Claude, Romain Lauze de Perret
1747 - 1793
- Informations générales
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- Né le 28 février 1747 à Apt ( - Généralité de Provence France)
- Décédé le 31 octobre 1793 à Paris (Département de Paris - France)
1747 - 1793
Député en 1791, et membre de la Convention, né à Apt (Généralité de Provence) le 28 février 1747, mort à Paris (Département de Paris) le 31 octobre 1793, fils de Pierre de Labécède de Lauze de Perret, il appartenait à une famille noble originaire des Cévennes, où elle possédait le château de Perret, près Saint-Etienne-Vallée-Française, petit village de la Lozère.
Lauze de Perret embrassa la cause populaire au début de la Révolution, fut à Apt le promoteur de la Société des Amis de la liberté, établie dans le réfectoire de l'ancien séminaire, et prit une part active au mouvement: en 1790, des fraudes ayant été commises lors de l'élection comme juge de paix d'un M. Duvignot, il rédigea, en sa qualité de membre du club de la liberté, une protestation contre cette élection, qu'il fit annuler.
Il avait fait l'acquisition d'un vaste domaine à Sivergues, connu sous le nom de domaine Chaix, et possédait en outre des terres à Valcroissant, à Claparèdes et trois maisons à huile dans la rue Saint-Georges, le tout évalué, d'après un document déposé aux archives municipales d'Apt, à la somme de 6,600 livres.
Sa situation importante dans la région le fit élire, le 4 septembre 1791, député des Bouches-du-Rhône à l'Assemblée législative, le 9e sur 10, par 300 voix (554 votants). Ses concitoyens d'Apt apprirent avec joie son élection; les membres du club de la liberté vinrent recevoir Lauze aux portes de la ville et lui offrirent une couronne de lauriers. Il opina avec la majorité réformatrice.
Réélu, le 7 septembre 1792, député des Bouches-du-Rhône à la Convention, le 10e sur 11, par 716 voix (716 votants), il siégea au côté droit parmi les modérés, et s'attacha intimement aux Girondins dont il devait partager le sort. Lors du procès de Louis XVI, il se prononça pour l'appel au peuple et pour le bannissement, en ces termes : Au 2e appel nominal: « C'est par respect pour le peuple, mon souverain et le vôtre, c'est par la confiance que j'ai en sa sagesse et en sa justice, c'est parce que je croirais l'outrager, si je m'arrêtais un instant aux craintes qu on veut répandre, que je dis oui. » Au 3e appel nominal : « Si la mesure de soumettre à la sanction du peuple la peine à infliger à Louis eût prévalu, je n'aurais pas hésité un instant à prononcer la peine de mort, parce qu'alors, si je m'étais trompé, j'aurais eu la certitude d'être relevé de mon erreur, et je n'aurais pas craint la cumulation des pouvoirs, puisqu'elle ne m'aurait pas constitué juge souverain dans cette affaire. Aujourd'hui, je ne puis que voter la réclusion de Louis pendant la guerre, et la déportation à la paix, sous peine de mort s'il rentrait. »
Adversaire déclaré de la Montagne, il la combattit souvent à la tribune, s'opposa à une avance de fonds à la Commune de Paris pour achat de subsistances, et se livra dans l'Assemblée à plusieurs manifestations violentes: dans la tumultueuse séance du 11 avril 1793, il souleva un long scandale en tirant l'épée contre ses collègues de la gauche. Philippeaux, Audouin, Panis, Calon, Marat, réclamèrent énergiquement la punition de « l'insolent » accusant de partialité en sa faveur le président Delmas. Lauze de Perret tenta de se justifier en alléguant qu'il avait été provoqué, et l'incident fut clos.
Décrété d'accusation le 3 octobre 1793, il fut enfermé à la Conciergerie avec ses amis Riouffe, Vergniaud, Valazé, Lacaze, Barnave, etc.; il y retrouva aussi Mme Roland, dont il avait assidûment fréquenté le salon. Il fut condamné à mort et exécuté le 31 octobre 1793. Un des principaux griefs formulés contre lui fut d'avoir conduit Charlotte Corday au ministère de l'Intérieur le jour de l'assassinat de Marat. Barbaroux ayant remis à Charlotte une lettre de recommandation pour de Perret, ce dernier lui donna l'hospitalité et lui présenta ses deux filles. Prétextant une affaire importante qu'elle avait à communiquer à Marat, elle leur demanda l'adresse de l'Ami du peuple; c'est alors qu'une d'entre elles lui fournit un plan de Paris sur lequel elle avait tracé la route à suivre pour se rendre chez Marat. C'est pourquoi la responsabilité du meurtre de Marat fut particulièrement attribuée au conventionnel aptésien. La Convention accorda plus tard à ses deux filles, Adélaïde et Francette, un secours de 1,500 livres pour frais de route et paiement de leur loyer (10 frimaire an II).
Date de mise à jour: décembre 2019