Ange, Marie Chiappe

1760 - 1826

Informations générales
  • Né le 29 octobre 1760 à Sartène ( - République de Gênes)
  • Décédé le 18 juillet 1826 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 17 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Corse
Groupe
Centre gauche
Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 15 octobre 1795 au 20 mai 1797
Département
Corse

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention et député au Conseil des Cinq-Cents, né à Sartène (République de Gênes) le 29 octobre 1760, mort à Paris la 18 juillet 1826, il appartenait à une famille influente de l'île ; en 1789, il avait été élu par la Corse député suppléant aux états généraux.

Successivement officier municipal de Sartène, chef de bataillon de la garde nationale, et membre du directoire de département, il fut élu, le 17 septembre 1792, par le département de la Corse, membre de la Convention, le 2e sur 6, avec 209 voix sur 405 votants ; il siégea parmi les modérés, contesta d'abord la compétence de l'Assemblée dans le procès de Louis XVI, et répondit au 1er appel nominal :

« Soit que je regarde Louis comme citoyen et moi comme juge, soit que je regarde Louis comme roi et moi comme représentant, je déclare que je le regarde comme coupable. »

Il dit, au 2e appel nominal :

« L'on doit respecter sans doute les opinions, mais non pas les personnalités ; on a parlé ici de lâcheté, de vénalité ; est-ce qu'on voudrait attribuer ces bas moyens à tous ceux qui opinent pour l'affirmative dans la question de l'appel au peuple ? Connaissent-ils bien, ces hommes impudents, les sentiments de tous les membres qui sont pour l'affirmative ? Je ne hasarderai jamais de jugements téméraires contre mes collègues. L'expérience nous les fera connaître. Je pense que l'or et l'honneur n'ont jamais été mis dans la même balance par les vrais républicains.

J'espère, et il est important que ces injures cessent parmi nous. Il est temps que la différence des opinions ne soit plus regardée dans cette Assemblée comme un crime. (Quelques voix : au fait !) Je suis un de ceux qui pourraient voter contre l'appel au peuple sans commettre d'inconséquence, parce que je ne me trouvais pas parmi vous au moment où vous avez décrété le renvoi de la Constitution à la sanction du souverain, mais vous avez bien fait. Eh bien ! qu'est-ce qui vous arrête maintenant ? Expliquez-vous. Trouverait-on le jugement de Louis XVI moins important pour la république qu'un autre de vos décrets ?
On affecte de craindre la guerre civile ; c'est bien pour l'éviter, c'est pour prévenir les grands inconvénients que cette affaire présente ; c'est aussi pour ne point commettre d'attentats contre la souveraineté du peuple, que votre jugement doit être soumis à sa ratification. Les puissances étrangères trembleront ; elles respecteront en silence ce grand jugement, quel qu'il soit, quand elles réfléchiront qu'au lieu d'avoir été rendu souverainement par sept cent quarante-cinq députés, il l'a été par la république entière. On parle de courage ; s'il en faut dans cette affaire, c'est bien en prononçant le renvoi au peuple. Je vote pour oui. »

Au 3e appel nominal, il vota ainsi :

« Je ne consulte aucune loi dans cette affaire, parce que je ne puis pas être juge, applicateur de peine, lorsque je suis législateur: mais comme homme d'Etat, représentant du peuple, je consulte la loi suprême, celle du salut et de l'intérêt de tous les Français nos frères; ainsi, pour mesure de sûreté générale, je vote la détention de Louis pendant la guerre, et sa déportation après. »

Il s'opposa autant qu'il put aux empiétements de la commune de Paris sur le pouvoir législatif, notamment dans la séance du 20 avril 1793, fut nommé secrétaire de la Convention, fut envoyé en mission dans le Midi, après le 9 thermidor, et faillit y perdre la vie.

Il entra comme ex-conventionnel au conseil des Cinq-Cents, le 23 vendémiaire an IV, et y prit la défense des députés accusés d'avoir participé au mouvement des sections le 23 vendémiaire.

Il ne favorisa pas le coup d'Etat de brumaire, mais il accepta, de l'Empereur, le poste de consul aux Etats-Unis, à Gottembourg (Suède), à Carthagène (Espagne), et les fonctions de sous-préfet de l'arrondissement d'Alba (Stura) (10 décembre 1811).

Il rentra dans la vie privée à la première Restauration.

Date de mise à jour: septembre 2019