Jean, Joseph Dusaulx

1728 -

Informations générales
  • Né le 28 décembre 1728 à Chartres ( - Généralité d'Orléans France)
  • Décédé à une date inconnue à Paris France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 6 juin 1792 au 20 septembre 1792
Département
Seine
Groupe
Modérés
Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 13 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Seine
Groupe
Girondins

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député à l'Assemblée législative de 1791, membre de la Convention, député au Conseil des Anciens, né à Chartres (Généralité d'Orléans) le 28 décembre 1728, mort à Paris (Seine) en mars 1799, il appartenait à une famille de robe.

Ayant perdu son père à l'âge de neuf ans, il fut élevé par sa mère et par deux oncles chanoines, l'abbé Dusaulx et l'abbé Gallois. Il fit de bonnes études au collège de la Flèche, puis au collège du Plessis, à Paris. Destiné au barreau, il se fit ensuite recevoir avocat et ne plaida pas longtemps. Un goût très vif l'entraînait vers les lettres; mais marié à vingt ans à une personne d'une fortune très modeste, il se vit dans la nécessité de prendre un état et acheta une charge de commissaire de la gendarmerie. Son corps était en garnison à Nancy. Il se rendit dans cette ville, y fut reçu à l'Académie sans autre titre qu'une traduction de Juvénal, non encore publiée, et fut présenté au roi Stanislas. Il se rendit ensuite en Allemagne et séjourna à Cassel; de là, ayant vendu sa charge de commissaire, il revint à Paris, termina et retoucha sa traduction et la livra au public (1770). Mais l'étude et l'interprétation du satirique latin ne l'empêchaient point de se livrer à sa passion dominante, le jeu. Pour s'en corriger, il eut le courage d'exposer ses propres fautes et les chagrins qui en avaient été la suite, dans un ouvrage intitulé : De la passion du jeu depuis les temps anciens jusqu'à nos jours. Non seulement ce livre eut un grand succès, mais il attira l'attention du parlement. On délibéra; les jeux furent abolis et les maisons fermées. Dusaulx, dont la réputation littéraire avait pris de la consistance et que l'Académie des inscriptions avait admis dans son sein, reçut les félicitations de Frédéric II, du roi de Suède, du roi de Danemark, et les offres du roi de Pologne qui voulut le charger de l'éducation de ses petits-fils; il refusa. Il accepta en revanche, à la mort de son ami Collé qui l'avait désigné pour successeur, la place de secrétaire du duc d'Orléans. Lié avec Mably, Condillac, Barthélemy, Piron, il le fut aussi quelque temps avec Jean-Jacques Rousseau. Dusaulx visita l'Angleterre et la Hollande, fit aux Pyrénées une excursion qu'il a racontée dans un de ses livres : Voyage à Barèges et dans les Hautes-Pyrénées, et entra dans la vie politique en 1789.

Le jour de la prise de la Bastille, il était à l'Hôtel de Ville en qualité d'électeur et il sauva la vie à M. de Crosne, lieutenant de police, en le conduisant secrètement la nuit à Versailles. Placé à la tête du comité chargé de rédiger l'historique de la journée du 14 juillet, il le publia en 1790 sous ce titre : De l'insurrection parisienne et de la prise de la Bastille.

Il fut élu, le 6 septembre 1791, 5e suppléant à l'Assemblée législative par le département de Paris, avec 181 voix sur 335 votants, et se trouva admis à siéger, comme titulaire, le 6 juin 1792, en remplacement de M. Boscary, démissionnaire. Lors des journées de septembre, il s'efforça, comme délégué de l'Assemblée, d'arrêter les massacres à la prison de l'Abbaye.

Réélu membre de la Convention, le 13 septembre 1792, par les électeurs parisiens, le 14e sur 24, avec 417 voix (771 votants), il se rangea parmi les modérés, se réunit aux principaux Girondins et fit partie du comité de l'instruction publique. Lors du procès de Louis XVI, il vota l'appel au peuple en disant : « Je certifie que je ne me suis jamais vendu, que je n'ai jamais voulu la guerre civile; cependant, au fond de ma conscience, je dis oui. » Au 3e appel nominal il se prononça en ces termes : « Mon opinion a été imprimée, elle est l'expression de ma conscience ; je crois qu'on peut être très bon patriote sans tuer son ennemi par terre. Je demande que le ci-devant roi soit détenu pendant la guerre et banni à la paix. » Il opina enfin pour le sursis. Lorsque Barrère, le 2 juin 1793, demanda aux 22 Girondins de se retirer pour faire cesser les divisions qui affligeaient la République, Dusaulx donna sa démission. Sur la motion de Marat soutenant « que ce vieux radoteur ne pouvait être dangereux », il ne fut pas inscrit tout d'abord sur la liste de proscription. Mais il s'associa aux protestations publiques des 6 et 19 juin, et lorsque Amar fut chargé par le Comité de sûreté générale d'envoyer au tribunal les principaux Girondins arrêtés, et de décréter d'accusation les députés du centre, suspects de complicité morale avec eux, Dusaulx se trouva compris dans la catégorie visée par le décret suivant : « Ceux des signataires des protestations des 6 et 19 juin dernier qui ne sont pas envoyés au tribunal révolutionnaire seront mis en état d'arrestation dans une maison d'arrêt, et les scellés apposés sur leurs papiers. Il sera fait à leur égard un rapport particulier par le Comité de sûreté générale. » Enfermé aux Madelonnettes, il fut transféré ensuite aux Bénédictins anglais, puis aux Fermes et à Port-Libre, et ne recouvra la liberté que trois mois après le 9 thermidor. Il reprit alors sa place dans la Convention (décembre 1794) à la tête de ses amis, dont il fut l'interprète dans une allocution qu'il prononça en leur nom. Dusaulx favorisa les mesures de réaction qui suivirent les journées de prairial an Ill : il y avait assisté à côté de Féraud, lorsque celui-ci fut tué par les envahisseurs.

Le 23 vendémiaire an IV, le département de la Seine, par 414 voix sur 687 votants, l'envoya siéger au Conseil des Anciens, dont il ne tarda pas à devenir le président. Il sortit du Conseil le 1er prairial an VI.
Il reçut du gouvernement, à sa sortie de l'Assemblée, une place de second bibliothécaire à l'Arsenal, avec un logement au Louvre. Il mourut dans cette fonction, en mars 1799.

Date de mise à jour: octobre 2019