Maurice Cassez
1897 - 1979
CASSEZ (Maurice, Louis, Josué, Joseph)
Né le 7 octobre 1897 à La Couture (Pas-de-Calais)
Décédé le 25 mai 1979 à Locon (Pas-de-Calais)
Député du Pas-de-Calais de 1958 à 1962
Issu d’une famille qui a vu, depuis 1789, plusieurs des siens accéder aux fonctions de maire, Maurice Cassez est né le 7 octobre 1897 à La Couture, petite commune du Pas-de-Calais. Il est le fils de Victor Cassez et de Blanche Hernu. Ancien combattant de la première guerre mondiale, à l’issue de laquelle il obtient la médaille militaire, la médaille des blessés et la croix de guerre 1914-1918 avec deux palmes et quatre étoiles, il épouse, le 19 mai 1925 à Locon (Pas-de-Calais), Marie-Louise Genel. De cette union naissent trois enfants : Geneviève, le 15 décembre 1926 ; Anne-Marie, le 22 juillet 1928 ; Albert, le 20 juin 1931. Après des études secondaires, Maurice Cassez devient agriculteur. Son excellente réputation professionnelle en fait un expert agréé, agricole et foncier. Il devient par la suite le président d’honneur de l’Association départementale d’expertise, et préside les syndicats agricoles cantonaux et d’arrondissement, avant d’en devenir le vice-président départemental. Il est membre de la Chambre d’agriculture du Pas-de-Calais.
Son entrée en politique est précoce ; en 1931, il a 33 ans, lorsqu’il est élu conseiller municipal démocrate-chrétien de Locon, commune dans laquelle est implantée sa belle-famille. Son engagement public s’accélère avec l’après-guerre ; en 1945, il devient le premier magistrat de la ville dont il est devenu entre-temps adjoint au maire, et conserve ce mandat jusqu’à la veille du renouvellement de 1971. Le retour du général de Gaulle au pouvoir est l’occasion pour l’élu du Pas-de-Calais de porter sa candidature dans la neuvième circonscription du département, qui regroupe les cantons de Béthune et de Lillers. Soutien de l’homme du 18 juin, dont il fait part de son « attachement », il se présente comme démocrate-chrétien d’Union nationale et fonde son action sur le combat contre « l’inquiétant marxisme » ; il souhaite rassembler « tous ceux qui préfèrent l’idéal si humain du christianisme à celui de Karl Marx » et fait part de son intérêt pour la politique européenne. Fidèle aux premières préoccupations de sa famille politique, il souhaite œuvrer pour le niveau vie de chaque Français, et s’investir dans l’aide à la jeunesse et au grand âge, au nom d’« une véritable politique au service de la population ». Maurice Cassez est élu député le 30 novembre 1958, après un premier tour difficile. En effet, arrivé en troisième position derrière les candidats communiste et socialiste, il ne doit sa victoire la semaine suivante qu’au ralliement de l’ingénieur Calixte Foulon, candidat investi par les gaullistes et que Maurice Cassez a largement devancé au premier tour. Le nouveau député rassemble sur son nom 19 528 voix, soit 5 000 suffrages d’avance sur son principal concurrent, le sénateur et conseiller général socialiste, adjoint au maire de Béthune, Emile Vanrullen. A son arrivée au Palais-Bourbon, conformément à son engagement politique, il s’apparente au groupe des Républicains populaires et du Centre démocratique (RPCD). Le 27 janvier 1959, il est nommé membre de la commission de la production et des échanges, dont une des spécificités d’étude est précisément celle de l’agriculture. Il s’y investit jusqu’à la fin de la législature, en 1962, mais ne dépose pas de texte de loi et n’intervient pas en séance publique. Au cours de cette première législature de la Cinquième République, Maurice Cassez s’exprime en faveur de l’ensemble des grands textes de loi déposés par le gouvernement. Le 15 octobre 1959, il approuve la déclaration de politique générale de Michel Debré avant, quelques semaines plus tard, le 23 décembre 1959, de s’exprimer en faveur du projet de loi sur l’enseignement privé. Le 2 février 1960, il apporte sa voix au projet de loi sur les pouvoirs spéciaux, de même que le 11 mai 1960, il soutient la réforme constitutionnelle voulue par le gouvernement. A deux occasions, le député démocrate-chrétien du Pas-de-Calais s’abstient volontairement : à l’occasion des votes d’approbation des gouvernements de Michel Debré, le 16 janvier 1959, et de Georges Pompidou, le 27 avril 1962. Enfin, le 4 octobre 1962, il contribue, par sa voix, à l’adoption de la motion de censure contre le cabinet du deuxième Premier Ministre du général de Gaulle.
Au scrutin législatif suivant, à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale, Maurice Cassez est à nouveau candidat. Cette fois-ci, il ne résiste pas aux forces de gauche départementales, et notamment au Parti communiste français (PCF). Son représentant, Edouard Carlier, retraité de la SNCF, devance ses concurrents, dès le premier tour, de plus de 2000 voix. De surcroît, investi par le Mouvement républicain populaire (MRP), le député sortant doit faire face à un candidat gaulliste, l’avocat Charles Debout, qui fait un meilleur score que lui. Tout compte fait, dans le cadre d’une triangulaire, Maurice Cassez est battu au second tour : il est troisième, avec 11 604 voix, loin derrière le candidat communiste élu avec un peu moins de 8000 voix d’avance sur lui. Le renom de son suppléant depuis 1958, le docteur François Caly, conseiller municipal MRP d’Allouagne, n’aura pas permis non plus de faire la différence.
L’ancien député du Pas-de-Calais quitte l’Assemblée nationale. Il siège au Conseil général, comme élu du canton de Béthune de 1961 à 1967. Marqué par le souvenir des deux guerres, l’ancien président des anciens combattants de 1914-1918 poursuit son engagement européen comme militant des jumelages franco-allemands. A ce titre, il est décoré de l’ordre du mérite allemand de première classe. Par ailleurs, au plan professionnel, il est président-fondateur de la coopérative industrielle des distilleries et conserveries du Beau Marais de Béthune. Il préside également les coopératives de conserves, au plan national. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur.
Veuf depuis de nombreuses années, Maurice Cassez disparaît le 5 mai 1979, à l’âge de 81 ans.