Baptiste, Victor, Alexis Legrand
1791 - 1848
- Informations générales
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- Né le 20 janvier 1791 à Paris (Seine - France)
- Décédé le 25 août 1848 à Uriage (Isère - France)
1791 - 1848
Député de la Manche de 1832 à 1848, né à Paris le 20 janvier 1791, mort aux eaux d'Uriage (Isère) le 25 août 1848, il fit de brillantes études au Lycée Impérial et obtint, en 1806, au concours général, cinq premiers prix. Entré à l'Ecole polytechnique le 28 septembre 1809, il devint ingénieur des ponts et chaussées, et fut envoyé (1812) dans le département de l'Ombronne.
Rappelé à Paris comme secrétaire du conseil général des ponts et chaussées (1815), les remarquables qualités de son esprit ne tardèrent pas à le mettre en évidence. Après avoir rempli avec succès les fonctions de secrétaire de la grande commission des canaux présidée par M. de Martignac, il fut nommé maître des requêtes au conseil d'Etat (1820). Chargé de la direction générale des ponts et chaussées et des mines, et nommé conseiller d'Etat (1831), il fut élevé, en 1832, au grade d'inspecteur général. En 1839, la direction générale des ponts et chaussées et des mines fut supprimée et remplacée par le ministère des Travaux publics. Le portefeuille de ce nouveau département ministériel lui fut offert ; mais il refusa, désireux de rester autant que possible étranger à la politique, et voulant se consacrer tout entier à sa profession d'ingénieur. C'est alors que fut institué pour lui le poste de sous-secrétaire d'Etat aux Travaux publics qu'il conserva jusqu'à la fin de 1847, époque à laquelle il fut nommé président au Conseil d'Etat.
Il avait d'abord siégé à la Chambre des députés et à la Chambre des pairs comme commissaire du gouvernement. Le 27 décembre 1832, le 7e collège de la Manche (Mortain) lui confia le mandat de député, par 94 voix sur 161 votants et 270 inscrits, contre 66 à M. Chardel, en remplacement de M. Leverdays démissionnaire, et lui renouvela ce mandat :
- le 21 juin 1834, par 166 voix sur 292 votants et 322 inscrits, contre 71 à M. de Chateaubriand et 55 à M. Chardel ;
- le 4 novembre 1837, par 196 voix sur 235 votants et 322 inscrits, contre 29 à M. Chardel ;
- le 2 mars 1839, par 183 voix sur 277 votants et 326 inscrits, contre 60 à M. Achard de Bonvouloir et 31 à M. Odilon Barrot ;
- le 15 juin 1839, suite à sa nomination comme sous-secrétaire d'Etat aux Travaux publics, par 158 voix, sur 179 votants et 324 inscrits;
- le 9 juillet 1842, par 144 voix sur 265 votants et 338 inscrits, contre 121 à M. Demézange ;
- le 1er août 1846, par 238 voix sur 357 votants et 399 inscrits, contre 83 à M. Demézange et 35 à M. Achard de Bonvouloir.
M. Alexis Legrand fut donc constamment réélu dans cet arrondissement dont il ne voulut pas se séparer dans la suite, car la députation lui fut à diverses reprises offerte dans l'Aveyron et dans les Bouches-du-Rhône.
Pendant sa laborieuse carrière, il fut sous des titres divers le promoteur et le défenseur de tous les grands projets de loi concernant les routes, les canaux, les postes et les chemins de fer. La plupart des exposés des motifs soumis aux Chambres portent l'empreinte de son talent d'exposition. Les lois de 1833 et de 1841 sur l'expropriation pour cause d'utilité publique, de 1845 sur la police des chemins de fer, etc., sont son œuvre. On conserve notamment aux nouvelles Archives du Conseil d'Etat l'exposé des motifs de la loi de 1833 entièrement écrit de sa main. C'est sous son administration que fut tracé, après de longues et difficiles discussions devant les Chambres, le réseau des grandes lignes de chemins de fer si admirablement conçu. On peut ajouter que c'est aussi pendant cette même période de temps que furent étudiés et commencés la plupart des grands travaux publics qui ont eu de si heureuses conséquences pour la prospérité du pays.
M. Alexis Legrand avait été, en 1842, élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur. M. Villemain a écrit que, lors de cette décision prise en conseil des ministres, l'un des membres du conseil avait dit : « Legrand est un homme qu'il faut absolument récompenser et qu'on ne peut récompenser qu'avec de l'honneur. »
Nommé président du Conseil d'Etat en 1847, M. Legrand dut, par suite de cette nomination, se représenter devant ses électeurs, qui lui confirmèrent son mandat, le 15 janvier 1848, par 215 voix sur 225 votants et 399 inscrits.
La révolution de 1848 le maintint au poste de président du comité des travaux publics au conseil d'Etat, qu'il occupait depuis moins d'un an ; mais le contre-coup des événements politiques d'alors altéra sa santé ; parti de Paris, en août 1848, sur le conseil des médecins, pour prendre les eaux d'Uriage, il fut saisi d'une fièvre cérébrale qui l'enleva en quelques jours, à cinquante-sept ans.
Date de mise à jour: octobre 2017