Charles, Pierre, Eugène Laffitte

1803 - 1875

Informations générales
  • Né le 19 novembre 1803 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 26 décembre 1875 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 13 janvier 1844 au 6 juillet 1846
Département
Eure
Groupe
Majorité gouvernementale
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 1er août 1846 au 24 février 1848
Département
Eure
Groupe
Majorité gouvernementale

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1844 à 1848, né à Paris le 19 novembre 1803, décédé à Paris le 26 décembre 1875, neveu de Jacques Laffitte et fils du fondateur de la vaste entreprise des messageries Laffitte et Caillard, il s'occupait d'affaires industrielles à l'exemple de son père, et était « concessionnaire du chemin de fer de Paris à Rouen et au Havre, et soumissionnaire de l'embranchement de Saint-Pierre à Louviers », lorsqu'il se présenta à la députation dans le 5e collège de l'Eure (Louviers), pour recueillir la succession de M. Hippolyte Passy, nommé pair de France.

La lutte fut des plus vives. L'opposition portait M. Auzoux, ami intime de Dupont (de l'Eure) ; mais M. Charles Laffitte, chaudement soutenu par le gouvernement, qui l'avait nommé comte en 1843, l'emporta, le 13 janvier 1844, avec 286 voix (404 votants).

La vérification des pouvoirs de l'élu étant venue en discussion à la Chambre dans la séance du 20 janvier, M. Victor Grandin s'opposa avec une extrême vivacité à l'adoption des conclusions favorables du rapport. « Les faits, dit-il, qui ont précédé et suivi l'élection de M. Charles Laffitte, ont dépassé dans une proportion effrayante toutes les énormités qui ont pu se produire jusqu'à ce jour en matière d'élection. » Puis il expliqua que la candidature de M. Laffitte, étranger à l'arrondissement, n'avait triomphé que grâce à la promesse formelle, faite par le candidat, de l'exécution d'un embranchement de chemin de fer de Saint-Pierre à Louviers. M. Laffitte répliqua, sans contester les faits, et la Chambre, après avoir entendu divers orateurs, parmi lesquels MM. Tupinier, rapporteur, Dufaure, G. de Beaumont, etc., prononça l'annulation de l'élection « à la presque unanimité », dit le Moniteur, qui ajoute, dans son compte rendu officiel : « L'agitation prolongée qui suit la décision de la Chambre l'empêche de reprendre immédiatement la discussion du projet d'adresse. M. le président est impuissant à rétablir le silence. »

Les électeurs de Louviers, convoqués à nouveau, donnèrent, pour la seconde fois, le 24 février 1844, à M. Laffitte, 340 voix de majorité contre 141 à M. Auzoux. La Chambre cassa encore l'élection.

Une troisième fois, M. Laffitte fut réélu, le 13 avril, avec 342 voix (405 votants, 741 inscrits), et, après avoir subi une nouvelle invalidation, fut confirmé dans son mandat, le 25 mai, par 345 voix (370 votants, 741 inscrits).

Une quatrième invalidation fut suivie d'une cinquième élection, le 6 juillet, par 331 voix (341 votants, 741 inscrits).

Enfin, désespérant de se faire admettre par ses collègues après ces échecs successifs, M. Charles Laffitte comprit la nécessité de déchirer l'engagement qu'il avait pris relativement à l'embranchement promis. Il put alors siéger au Palais-Bourbon, où il opina, avec la majorité conservatrice, pour l'indemnité Pritchard, contre la proposition relative aux députés fonctionnaires et contre toutes les motions de l'opposition.

Réélu, le 1er août 1846, avec 341 voix (673 votants, 741 inscrits), contre 326 à M. Defontenay, M. Ch. Laffitte soutint jusqu'au bout la politique de Guizot, et rentra en 1848 dans la vie privée.

Il avait été fait chevalier de la Légion d'honneur, le 9 août 1837, comme chef d'escadron de la Garde nationale.

Date de mise à jour: août 2014