés. Il ne l’emporte cependant que dans quatre cantons sur treize. Celui de Montaigut-en-Combraille, où se situe Saint-Eloy-les-Mines, ne lui accorde même que 7,6% des voix au premier tour. Le 30 novembre 1958, Joseph Dixmier bénéficie du maintien du communiste Eugène Fourvel, pourtant devancé une semaine plus tôt par le candidat de la SFIO. Cette triangulaire autorise la réélection du candidat du CNIP, avec 46,95% des électeurs.
Il s’inscrit au groupe des Indépendants et paysans d’action sociale (IPAS) à l’Assemblée nationale et siège pendant toute la législature à la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Très proche de Paul Godonnèche, élu CNIP de la 3ème circonscription du Puy-de-Dôme et maire de La Tour d’Auvergne, Joseph Dixmier s’efforce avec lui de défendre les intérêts de leur département dans l’hémicycle. Il prend la parole à quatre reprises en séances publiques entre 1958 et 1962. Le 20 novembre 1959, Joseph Dixmier proteste contre le gel des crédits prévus quant aux chemins vicinaux pour 1958 et 1959, au titre du plan voté en 1957. Le parlementaire auvergnat, agriculteur de profession, se pose en porte-parole des élus ruraux. Il estime en effet que les difficultés des petites communes sont insuffisamment prises en compte par l’Etat, au mépris des discours officiels sur la décentralisation et la déconcentration des moyens. Une même conviction se lit dans le discours qu’il prononce au Palais-Bourbon le 19 juillet 1962, pour protester contre un plan national de regroupement des abattoirs publics, qu’il juge élaboré par des « technocrates » sans expérience des réalités locales.
A la fin des années 1950, les houillères françaises connaissent de graves difficultés. Leur prix de revient les rend moins compétitives sur le marché européen, d’autant qu’on annonce l’épuisement prochain de certains gisements. Le bassin minier de la Combraille, au nord-ouest du Puy-de-Dôme, apparaît particulièrement menacé. Il emploie 2000 personnes, alors que ses réserves ne sont suffisantes que pour dix années d’exploitation. Joseph Dixmier s’inquiète de son devenir et sollicite l’aide de l’Etat, sous forme de questions écrites ou oralement, comme lors de la séance du 21 octobre 1960. Lucide, il envisage la fermeture des mines « pour des raisons impérieuses », dans un avenir qu’il souhaite toutefois aussi lointain que possible, afin de donner aux acteurs de l’économie locale « le temps nécessaire à une indispensable reconversion ». A court terme, il juge prudent pour la France de conserver sa production charbonnière, par souci de l’indépendance nationale. Le charbon permet en outre de produire de l’électricité et de pallier, selon lui, les aléas subis en période de sécheresse par les réserves hydrauliques des barrages. Il ajoute enfin que le Gouvernement doit lutter contre une concentration industrielle qui met en danger la sécurité et la vie du pays. L’ancien combattant de 1914-1918 redoute qu’en cas de nouveau conflit, les « centres vitaux » de l’industrie nationale puissent être aisément anéantis dès le début des hostilités par l’ennemi, en raison de leur trop grande proximité géographique. Filant la métaphore organiciste, il compare la France à « un monstre à la tête difforme et congestionnée et dont trop d’organes, ne recevant plus l’afflux sanguin nécessaire, s’atrophient et meurent ». Dans cette perspective, aider les bassins industriels de taille moyenne répond à un impératif de justice. La politique de modernisation volontariste menée par le pouvoir gaulliste en matières industrielle et agricole, dès le début des années 1960, ne peut que heurter cet homme dont les valeurs sont à chercher du côté d’une France rurale, conservatrice et patriote.
Le 6 juillet 1962, le député du Puy-de-Dôme demande au gouvernement de Georges Pompidou d’étendre la prime de transports à l’ensemble des ouvriers français, quand elle n’est allouée qu’aux travailleurs de la région parisienne. Il y voit un moyen de « fixer la main d’œuvre » et de « maintenir » les ouvriers de la petite et moyenne industrie « dans leurs villages ». Les termes de l’alternative s’inscrivent, selon lui, dans l’urbanisme : d’un côté, la maison individuelle située dans un village où les ouvriers « ne sont pas des déracinés » et où ils possèdent souvent « un lopin de terre » ; de l’autre, « ces monstrueuses constructions, ces HLM gigantesques où il n’y a pas d’espaces verts (…), où aucune vie familiale n’est possible » que produit la concentration industrielle.
