Maurice Andrieux
1925 - 2008
ANDRIEUX (Maurice)
Né le 17 avril 1925 à Hersin-Coupigny (Pas-de-Calais)
Décédé le 8 décembre 2008 à Hersin-Coupigny (Pas-de-Calais)
Député du Pas-de-Calais de 1967 à 1981
La trajectoire politique de Maurice Andrieux est typique de celle des élus communistes qui ont traversé les bouleversements du XXe siècle. Né le 17 avril 1925 à Hersin-Coupigny, petite commune minière non loin de Bruay, dans le Pas-de-Calais, il est le fils d’un mineur de fond syndicaliste, qui mourut à 57 ans de la silicose.
Bachelier, lauréat de l’Ecole normale d’instituteurs en 1940, Maurice Andrieux s’engage en 1944 aux côtés des Francs-tireurs et partisans (secteur de Beuvry). En 1945, il devient instituteur et membre du syndicat national de cette profession. Le Parti communiste obtient son détachement au Centre d’éducation ouvrière de Carvin, où il a notamment la charge de former les délégués de mineurs au droit du travail. Sa connaissance des réalités locales lui permet d’entrer au quotidien communiste du Nord, La Liberté, où il couvre en particulier les grèves de 1947. Le parti le forme donc au journalisme dans une école dédiée, ce qui lui ouvre les portes, en 1948 à Lens, de La Tribune des mineurs, organe de la Confédération générale du travail (CGT) du sous-sol du Pas-de-Calais, du Nord et d’Anzin, créée en 1944. Parallèlement, Maurice Andrieux poursuit ses missions de formateur et a à cœur de renforcer la culture des mineurs. En 1951, tandis qu’il gravit d’importantes marches dans le monde de la presse, il devient secrétaire général du célèbre quotidien communiste Ce soir, fondé avant-guerre, et y demeure jusqu’en 1953, année de la disparition de ce titre en déclin. Il retrouve alors son métier d’enseignant, dans sa commune natale. Il joue naturellement un rôle de premier ordre au sein de la fédération communiste du Pas-de-Calais, tout en continuant à publier dans divers périodiques. Maurice Andrieux brigue ainsi la mairie d’Hersin-Coupigny, sans succès en 1953, avant d’y parvenir en 1959. Ses charges locales l’absorbent et le détournent quelque peu des instances communistes départementales et nationales : en 1963, il se retire du bureau fédéral mais demeure au comité fédéral, malgré une interruption entre 1968 et 1972.
Tout en conservant la mairie, après sa réélection en 1965, Maurice Andrieux se présente aux législatives en 1967, dans la 10e circonscription (qui regroupe les communes autour de Bruay-en-Artois, dont Hersin-Coupigny), alors tenue par le socialiste Raymond Derancy, qui avait succédé, comme suppléant, à Télesphore Caudron, décédé en 1959, puis avait été élu en 1962 face au communiste André Mancey, grâce au report des voix de la droite et du centre. Maurice Andrieux fait campagne, avec son suppléant Louis Josien, ancien ouvrier du bâtiment et syndicaliste actif à Bruay, sur le thème du travail essentiellement. Sa profession de foi, pour le premier tour, s’ouvre ainsi : « Il est d’usage, dans les circulaires électorales, de commencer par présenter complaisamment les candidats, vanter leurs mérites passés et présents et ouvrir large l’éventail de leurs perspectives et de leurs possibilités. Mais il se fait qu’à l’heure où vous lisez ceci, des garçons de 15 à 20 ans font pointer dans les bureaux de main-d’œuvre leur carte de « chômeurs professionnels », des filles de chez Rosy, poussées à bout par les cadences, s’effondrent en proie aux crises nerveuses. Les autobus font leur ronde : mineurs mutés, ouvrières du textile, employés des bureaux de Nœux même : heures supplémentaires gratuites, fatigue, dépressions, affections cardiaques, maladies dont il ne faut pas aller chercher loin les causes. Il accuse aussi « Division et diviseurs responsables sur le plan économique régional de la mise en application du plan Schuman en 1950, liquidation allègrement poursuivie par le Ve plan gaulliste ». André Mancey, ancien député qui avait perdu en 1962 dans cette même circonscription, joint à cette circulaire un « appel » où il fustige le redécoupage de 1958 « dans le but d’éliminer le plus grand nombre de députés communistes », et recommande chaudement la candidature de Maurice Andrieux, qui mise sur le travail parlementaire car, selon les mots de ce dernier, « il n’est pas de sauveur suprême comme il n’est pas de député-miracle ». Au premier tour, le 5 mars 1967, Maurice Andrieux rassemble 16 095 voix sous son nom (sur 50 589), soit 31,8 % des suffrages exprimés, tandis que le candidat gaulliste André Everaere obtient 23,37 % des suffrages (10 149 voix). Le socialiste Raymond Derancy, président du Syndicat intercommunal de l’agglomération de Bruay-en-Artois (SAZIAB) pour lequel André Everaere s’était retiré en 1962, arrive en deuxième position (35,94 % des voix, soit 15 607) et se désiste cette fois en faveur de Maurice Andrieux qui incarne, comme l’indique sa profession de foi de l’entre-deux-tours, « l’opposition des gens de chez nous à la politique de misère et de liquidation pratiquée par le pouvoir gaulliste et ses inconditionnels ». Malgré le contexte d’une forte rivalité locale entre les gauches, Maurice Andrieux l’emporte ainsi au second tour du 12 mars avec 61,05 % des suffrages exprimés (25 124 voix) contre 38,95 % (16 027) pour André Everaere.
Au Palais-Bourbon, le député communiste siège à la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République. Il présente, en avril 1968, une proposition de loi tendant à démocratiser les procédures de fusion et de modification des limites des communes. Dans ses interventions, il s’intéresse naturellement à la situation de l’industrie et des usines, en particulier dans le Pas-de-Calais, à la fermeture des hauts fourneaux et à l’avenir des jeunes, enjeu qui lui est cher. Il prend part à la discussion concernant la motion de censure de censure contre le gouvernement Pompidou (19 mai 1967) et s’exprime en ces termes : « Dans les cités minières du Pas-de-Calais, dont le décor a été immortalisé par Zola, le spectacle le plus affligeant n’est pas la classique et sinistre perspective du coron lépreux, dont la rue sépare encore dans nombre de logements la cuisine des autres pièces et dont le terril se dresse comme une pyramide noire et hostile. Le spectacle le plus affligeant, c’est, à chaque tournant, un groupe de jeunes gens, mornes et traversés de brusques colères ». Aussi les questions éducatives l’attirent-elles grandement et il prend la parole sur les crédits budgétaires prévus pour l’Education nationale pour 1968, en octobre 1967. Résolument dans l’opposition, Maurice Andrieux vote comme son groupe les motions de censure présentées contre le gouvernement.
Après la dissolution de l’Assemblée nationale qui suit les événements de Mai 68, Maurice Andrieux se présente aux élections législatives. Au premier tour, le 23 juin, la configuration de l’année précédente se reproduit à l’identique : toujours avec pour suppléant Louis Josien, il fait sans surprise campagne contre « la faillite de dix années du pouvoir gaulliste qui ont mené le pays au bord du chaos », tout en rappelant la situation des travailleurs, en particulier ceux du bassin minier. Il arrive en première position avec 36,17 % des suffrages exprimés (15 392 voix), devant André Everaere (31,5 %, soit 13 403 voix) et Raymond Derancy (12 709, soit 29,87 % des votes). Entre les deux tours, il est précisé sur les documents électoraux : « Maurice Andrieux a déjà prouvé, durant les 14 mois de son premier mandat, avec quelle ardeur et quelle conscience il abordait ces tâches essentielles. Il continuera, fort de votre confiance, à être votre porte-parole, votre conseiller, votre ami, celui qui sait que vous êtes déjà ou que vous serez victimes de la politique des banquiers et des patrons, que vous subissez ou que vous subirez dans votre vie ou dans celle de vos enfants les effets de la récession, du chômage, de la toute-puissance des monopoles capitalistes. Candidat de la gauche, il parvient à être élu avec 52,39 % des suffrages exprimés (21 061 voix) contre le candidat de l’Union pour la défense de la République (UDR).
