Carel, Henryk Verhuell de Sevenaar
1764 - 1845
- Informations générales
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- Né le 11 février 1764 à Doëtichem (Pays-bas)
- Décédé le 25 octobre 1845 à Paris (Seine - France)
1764 - 1845
Député au Corps législatif de 1811 à 1814, pair de France, né a Doëtichem (Hollande) le 11 février 1764, mort à Paris le 25 octobre 1845, fils d'un bourgmestre de Doëtichem, il se montra dès son enfance très habile aux exercices du corps, et fut destiné à la carrière militaire.
Sorti de l'Ecole des cadets, il passa quatre ans dans l'infanterie, et entra, par goût, dans la marine en 1779, comme garde sur la frégate l'Argo. Il fit des croisières dans la mer du Nord, se distingua au combat du 5 août 1781, à Doggersbank, contre la flotte anglaise, et y gagna les épaulettes de lieutenant de vaisseau.
En 1785, il fit croisière dans la Méditerranée contre les pirates barbaresques, puis aux Antilles, et fut promu successivement capitaine de frégate, puis capitaine de vaisseau (1795).
Il avait vu avec regret la chute de la monarchie de Nassau (1792), et il quitta le service au renversement du stathoudérat, l'année même où il avait été nommé capitaine de vaisseau. La lutte du prince d'Orange contre les Anglo-Russes le rappela sur mer (1799) ; puis, après la capitulation qui termina cette campagne, il se retira de nouveau dans ses propriétés.
Il reprit du service en 1803, avec le grade de contre-amiral, fut chargé, après la paix d'Amiens, de représenter la Hollande à Paris, et, à la rupture de la paix, reçut de Bonaparte la mission de réunir une flottille de débarquement à Flessingue, et de rallier à Ostende l'escadre du vice-amiral Magon qui devait transporter le corps d'armée de Davont. Verhuell exécuta ces ordres, échappa, à force d'intrépidité, à l'amiral Sidney-Smith qui lui barrait le passage à la hauteur du cap Gris-Nez (21 vendémiaire an XII), fut promu vice-amiral (juin 1804), grand-aigle de la Légion d'honneur à la même date, et nommé ministre de la marine en Hollande
En 1806, il présida la députation chargée d'offrir la couronne de Hollande à Louis Bonaparte ; le nouveau roi le nomma maréchal (21 décembre 1806), ambassadeur en France un an après, et grand-croix de l'ordre de la Réunion.
Verhuell se fixa à Paris, signa à l'acte de naissance du prince Louis-Napoléon (20 avril 1808), protégea les côtes lors de la tentative des Anglais contre l'île de Walcheren (1809), fut nommé par le roi Louis comte de Sevenaar (29 avril 1810), et, après le départ du roi, fut un des commissaires délégués pour opérer la réunion de la Hollande à la France.
Devenu Français, il fut mis à la tête de la flotte du Texel, et établit des chantiers de construction à Hambourg, à Lubeck et à Brême.
Nommé directement par l'empereur, le 19 février 1811, député de l'Issel-Supérieur au Corps législatif, il fut gratifié (1er mars) d'une pension de 15 000 francs, et créé comte de l'Empire (25 mai suivant) avec 10 000 francs de dotation.
Il fut élu candidat à la présidence du Corps législatif pour 1812, le présida en 1813, et, lors de la séparation de la Hollande de la France, écrivit au président (22 juin 1814) une lettre dans laquelle il exprimait ses regrets d'avoir à se séparer de ses collègues.
Il obtint de Louis XVIII des lettres de naturalisation (décembre 1814).
Après Waterloo, Napoléon demanda à être conduit en Amérique sur deux vaisseaux commandés par Verhuell : « Il eût passé à travers la croisière anglaise », écrivait-il ensuite à Sainte-Hélene ; cette demande ne lui fut pas accordée. Verhuell fut admis à la retraite en 1816, et fut compris, le 5 mars 1819, dans la fournée de pairs du ministère Decazes.
Attaché à la religion protestante, il prit à plusieurs reprises le parti de ses coreligionnaires, et défendit les libertés constitutionnelles.
Il siégea à la Chambre haute jusqu'à sa mort, survenue à 81 ans, après avoir prêté serment au gouvernement de Juillet.
Très dévoué au protestantisme, il fut un des plus zélés fondateurs de la Société biblique et de la Société des Missions.