Michel, Pierre, Alexis Hébert

1799 - 1887

Informations générales
  • Né le 7 juillet 1799 à Granville (Manche - France)
  • Décédé le 19 avril 1887 à Saint-gervais (Eure - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 juin 1834 au 30 octobre 1836
Département
Eure
Groupe
Majorité ministérielle
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 31 octobre 1836 au 3 octobre 1837
Département
Eure
Groupe
Majorité ministérielle
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 4 novembre 1837 au 2 février 1839
Département
Eure
Groupe
Majorité ministérielle
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 mars 1839 au 12 juin 1842
Département
Eure
Groupe
Majorité ministérielle
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 9 juillet 1842 au 6 juillet 1846
Département
Eure
Groupe
Majorité ministérielle
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 1er août 1846 au 24 février 1848
Département
Eure
Groupe
Majorité ministérielle

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1834 à 1848 et ministre, né à Granville (Manche) le 7 juillet 1799, mort à Saint-Gervais (Eure) le 19 avril 1887, étudia le droit et se fit inscrire au barreau de Rouen en 1820. Il y plaida avec quelque succès et s'attacha à la fortune politique des hommes de 1830, dont l'avènement au pouvoir lui assura un rapide avancement dans la magistrature.

Nommé procureur du roi (1833) au tribunal de Rouen, il fut, peu de temps après, le 19 mai 1834, placé à la tête du parquet de la cour royale de Metz.

Il se fit élire, le 21 juin de la même année, député du 6e collège de l'Eure (Pont-Audemer), par 204 voix sur 381 votants et 475 inscrits, contre 153 à M. Legendre. Il prit place dans la majorité conservatrice, dont il fut bientôt un des orateurs les plus assidus, fit ses débuts à la tribune dans les discussions relatives aux tabacs et aux faillites, et se signala surtout comme rapporteur de la loi du 9 septembre 1835 sur les cours d'assises. Il fut encore chargé, l'année suivante, du rapport de la loi concernant le vote au scrutin secret pour les décisions du jury.

Promu, le 19 septembre 1836, avocat général à la cour de Cassation, M. Hébert fut soumis. comme député, à la réélection qu'il obtint le 31 octobre 1836. Son mandat lui fut également renouvelé aux élections générales du 4 novembre 1837, par 265 voix (482 votants, 590 inscrits). On remarqua, dans la discussion de l'adresse, qu'il prit parti contre l'intervention française en Espagne. Il se mêla activement aux débats que soulevèrent à la Chambre la vénalité des offices, les tribunaux civils, les faillites et banqueroutes, les justices de paix, etc.

Entré dans la coalition contre le ministère présidé par M. Molé, il vota contre l'adresse amendée favorablement à la politique de cet homme d'Etat, fut réélu, le 2 mars 1839, par 267 voix (485 votants, 658 inscrits), contre 214 à M. Legendre, et, partisan des théories « doctrinaires » de Guizot, continua de les soutenir de ses votes et de sa parole. En 1840, il donna son avis sur l'organisation des tribunaux de commerce, sur les ventes à l'encan des marchandises neuves, etc. En 1841, il prit une part importante à la discussion du projet de loi sur le travail des enfants dans les manufactures, parla encore sur les ventes judiciaires d'immeubles, sur le recrutement de l'armée, sur la propriété littéraire et artistique. Nommé, le 16 octobre 1841, procureur général à la cour de Paris à la place de M. Franck-Carré, qui était promu premier président à Rouen, M. Hébert donna de nouvelles preuves de son zèle dynastique dans plusieurs affaires où il fut désigné pour soutenir l'accusation devant la Chambre des pairs : la véhémence de son langage lors des procès politiques de Quénisset, de Lecomte, de Joseph Henry, fut particulièrement remarquée : elle le désigna aux attaques répétées de l'opposition démocratique.

M. Hébert fut réélu député, le 9 juillet 1842, par 336 voix sur 568 votants et 688 inscrits, contre 228 à Dupont de l'Eure, puis, le 1er août 1846, par 421 voix sur 604 votants et 749 inscrits, contre 172 au même concurrent.

L'année qui précéda la révolution de février, le 14 mars 1847, il fut appelé à remplacer M. Martin (du Nord) comme garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Cultes.

Après avoir obtenu une dernière fois la confirmation de son mandat législatif le 10 avril 1847, par 434 voix (463 votants, 749 inscrits), il seconda de tout son pouvoir Guizot dans sa résistance à tout projet de réforme, parla, lors de la discussion de l'adresse de 1848, contre le droit que s'attribuait l'opposition de se réunir en banquets sans la permission de l'autorité, et s'attira par son attitude cette apostrophe d'Odilon Barrot: « Polignac et Peyronnet n'ont jamais fait pis que vous ! »

Quelques jours après, la République proclamée, M. Hébert quitta précipitamment la France et se réfugia en Angleterre, poursuivi qu'il était par un arrêt d'évocation de la cour de Paris ; mais la procédure aboutit à un arrêt de non-lieu, et M. Hébert, de retour à Paris, reprit sa place au barreau, jusqu'en 1854, époque où il rentra complètement dans la vie privée.

Il avait fait partie du conseil général de l'Eure, et était, depuis le 1er mai 1843, commandeur de la Légion d'honneur.