De nouveau membre du groupe communiste, il siège à la commission de la production et des échanges, puis rejoint la commission des affaires culturelles, familiales et sociales en 1970. Il siège en outre dans trois commissions spéciales, dont celle chargée d’examiner le projet de loi sur la réforme de l’assurance vieillesse des travailleurs non salariés des professions artisanales, industrielles et commerciales. Maurice Andrieux est élu secrétaire de l’Assemblée nationale en avril 1972. Il présente aussi plusieurs propositions de loi en vue de réprimer la ségrégation ou les discriminations raciales (3 octobre 1968), de dissoudre et d’interdire les groupements incitant à la haine raciale (9 octobre 1968), sur les conditions de vie des travailleurs (9 octobre 1968), sur le fonctionnement des institutions mutualistes (10 décembre 1970), sur l’emploi des personnes handicapées dans les entreprises (19 mai 1971), sur la formation professionnelle (19 mai 1971). Le député communiste intervient pour l’essentiel sur les questions d’éducation et les sujets sociaux, ainsi que sur les questions industrielles. Il prend ainsi la parole dès juillet 1968 à l’occasion de la déclaration du gouvernement relative à l’éducation nationale. En avril 1969, à l’occasion de l’examen du projet de loi de finances rectificative, il déplore la réduction des crédits qui lui sont dédiés. En novembre 1970, à l’occasion de l’examen des crédits budgétaires prévus pour 1971, il déplore notamment les facilités données à l’enseignement privé. En avril 1971, sur le projet de loi modifiant la loi « Debré » de 1959, il appelle à la révision d’une loi anti-laïque. Enfin, il est l’un des orateurs de référence de son groupe en juin 1971 pour l’examen du projet de loi relatif à l’enseignement technologique et professionnel, à l’apprentissage et à la participation des employeurs au financement des premières formations technologiques et professionnelles, ainsi qu’à la formation permanente. Il prend encore la parole sur le sujet de l’éducation en juin 1971, lors de l’examen du projet de loi portant approbation du VIe Plan, et lors de l’examen des crédits budgétaires prévus par les projets de loi de finances pour 1971 et 1972.
S’agissant des questions sociales, Maurice Andrieux intervient surtout sur le projet de loi relatif à l’assurance maladie des non salariés non agricoles, en décembre 1969, puis du projet de loi portant réforme de l’assurance vieillesse des travailleurs non salariés des professions artisanales, industrielles et commerciales, en mai 1972. Sur le plan sectoriel, ce sont surtout les charbonnages qui retiennent son attention, tant lors de l’examen des crédits budgétaires prévus pour 1969 que, quelques semaines plus tard, en décembre 1968, lors du débat sur la déclaration du gouvernement relative à a réforme des régions et du Sénat.
