Jean, Frédéric de La Tour du Pin Gouvernet

1727 - 1794

Informations générales
  • Né le 22 mars 1727 à Grenoble ( - Généralité de Grenoble France)
  • Décédé le 28 avril 1794 à Paris (Département de Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 26 mars 1789 au 28 août 1789
Baillage
Saintes (Type : Sénéchaussée)
Groupe
Noblesse

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789 et ministre, né à Grenoble (Généralité de Grenoble) le 22 mars 1727, exécuté à Paris (Département de Paris) le 28 avril 1794, d'une famille d'ancienne noblesse dauphinoise, fils de Jean de La Tour-du-Pin, comte de Paulin, mestre-de-camp du régiment de Bourbon-cavalerie, il entra au service à l'âge de 14 ans, se distingua pendant la guerre de Sept ans, et fut nommé colonel au corps des grenadiers de France (1749), colonel au régiment de Guyenne et chevalier de Saint-Louis (1757), brigadier des armées du roi (1761), colonel-propriétaire du régiment de Piémont (1762), maréchal-de-camp (1763), lieutenant-général(1781).

Fixé en Saintonge par son mariage, il fut nommé commandant des provinces de Poitou et de Saintonge, et, le 26 mars 1789, fut élu député aux Etats-Généraux par la noblesse de la sénéchaussée de Saintes. Favorable aux réformes, il fut des premiers de la minorité de son ordre à se réunir au tiers-état, et fit partie, comme ministre de la Guerre, du premier ministère constitutionnel organisé dans la nuit du 4 août 1789.

Il donna sa démission de député le 28 août suivant, pour se consacrer exclusivement à ses fonctions ministérielles, prit d'utiles mesures pour rétablir l'ordre et la discipline dans l'armée, et posa les bases organiques des armées nationales consacrées par les décrets de l'assemblée des 28 février, 21 mars, 26 juin et 7 juillet 1790, et par l'adoption du drapeau tricolore (30 juin 1790). Mais la répression énergique de l'insurrection militaire de Nancy (fin août 1790) commença à soulever contre lui de violentes accusations. Le 14 septembre, il prit des mesures pour l'approvisionnement des places frontières, fut dénoncé, avec les autres ministres, le 20 octobre, par les sections de Paris, offrit sa démission au roi le lendemain, et se retira définitivement le 8 novembre.

Le 23 octobre, le conseil général de Marseille avait demandé à l'assemblée l'autorisation de poursuivre M. de la Tour-du-Pin « pour obtenir réparation de la calomnie lancée par ce ministre contre les sections qu'il accusait de s'être assemblées pour s'opposer au départ du régiment de Vexin, tandis qu'elles n'avaient eu d'autre objet que de presser ce départ. » L'adresse fut renvoyée au comité des rapports. M. de la Tour-du-Pin avait gagné l'Angleterre, lorsque la mise en accusation de Louis XVI le fit revenir à Paris, pour couvrir, autant qu'il serait possible, le roi de sa responsabilité de ministre constitutionnel.

Il s'était retiré à Auteuil, lorsqu'il fut arrêté le 31 août 1793. Cité comme témoin dans le procès de la reine, il la défendit avec courage, et, après un long emprisonnement, traduit à son tour devant le tribunal révolutionnaire, le 28 avril 1794, il fut condamné et exécuté le même jour, en même temps que son frère aîné.