Eugène, Edouard Boyer de Peyreleau
1774 - 1856
- Informations générales
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- Né le 18 septembre 1774 à Alès ( - Généralité de Montpellier - France)
- Décédé le 5 septembre 1856 à Alès (Gard - France)
1774 - 1856
Député de 1831 à 1834, et de 1837 à 1841, né à Alais (Généralité de Montpellier, France), le 18 septembre 1774, mort à Alais (Gard), le 5 septembre 1856, il achevait ses études en 1793, quand la Révolution l'appela sous les drapeaux.
Parti soldat, le 10 décembre, dans le 9e régiment de dragons, il fit les campagnes d'Italie, obtint plusieurs grades sur le champ de bataille, devint aide de camp du capitaine général Villaret-Joyeuse et le suivit à la Martinique (1802). En 1805, Boyer était commandant ; il se rendit maître du fort Diamant dont les Anglais s'étaient emparé depuis dix-huit mois. Cependant les Français, pressés de toutes parts, se virent forcés de quitter la Martinique.
Boyer dut rentrer en France. Il accompagna Villaret Joyeuse à Venise, dont Napoléon Ier l'avait nommé gouverneur général. À la mort de l'amiral (1812), il alla rejoindre l'armée en Russie, devint officier de la Légion d'honneur, baron de l'Empire, colonel, fit la campagne de 1813, en Allemagne, dans la cavalerie légère du général Latour-Maubourg, et protégea la retraite de Leipsig.
En 1814, il passa dans le corps du général Gérard et prit une part honorable aux batailles sanglantes et multipliées des mois de janvier, février et mars.
Après la Restauration, nommé chevalier de Saint-Louis et commandant en second de la Guadeloupe, il prit possession de ce poste, en octobre 1814, sous les ordres de l'amiral Linois. Mais après les événements du 20 mars, un bâtiment impérial, pavoisé du drapeau tricolore, ayant paru en vue de la Guadeloupe, une insurrection éclata dans le pays; le colonel Boyer proclama la réunion de l'île à la métropole impériale. Arrêté plus tard et d'abord prisonnier de la flotte anglaise, Boyer fut transporté en France où le ministère de la Marine le fit traduire devant un conseil de guerre composé de :
- le lieutenant-général comte de Lauriston, président ;
- le lieutenant-général Claparède ;
- le lieutenant-général Bordesoulle ;
- le lieutenant-général Dijeon ;
- le maréchal de camp d'Aboville ;
- le maréchal de camp Montbrun ;
- le maréchal de camp de Montesquiou-Fezensac ;
- le colonel de Sesmaisons, rapporteur ;
- le chef d'escadron Mancini, suppléant ;
- l'ordonnateur Sartelon, faisant fonction de procureur du roi.
Tandis que le contre-amiral Linois réussissait à se disculper et à obtenir un acquittement, Boyer, qui avait assumé toute la responsabilité de sa conduite, fut condamné à mort le 11 mars 1816 ; la peine fut commuée en une détention de vingt ans dans une prison d'Etat. Mais, après trois ans de captivité, il fut fait à Boyer remise entière de sa peine.
Le 5 juillet 1831, il fut, pour la première fois, élu député du 3e collège du Gard (Alais), avec une profession de foi où il se prononçait contre l'hérédité de la pairie et prenait l'engagement de « ne jamais servir ses intérêts particuliers aux dépens de son mandat », et de n'accepter aucune place pendant la durée de ses fonctions de député. Dès son arrivée à la Chambre, il dénonça (septembre 1831) les menées des légitimistes du Midi et de l'Ouest. À propos du rapport de Daunou sur une pétition de condamnés politiques, il rappela la réaction sanglante de 1815 et déplora la situation des victimes des cours prévôtales. Le 15 octobre, il soutint le droit des colonies à la représentation nationale. Adversaire du ministère Casimir Perier, il vota avec l'opposition contre les lois répressives de la presse, des associations, etc. Il signa le « compte rendu » de 1832, et appuya (27 janvier 1834) le projet de loi sur les pensions à accorder aux veuves de plusieurs généraux. Il se prononça enfin en faveur de la colonisation d'Alger (1er mai 1834).
Non réélu aux élections suivantes, il rentra à la Chambre le 4 novembre 1837, comme député du 2e collège de l'Eure (Verneuil), élu par 177 voix sur 344 votants et 459 inscrits ; la même circonscription lui renouvela son mandat le 2 mars 1839. Il en usa, comme précédemment, pour combattre dans les rangs de l'opposition constitutionnelle, avec laquelle il vota le plus souvent, jusqu'en 1841.
Une cécité complète l'obligea à quitter la Chambre avant la fin de la législature.
On doit à Boyer de Peyreleau un ouvrage très estimé sur les Antilles (3 vol. 1823) qui se termine par des détails circonstanciés sur le fameux procès de 1816.