Sur le plan local, Maurice Andrieux est très implanté. Réélu maire en 1971, il est conseiller général du canton de Liévin-Nord depuis mars 1970. Il se présente de nouveau aux élections législatives en 1973. Ses adversaires changent : face à lui, le socialiste Marcel Wacheux, ainsi qu’Eugène Castelain, qui avait jadis été suppléant d’André Everaere, pour l’Union des démocrates pour la République-Union des Républicains de progrès (UDR-URP). Maurice Andrieux arrive en tête du premier tour, le 4 mars 1973, avec 39,97 % des suffrages exprimés, Marcel Wacheux et Eugène Castelain en rassemblant respectivement 38,04 % et 12,31 %. Avec sa suppléante Denise Lesieux, conseillère générale du canton du Bruay-en-Artois, il a fait campagne avec une lettre manuscrite introduisant sa profession de foi : « Votre député s’adresse à vous. Si je dis “votre”, c’est qu’après 6 années passées, chaque jour, tout près de vos problèmes, il m’est impossible de ne pas me sentir lié à vous solidement ». Il insiste sur la défense des travailleurs et sur le programme commun de la gauche. Grâce au désistement en sa faveur de Marcel Wacheux, Maurice Andrieux domine nettement le second tour avec 25 024 voix et 62,19 % des suffrages exprimés. Eugène Castelain s’incline. Toujours membre de la commission des affaires culturelles, il est élu vice-président de l’Assemblée Nationale en avril 1977. Maurice Andrieux est également, en juin 1973, membre de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi d’orientation du commerce et de l’artisanat. Il présente plusieurs propositions de loi : sur la sécurité sociale des lycéens de plus de 20 ans (mai 1973) ; sur la rénovation des cités et de l’habitat miniers du bassin du Nord et du Pas-de-Calais (juin 1973) ; sur les foyers de jeunes travailleurs (décembre 1973) ; sur la déduction des frais de garde des enfants au régime de l’impôt sur le revenu (octobre 1974) ; sur la sécurité du travail (juin 1976) ; sur des mesures urgentes en faveur des chômeurs et des familles (juin 1977). Il présente en outre une proposition de résolution tendant à la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les accidents du travail et des maladies professionnelles, en avril 1975.
Il pose plusieurs questions au gouvernement, sur les questions sociales pour l’essentiel : le nombre de délégués à la sécurité dans les mines, en mai 1971 ; la résorption de l’habitat vétuste et insalubre, en novembre 1975 ; l’aide aux chômeurs, en décembre 1975 ; les ressources des personnes âgées, en juin 1976 ; l’allocation supplémentaire d’attente, en juin 1975 ; l’emploi des jeunes, en novembre 1977. En juin 1977, sa question porte sur un attentat à Reims, celui de l’ouvrier Pierre Maître, et le rôle de 10 membres du syndicat Confédération française du travail. En séance publique, Maurice Andrieux intervient très régulièrement sur les nombreux projets de loi à caractère social mais pas uniquement, en particulier sur les accidents du travail, le chômage et les maladies professionnelles. Il prend aussi la parole sur la déclaration du gouvernement sur les orientations de la politique urbaine, en mai 1973, ainsi que sur le projet de loi d’orientation du commerce et de l’artisanat, en octobre 1974. Il suit les votes de son groupe et se prononce en particulier pour le projet de loi (Veil) relatif à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), le 28 novembre 1974. Lors d’une discussion, en 1973, sur la politique urbaine, il évoque la Cité du Calvaire où il est né et cite Zola – à travers un extrait de Germinal – comme il l’avait fait en 1967 ; il n’a pas de mots assez durs pour « la liquidation de l’industrie charbonnière, aggravée, accélérée par les gouvernements de la Ve République » ajoutant « et c’est ainsi qu’en 1973 les mineurs continuent à vivre dans les “cités du calvaire” de 1873 ! ». Maurice Andrieux reste donc fidèle aux motifs qui ont assuré sa longévité politique, à une époque où le PCF connaît une mue, sinon idéologique, du moins stratégique.
C’est dans le contexte de cette lente érosion que Maurice Andrieux remporte sa dernière victoire aux élections législatives, qui signe son plus haut résultat, tandis qu’il a été réélu, en mars 1977, maire d’Hersin-Coupigny. Avec Roger Cressent, ancien mineur, comme suppléant, il renoue en 1978 avec la lettre manuscrite, pour marquer la proximité : « A l’Assemblée nationale, j’ai conscience d’avoir accompli la tâche que vous m’avez fixée et mérité une confiance renouvelée depuis 1967. Au premier tour, il est en tête avec 41,47 % des suffrages exprimés (19 973 voix), devant le socialiste Marcel Wacheux qui en rassemble 33,94 %, et le candidat de l’Union pour la démocratie française (UDF), Jean Dagouneau (12,71 %). Mais, conformément aux accords de désistement, Marcel Wacheux se retire, ce qui permet à Maurice Andrieux de l’emporter avec 100 % des voix, soit 29 734, l’abstention s’élevant à 24 %. Le député communiste sort donc très renforcé de ce scrutin où les gauches ont rassemblé, dès le premier tour, 75 % des électeurs. Dans 8 des 14 circonscriptions du Pas-de-Calais, dont la 10e, des meetings communs ont été organisés entre les deux tours par l’ensemble des partis de gauche.
