Dominique Lacombe
1749 - 1823
- Informations générales
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- Né le 25 juillet 1749 à Montréjeau ( - Généralité d'Auch - France)
- Décédé le 7 avril 1823 à Angoulême (Charente - France)
1749 - 1823
Député en 1791, né à Montréjeau (Généralité d'Auch, France) le 25 juillet 1749, mort à Angoulême (Charente) le 7 avril 1823, il fit ses études chez les Doctrinaires de Tarbes et entra dans cette congrégation.
Principal du collège de Guyenne à Bordeaux en 1788, il se montra partisan enthousiaste de la Révolution, fut élu curé constitutionnel de Saint-Paul à Bordeaux, puis, le 2 septembre 1791, député de la Gironde à l'Assemblée législative, le 8e sur 12, par 250 voix sur 495 votants : un Discours contre la bulle et les menaces d'excommunication au sujet de la Constitution civile du clergé, à laquelle il avait été des premiers à prêter serment, et une brochure : Adresse au clergé constitutionnel, l'avaient mis en vue. Son rôle à l'Assemblée fut très effacé, et il donna sa démission de député dès le 7 avril 1792, au lendemain du décret qui interdisait le costume ecclésiastique.
De retour à Bordeaux, il prononça dans son église un discours contre le divorce (1793) et sauva la vie à plusieurs « fédéralistes ».
Le 24 décembre 1797, il fut élu évêque métropolitain de Bordeaux, fut sacré à Notre-Dame de Paris le 14 février 1798, tint à Bordeaux en 1801 un concile provincial, et assista, la même année, au concile constitutionnel de Paris. Il donna sa démission à la demande du gouvernement consulaire, fut nommé (1802) évoque d'Angoulême, et, bien qu'il eût refusé de rétracter le serment qu'il avait prêté à la constitution civile du clergé, reçut de Rome ses bulles, sur l'insistance particulière du gouvernement français. Cette situation lui attira les attaques d'une partie de son clergé ; sur la plainte de l'évêque, le premier consul fit arrêter l'avocat d'Angoulême, Descordes, qui avait rédigé le mémoire contre l'évêque adressé à l'archevêque de Bordeaux ; puis, à la demande de l'empereur, Lacombe signa (décembre 1804) une déclaration de soumission absolue au Saint-Siège. L'évêque d'Angoulême n'en soutint pas moins l'empereur contre le pape en toute circonstance, et ne laissa échapper aucune occasion de célébrer Napoléon : « Héros, notre maître, écrivait-il dans son mandement à l'occasion de la victoire d'Austerlitz, vous qui ne savez agir que pour vos sujets, qui inspirez à tous ceux que vous commandez l'amour de la patrie et tous les sacrifices qui lui sont dus, vous êtes notre gloire, notre joie et l'honneur de votre peuple. » Dans un autre mandement du 31 juillet 1809, à l'occasion des victoires d'Allemagne, on lisait : « Quand nous voyons la souveraineté temporelle ôtée et soustraite des attributions de N. S.-P. le pape, nous disons : C'est là le doigt de Dieu ! »
L'empereur le fit membre de la Légion d'honneur et chevalier de l'Empire ; mais, à la Restauration, lorsque le duc d Angoulême vint à Angoulême (23 mai 1814), il reçut le clergé, mais refusa de recevoir l'évêque. Celui-ci ordonna des prières publiques pour remercier Dieu du retour de l'île d'Elbe, et assista en costume pontifical à la fête du Champ de mai. À la seconde Restauration, de nombreuses plaintes s'élevèrent de nouveau contre lui ; il refusa obstinément de donner sa démission, défendit aux curés de célébrer les fêtes non reconnues par le Concordat de 1802, et, malgré les réclamations du conseil général de la Charente (1820), maintint à leur poste les prêtres étrangers au diocèse et qu'il avait recueillis parce qu'ils avaient refusé de rétracter le serment à la constitution civile du clergé. Ce fut pour amoindrir sa situation que le gouvernement détacha la Dordogne de l'évêché d'Angoulême et créa un siège épiscopal à Périgueux.
M. Lacombe mourut subitement ; les libéraux disputèrent son cercueil aux élèves du séminaire, et il fallut d'assez longues négociations pour pouvoir l'enterrer dans le caveau des évêques à la cathédrale.