Jacques, René Tenon

1724 - 1816

Informations générales
  • Né le 21 février 1724 à Sépeaux ( - Généralité de Paris France)
  • Décédé le 15 janvier 1816 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 7 septembre 1791 au 20 septembre 1792
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Modérés

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1791, né à Sépaux (Généralité de Paris) le 21 février 1724, mort à Paris (Seine) le 15 janvier 1816, l'aîné de onze enfants d'un modeste médecin de campagne, il vint à Paris en 1741, et fut recueilli par un parent, l'avocat Prévost, qui le décida, avec peine, à suivre la carrière paternelle.

Tenon prit difficilement goût à la chirurgie; la vue du sang humain lui inspirait une répugnance invincible. Intéressé pourtant par l'étude de l'anatomie, il disséquait de préférence les animaux. Ses travaux lui permirent d'entrer dans le laboratoire de Winslow, et ne l'empêchèrent pas d'étudier le latin et la philosophie; il fut reçu maître ès arts en 1744 et chirurgien militaire l'année suivante. Après avoir suivi l'armée en Flandre, il obtint au concours, en 1749, la place de chirurgien de la Salpêtrière, annexa à cet hospice une maison d'inoculation, fut reçu agrégé du collège de chirurgie en 1756, nommé, en 1757, professeur de pathologie externe à la place d'Andouillé, et entra, en 1759, à l'Académie des sciences. Partisan de la doctrine de l'inoculation qu'il contribua à répandre et à faire adopter, il demanda à La Martinière la création d'une clinique spéciale où les malades pourraient être traités par la méthode nouvelle. En 1785, l'Académie des sciences le chargea du rapport sur les hôpitaux demandé par Louis XVI. Dans son célèbre Mémoire sur les hôpitaux de Paris (1848), Tenon indiqua d'une façon remarquable l'état déplorable dans lequel se trouvaient l'Hôtel-Dieu et les autres établissements hospitaliers. En conséquence, il fut désigné pour aller en Allemagne et en Angleterre visiter les hôpitaux les plus remarquables, et en rapporter les indications nécessaires à la réforme des nôtres. Il resta un an et demi absent. A son retour, la France était en révolution.

Partisan modéré des idées nouvelles, il fut élu, le 7 septembre 1791, député de Seine-et-Oise à l'Assemblée législative, le 13e sur 14, par 309 voix (415 votants). Il présida le comité de secours, parla sur la fixation de l'âge du mariage, fut membre de la commission envoyée à la cérémonie de la pose de la première pierre de la colonne de la liberté et en rendit compte à l'Assemblée.

Après la session, il se retira à Massy (Seine-et-Oise), où il possédait une petite propriété, et y vécut loin des agitations politiques, dans l'étude constante de l'anatomie humaine et comparée. Appelé à l'Institut, le 9 décembre 1795, il hésita longtemps à se rendre à l'académie qu'il prenait pour un club. Napoléon le nomma officier de la Légion d'honneur en 1804, sans obtenir qu'il reprit son enseignement et sa clinique. Sa bibliothèque et ses collections ayant été pillées par les Russes en juillet 1815, il rentra à Paris où il mourut peu de temps après, à 92 ans.

Les travaux techniques les plus importants de Tenon portent sur l'oculistique : De cataracta, thèse inaugurale (1757); Mémoire et observations sur l'organe de la vue (1806); on a en outre de lui : Observations sur les obstacles qui s'opposent aux progrès de l'anatomie (1785) ; Offrande aux vieillards de quelques moyens pour prolonger leur vie (1813); il a aussi publié des mémoires spéciaux dans les recueils de l'Institut.