Joseph Dixmier et Paul Godonnèche représentent un môle de résistance à l’influence de Valéry Giscard d’Estaing chez les modérés du Puy-de-Dôme, au début de la Vème République. Malgré l’entrée au gouvernement de leur collègue auvergnat en 1959, ils n’appartiennent pas à la majorité des Premiers ministres Michel Debré ou Georges Pompidou. Attachés à la « plus grande France », ils se méfient des intentions de De Gaulle sur la question algérienne. Joseph Dixmier s’abstient volontairement lors du scrutin sur le programme du gouvernement de Michel Debré (16 janvier 1959) ou lors de sa déclaration de politique générale (15 octobre 1959). Alors que de Gaulle a évoqué l’autodétermination de l’Algérie en septembre 1959, la position de Joseph Dixmier au sein du groupe IPAS se situe alors entre la confiance votée par Raymond Joyon, député de la 4ème circonscription du Puy-de-Dôme, et le « non » d’un Alain de Lacoste-Lareymondie, élu de Charente-maritime. Son expérience de parlementaire sous la IVème République le convainc en revanche d’approuver un règlement de l’Assemblée nationale qui restreint les possibilités d’initiatives des députés, le 3 juin 1959. Il soutient en outre la loi Debré sur le financement de l’enseignement privé (23 décembre 1959). Joseph Dixmier refuse de prendre part au vote sur les pouvoirs spéciaux réclamés par le gouvernement pour ramener l’ordre en Algérie, après la semaine des barricades (2 février 1960) et se prononce contre la réforme constitutionnelle qui, en reconnaissant les indépendances des pays d’Afrique noire, vide la « Communauté » de tout sens concret (11 mai 1960). Il désapprouve le programme présenté par Georges Pompidou devant l’Assemblée nationale (27 avril 1962), ne consent pas à la levée de l’immunité parlementaire de Georges Bidault (5 juillet 1962) et figure au nombre des 280 députés qui votent la motion de censure du 4 octobre 1962.
Joseph Dixmier sollicite le renouvellement de son mandat dans des conditions très défavorables à l’occasion des législatives de novembre 1962. Investi par le CNIP, il affronte notamment son ancien suppléant Michel Clément, patronné par les Républicains indépendants. Ces derniers représentent cette fraction du CNIP qui, avec Valéry Giscard d’Estaing et Raymond Marcellin, soutient de Gaulle. Le premier tour des élections législatives donne lieu à un émiettement des votes entre 9 candidats, dans la 5ème circonscription du Puy-de-Dôme. Avec 5 809 voix, soit à peine 14,9% des suffrages exprimés, Joseph Dixmier fait moins bien que le communiste Eugène Fourvel (19,1%) et se classe troisième. L’analyse du vote indique que le sortant a été sanctionné par les électeurs du canton minier de Montaigut-en-Combraille, où il ne recueille que 4,6% des suffrages exprimés, ainsi que dans les cantons de Combronde (8,3%) et de Menat (8,9%). Au second tour, le gaulliste Paul Amadieu, membre de l’Union démocratique du travail (UDT), refuse de se désister en faveur de Joseph Dixmier. La triangulaire profite cette fois au communiste Eugène Fourvel, qui retrouve le Parlement –il y avait siégé sous la IVème République- grâce au soutien de 38,9% des électeurs seulement. Le report des voix s’est du reste montré favorable au gaulliste Paul Amadieu qui, bien que devancé par Joseph Dixmier le 23 novembre, recueille 2 924 suffrages de plus que lui lors du tour décisif (14 925 contre 12011).
L’ancien député du Puy-de-Dôme se consacre à ses mandats locaux après cette défaite. En 1964, il quitte l’Assemblée départementale, mais est réélu maire de Varennes-sur-Morge en 1965. Il exerce cette responsabilité jusqu’en 1971. Joseph Dixmier a souffert toute son existence d’une constitution physique diminuée suite à son exposition aux gaz pendant la première guerre mondiale. Il s’éteint dans les Alpes-Maritimes, âgé de 85 ans. Officier de la Légion d’honneur, il avait également été décoré de la Croix de guerre 1914-1918 avec palmes.