Jean, Joseph Jacotot
1770 - 1840
- Informations générales
-
- Né le 4 mars 1770 à Dijon ( - Généralité de Bourgogne - France)
- Décédé le 30 juillet 1840 à Paris (Seine - France)
1770 - 1840
Représentant à la Chambre des Cent-Jours, né à Dijon (Généralité de Bourgogne) le 4 mars 1770, mort à Paris (Seine) le 30 juillet 1840, « fils de Henri Jacotot, marchand boucher à Dijon, et de Claudine Tardy, » l'aîné de onze enfants, il fit ses études dans sa ville natale, où ses maîtres le considérèrent comme un élève indiscipliné, devint à 19 ans professeur d'humanités au collège, puis se fit recevoir docteur ès lettres. Il étudia aussi le droit et les mathématiques.
En 1788, il organisa la fédération de la jeunesse dijonnaise sur le modèle de celle de Bretagne pour la défense des idées nouvelles, fut nommé capitaine de la compagnie d'artillerie de la Côte-d'Or qui se signala en 1792 par son ardeur patriotique, fut envoyé à l'armée du Nord, prit part à la campagne de Belgique, se distingua au siège de Maëstricht et à Nerwinden, et fut rappelé à Paris pour suppléer Fourcroy au bureau des poudres et salpêtres. Il devint secrétaire de la commission du mouvement des armées et substitut du directeur de l'Ecole polytechnique. Lors de la création des écoles centrales, il retourna à Dijon, comme professeur de « méthode de sciences » à la 1re, et de langues anciennes à la 2e. Quand ces écoles furent remplacées par des lycées, il devint professeur de mathématiques au lycée de Dijon. Il commençait déjà à appliquer sa méthode d'enseignement, qui consistait à énoncer le titre et les divisions du sujet à traiter, puis à laisser aux élèves toute liberté pour les exposer et les critiquer.
Recteur de l'académie de Dijon (24 avril 1809), il fut arrêté, avec quelques patriotes dijonnais, au moment de l'invasion, par les ordres du prince de Hesse-Hombourg, qui voulait tenir à sa disposition des otages garantissant la tranquillité des habitants de la Côte-d'Or.
Elu représentant à la Chambre des Cent-Jours, par le collège de département de la Côte-d'Or, avec 48 voix sur 85 votants, le 9 mai 1815, Jacotot fut de ceux qui soutinrent l'empire constitutionnel. Rapporteur de la commission qui avait à examiner le projet d'adresse présenté par Manuel, il fit voter en faveur de Napoléon II.
Destitué à la Restauration, sa liberté et sa vie furent en péril quand survint la Terreur blanche. Il se retira en Belgique, à Mons, puis à Bruxelles, et, sur la recommandation d'Arnault, fut nommé par Falk professeur de langue française à l'Université catholique de Louvain, le 15 octobre 1818, puis directeur de l'Ecole normale militaire en Belgique. C'est là qu'il appliqua sa méthode, fruit, disait-il, d'une longue expérience. Suivant lui, l'homme en général pèche par l'attention ou la mémoire bien plutôt que par l'intelligence. Il conseillait donc à ses élèves la répétition quotidienne et la vérification de ce qui avait été appris. Le succès de cette méthode ne tarda pas à s'affirmer ; un certain nombre d'institutions, en Belgique, à Paris, à Lyon, à Londres et jusqu'en Russie, en adoptèrent les principes et servirent à la populariser.
Après la révolution de 1830, Jacotot revint en France; il séjourna quelques années à Valenciennes, près de la famille de sa femme, puis, en 1838, s'installa à Paris, où il mourut.
Ses principaux ouvrages sont: Enseignement universel: langue maternelle, langue étrangère, musique, dessin, peinture, mathématiques; Droit et philosophie panécastiques (1818-1837). Presque tous ces ouvrages publiés à Louvain, saut le dernier paru à Paris, ont eu plusieurs éditions et ont eté traduits en différentes langues. Ses Mélanges posthumes furent édités à Paris en 1841. L'étude et la critique de sa méthode d'enseignement ont donné lieu à un grand nombre de publications.