Claude, Joseph Bruat

1763 - 1807

Informations générales
  • Né le 16 mai 1763 à Grandvillars ( - Généralité de Strasbourg - France)
  • Décédé le 31 mars 1807 à Altkirch (Haut-Rhin - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 2 septembre 1791 au 20 septembre 1792
Département
Haut-Rhin
Groupe
Majorité réformatrice

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député à l'Assemblée législative de 1791, né à Grandvillars (Généralité de Strasbourg, France), le 16 mai 1763, mort à Altkirch (Haut-Rhin), le 31 mars 1807, IL fut, au début de la Révolution, dont il adopta les doctrines, administrateur du département du Haut-Rhin.

Le 2 septembre 1791, élu député de ce département à l'Assemblée législative, par 232 voix sur 391 votants, il siégea dans la majorité, et prit la parole dans plusieurs débats importants : le 2 mars 1792, il fit un remarquable discours à propos de « la dernière lettre de l'empereur », et prouva que le traité de 1756 était ruineux pour la France et qu'il la livrait à l'Autriche. Il n'hésita pas à déclarer que l'Assemblée commettrait « une lâcheté » en ménageant davantage le « potentat » qui bravait son autorité :

« Jusqu'à quand, s'écria-t-il, serons-nous dupes de tous ces subterfuges? Jusqu'à quand nous laisserons-nous conduire par la diplomatie viciée de l'ancien régime? Que demande le peuple français ? La paix ou la guerre, point de milieu; et si les représentants électifs vont droit à ce but; si le représentant héréditaire tergiverse et balance; s'il n'est pas pénétré comme nous que nous mourons tous les jours d'inanition et d'anarchie, et que cet état est plus terrible que toutes les armées de nos ennemis; si la victoire, que la justice garantit à un peuple libre, n'entre peut-être pas dans ses vues comme dans les nôtres; si nos ennemis, enfin, du dedans comme du dehors, redoutant l'enthousiasme d'un peuple fier de sa liberté, avaient conjuré de le faire expirer lentement au lieu de le heurter de front, faudrait-il encore en rester là? Non, non : j'en appellerais mille fois à votre conscience et à l'énergie de ce grand peuple. Mais il m'en coûterait trop de ne pas croire à la droiture des intentions du roi; je promets, au contraire, d'y croire, autant qu'il me sera possible, et dans ces sentiments je me repose avec confiance sur l'exercice des droits que lui assure la constitution au dehors; mais au dedans, pour des traités qui ne regardent que le système intérieur, le bien-être direct d'un peuple dont tous les intérêts nous sont confiés, c'est à nous à voir, à nous à juger s'ils ne se trouvent pas compromis par des traités honteux qui prendraient sur sa subsistance ou sur sa liberté. »

Et Bruat demanda expressément un rapport du comité diplomatique sur « les avantages et les désavantages qui résultent pour la France du traité passé entre elle et la maison d'Autriche, le 1er mai 1756 ». La proposition de Bruat fut renvoyée au comité.

Plus tard (22 août 1792), le maréchal Luckner ayant témoigné le désir d'avoir des commissaires de l'Assemblée auprès de lui, Bruat lui fut envoyé en cette qualité avec ses collègues Laporte et Lamarque. Ils rendirent compte de leur mission à la séance du 6 septembre. « Ils ont parcouru, dit le procès-verbal officiel, les départements de la ci-devant Lorraine; partout ils ont trouvé des preuves de la trahison et de la perfidie du pouvoir exécutif; les villes dégarnies; l'importante place de Metz sans canons, sans bouches à feu sur le rempart; les soldats, soit gardes nationaux, soit de ligne, mal habillés et plusieurs sans armes ; de faibles armées à opposer à des armées nombreuses. Tout est réparé ; Metz est dans le meilleur état de défense, les citoyens pleins de zèle et de courage, ainsi que les nouveaux corps administratifs et les généraux. »

Bruat, après la session de l'Assemblée législative, remplit diverses fonctions, telles que celles de payeur en Suisse, de juge au tribunal du Haut-Rhin, et finalement (24 prairial an VIII), de président du tribunal civil d'Altkirch.