Sixte, François, Joseph Deusy

1761 - 1821

Informations générales
  • Né le 19 mars 1761 à Neuville-Saint-Vaast ( - Généralité de Lille France)
  • Décédé le 25 août 1821 à Douai (Nord - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 30 août 1791 au 20 septembre 1792
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Modérés

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1791, né à Neuville-Saint-Vaast (Généralité de Lille) le 19 mars 1761, mort à Douai (Nord) le 25 août 1821, il était avocat au conseil d'Artois en 1778.

Le 30 août 1791, il fut élu député du Pas-de-Calais à l'Assemblée législative, le 8e sur 11, par 311 voix sur 531 votants. Jurisconsulte et orateur de talent, il siégea parmi les modérés, fut président du comité de féodalité, prononça (12 Juin 1792) un intéressant discours sur les droits casuels, provoqua (12 juillet) le décret d'accusation contre les signataires de l'adresse républicaine de Marseille, et refusa (8 août) de mettre La Fayette en accusation. Au sortir de la séance, attaqué, rue Saint-Louis, par la foule ameutée en raison de ce vote, il écrivit, le lendemain, la lettre qui suit au président de l'Assemblée:


« Paris, 9 août 1792.
Monsieur le Président,

Je crois qu'il est de mon devoir de rendre compte à l'Assemblée des mauvais traitements que j'ai reçus hier au sortir de la séance. Après avoir essuyé de la part d'une foule d'hommes, apostés à chaque coin de rue, les injures et les menaces les plus atroces, parvenu à la rue Saint-Louis, je fus frappé par derrière par un homme qui me dit qu'il me reconnaissait pour avoir fait une motion contre les tribunes. Aussitôt je fus assailli de pierres, dont plusieurs m'atteignirent dans les reins; deux fois un sabre fut levé sur ma tête, mais il fut écarté par un homme qui me protégeait; enfin, je suis arrivé au corps de garde du Palais-Royal, où j'ai trouvé plusieurs de mes collègues. Voyant bientôt que la garde allait être forcée, nous nous échappâmes par une fenêtre; si l'Assemblée ne prend pas des mesures efficaces pour assurer notre liberté, je m'abstiendrai de ses séances jusqu'à ce que je puisse voter librement et sans compromettre la dignité de la représentation nationale.


DEUSY. »

Après la session, il revint à Arras et opposa une courageuse résistance à Joseph Lebon et à Robespierre. Lorsque Carnot, dont il était l'ami, quitta la France, il lui fit don d'un bas-relief que lui avaient offert les corporations ouvrières de Paris, et qu'on admire encore chez son petit-fils.

Elu juge de paix à Arras, le 9 avril 1799, il s'établit, sous la Restauration, avocat près la cour royale de Douai, et là, fut le patron de plusieurs avocats et magistrats éminents, tels que MM. Liborel, Martin du Nord, Leroy de Foloy, etc.