Au Palais-Bourbon, le dernier mandat de Maurice Andrieux s’inscrit dans le droit fil des précédents : il reste membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, et entre à la délégation parlementaire pour les problèmes démographiques. Il est rapporteur de la proposition de loi sur l’amélioration des pensions de retraites et fixant à 1 300 Francs le revenu minimum des personnes âgées (17 avril 1980), et qu’il a déposée, et de la proposition de loi proposant de fixer à 2 900 Fr. le salaire minimal mensuel des salariés (29 mai 1980). Ni l’une ni l’autre ne seront examinées. Il signe par ailleurs plusieurs propositions de loi sur l’habitat minier du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais (20 décembre 1978), sur l’industrie de la confection, en décembre 1978, sur les mesures urgentes pour l’amélioration de la situation des personnes âgées, en octobre 1979, et sur le travail temporaire et le contrat à durée déterminée, en décembre 1980.
En séance publique, il pose plusieurs questions au gouvernement dont trois sur les questions sociales : la hausse des tarifs des services publics, en avril 1978 ; la protection des élus du personnel des entreprises, en avril 1979 ; le licenciement d’un délégué syndical, en mai 1978.
Sa dernière question au gouvernement, en juin 1980, concerne la question très politique de l’inauguration à Toulon d’un monument à la mémoire de la présence française en Algérie, à laquelle participe un membre du gouvernement, Jacques Dominati. Ses propos sont sans ambiguïté : « Les revanchards de l’Algérie française sont tous là […] notamment pour entendre Jouhaud, cette figure “légendaire”, rendre hommage à Bastien-Thiry, chef de commando qui, le 22 août 1962, au Petit-Clamart, tira sur le général de Gaulle ». Il demande aussi comment Jacques Dominati, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, a pu être présent. Celui-ci répond : « Que vous le vouliez ou non, la France fut présente pendant plus d’un siècle en Afrique du Nord et elle n’a pas à en avoir honte. Que vous le vouliez ou non, monsieur le député, nos compatriotes rapatriés ont droit à la considération nationale ».
Ses autres interventions en séance publique portent sur les nombreux textes présentés dans le domaine social, mais aussi sur l’industrie, en avril 1979. Ainsi, lors de l’examen du projet de loi relatif aux économies d’énergie, Maurice Andrieux évoque les avantages que présente le bassin minier. Maurice Andrieux est l’orateur de référence de son groupe sur les formations professionnelles alternées.
La vie parlementaire de Maurice Andrieux prend fin en 1981 : il se représente une nouvelle fois aux élections législatives – deux ans après avoir sollicité les suffrages aux européennes. Son score au premier tour du 14 juin (36,86 % des suffrages exprimés, soit 15 827 voix) lui donne cependant la deuxième place, derrière le socialiste Marcel Wacheux (19 212 voix ; 44,75 %), mais devant l’UDF Jean Dagouneau (7 897 voix ; 18,39 %). Cette fois-ci, c’est à Maurice Andrieux de se retirer en faveur de Marcel Wacheux, en application de l’accord de désistement réciproque à gauche. Celui-ci l’emporte avec 30 532 voix, ce qui montre qu’un tiers des électeurs communistes n’a peut-être pas suivi, d’autant que l’abstention s’élève à 27 %, un peu plus que les 24,5 % du premier tour. Maurice Andrieux prend dès lors ses distances avec la direction du parti, tout en en restant membre, et se retire quasiment de la vie politique au tournant des années 2000. Il se consacre alors à l’écriture de nouvelles, avant de mourir, en 2008, dans sa ville de naissance.