Antoine, Boniface de Castellane

1844 - 1917

Informations générales
  • Né le 12 mai 1844 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 10 décembre 1917 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 7 mars 1876
Département
Cantal
Groupe
Centre droit
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 5 mars 1876 au 25 juin 1877
Département
Cantal
Groupe
Union des Droites

Biographies

Représentant à l'Assemblée nationale de 1871, député de 1876 à 1877, né à Paris, le 12 mai 1844, il commanda un bataillon de mobiles pendant la guerre franco-allemande et fut élu à l'âge de vingt-sept ans, le 8 février 1871, représentant du Cantal à l'Assemblée nationale, le 2e sur 5, par 24 946 voix (35 107 votants, 59 650 inscrits)

Il s'inscrivit au centre droit et à la réunion monarchiste des « Réservoirs », bien qu'il eût, peu de temps auparavant, dans une circulaire en date du 24 septembre 1870 (époque à laquelle le gouvernement de la Défense avait d'abord fixé les élections), manifesté des sentiments favorables à un gouvernement démocratique. « Ordre et liberté, disait-il, tels sont les deux buts que j'ai toujours poursuivis. Le gouvernement républicain, en donnant satisfaction à ce double vœu, rendra à la France sa grandeur et son prestige. Notre devoir sera de le soutenir avec vigueur. Nous seconderons, à plus forte raison, ses efforts patriotiques pour défendre l'intégrité du territoire contre les convoitises irritantes d'un vainqueur orgueilleux ».

M. de Castellane vota :
- pour la paix,
- pour les prières publiques,
- pour l'abrogation des lois d'exil,
- pour le pouvoir constituant de l'Assemblée,
- pour la démission de Thiers au 24 mai,
- contre le retour du Parlement à Paris,
- contre la dissolution,
- pour la loi des maires
- et pour le ministère de Broglie.

Il repoussa les lois constitutionnelles.

Dès le début de la législature, le marquis de Castellane avait pris une part active aux travaux de l'Assemblée, dont il devint un des orateurs les plus assidus et les plus féconds. Ses adversaires politiques se plurent à lui reconnaître « une franchise et une audace d'allures », dont ils lui savaient quelque gré. Partisan de la forme monarchique, M. de Castellane avait pour thème favori, à la tribune, la nécessité de sortir du provisoire et de ne pas laisser la France sans lendemain.

Après l'échec des négociations dont l'objet était d'amener la fusion des deux branches de la famille des Bourbons et par suite l'établissement de la monarchie, on vit M. de Castellane insister à plusieurs reprises, pour obtenir l'ajournement des lois constitutionnelles. C'est ainsi qu'il proposa en 1874, à l'Assemblée, de voter des lois de finances et de se séparer jusqu'au 15 décembre ; il invoquait les « chaleurs sénégaliennes de la saison » « oubliant, observe malicieusement un biographe, la pluie rafraîchissante qui tombait au moment même où était présenté cet étrange argument en faveur des vacances. »

Secrétaire de l'Assemblée nationale, M. de Castellane intervint dans un assez grand nombre de questions politiques, économiques et financières ; il fut rapporteur du budget de la guerre.

Lors des élections législatives de 1876, il se présenta dans l'arrondissement de Murat et fut élu au second tour (5 mars), par 3 048 voix sur 5 690 votants et 8 575 inscrits, contre 2 634 voix à M. Teissèdre, républicain. Il vota avec la droite, contre les 363, et ne fut pas réélu en 1877, malgré l'appui officiel que lui prêta le gouvernement du maréchal de Mac-Mahon ; son ancien concurrent, M. Teissèdre, l'emporta à une forte majorité.

Depuis lors, M. de Castellane s'est consacré, en dehors du Parlement, à l'étude des questions politiques et sociales. On lui devait déjà un Essai sur le suffrage universel de France (1872). Il a donné à la Nouvelle Revue, sous ce titre : « Les cahiers conservateurs en 1889 », une série d'articles qui ont été remarqués. La pensée dominante de ces études c'est que les « conservateurs ne sont pas de leur temps. Ils piétinent sur place ; il n'offrent à la démocratie que des horizons bourgeois... ils se désagrègent eu tant que parti politique et ne s'agrègent pas en tant que parti social. Ont-ils pour point de départ la révolution ou l'ancien régime ? Veulent-ils en revenir à l'Inquisition ou se fient-ils aux bienfaits de la liberté ?..., etc. » Puis l'auteur examine, d'un point de vue assez nouveau, la question de l'impôt, la question religieuse et le problème de l'émancipation des travailleurs. M. de Castellane n'hésite pas à se prononcer pour la séparation des pouvoirs spirituel et temporel, et il estime que l'initiative de la dénonciation du Concordat doit être prise par les conservateurs. « La monarchie chrétienne ayant disparu à jamais, c'est comme chrétien et conservateur, dit-il, que je demande la séparation de l'Eglise et de l'Etat. »


Né le 12 mai 1844 à Paris, mort le 10 décembre 1917 à Paris.

Représentant du Cantal à l'Assemblée Nationale de 1871 à 1876. Député du Cantal de 1876 à 1877.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. 1, p. 606.)

Après les ouvrages mentionnés par Robert et Cougny, il publia :
- Les hommes d'Etat français au XIXe siècle (essai de psychologie politique, 1888) ;
- Hommes et choses de mon temps (mémoires, 1909) ;
- Gentilshommes démocrates (1891).

Il s'essaya dans le roman, avec Désenchantée (1887) ; Destruction (1890) ; Larmes d'amante (1893) ; Lettres d'amour (1905) ; Les mémoires d'un mort (1907).

Le théâtre le tenta également, et il fit représenter devant un public d'élite : Les Mystiques, à la Comédie française en 1901 ; Le festin de la mort ; Pour la Patrie ; Pétrone, etc.

Aimant le sport, il parcourut longtemps le Bois de Boulogne à cheval, en compagnie des personnalités les plus éminentes de l'époque, ses parents ou amis : le prince de Sagan, le Duc Adalbert de Montmorency, le Duc de la Force, le Marquis de Breteuil, le Comte François de Gontaut, etc.

Ses chasses d'automne, en son château de Rochecotte en Touraine, berceau de son enfance, réunissaient les plus hautes notabilités intellectuelles de France et d'Europe. Elles y étaient accueillies par sa mère née Talleyrand-Périgord et par sa femme, née de Juigné qui dans ce cadre de tradition et de famille savaient animer ce qui les avait précédées et ce qui les entourait.

La maladie, vint, en ses dernières années, ralentir ses activités. Il accepta ses infirmités avec énergie et courage, et conserva jusqu'au bout son intelligence et sa lucidité.

Il s'éteignit le 10 décembre 1917, en son domicile de la rue de l'Université, alors que certains de ses enfants et petits-enfants se trouvaient aux armées, et sans avoir pu assister à la réparation que l'ancien combattant de la guerre de 1870 dont il avait gardé la marque, appelait de tous ses vœux. Il était âgé de 73 ans, et laissait trois fils : Boni, Jean, et Stanislas.