François, Agnès Mont-Gilbert

1747 - 1796

Informations générales
  • Né le 1er novembre 1747 à Autun ( - Généralité de Bourgogne France)
  • Décédé le 1er juillet 1796 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 9 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Saône-et-Loire
Groupe
Modérés

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, né à Autun (Généralité de Bourgogne) le 1er novembre 1747, fils de Jean Mongilbert, tissier de toile, et de Jeanne Bonnard, mort à Paris (Seine) en 1796, il était notaire à Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire).

Il se déclara pour la Révolution, fut élu, le 9 septembre 1792, par son département, premier suppléant à la Convention nationale, et fut appelé, des le 27 septembre, à siéger comme titulaire, en remplacement de Clootz, qui avait opté pour le département de l'Oise. Dans le procès du roi, Montgilbert répondit en ces termes, au 3e appel nominal:

« N'ayant reçu de mes commettants ni la mission, ni le caractère de juge, je ne puis voter en cette délibération comme membre du tribunal de justice ; mais, comme membre du corps politique, je dois et je veux concourir, avec mes collègues, à prendre, contre l'ennemi de la liberté de mon pays, des mesures de sûreté générale, et, sous ce rapport, j'ai rejeté l'appel au peuple, parce que là où je ne vois point de jugement, je n'ai pas dû vouloir un appel. Il s'agit donc pour moi bien moins du sort de Louis que du salut de ma patrie.

Or le résultat des considérations politiques que j'ai pu faire et comparer, et de mes observations sur l'état actuel de la France est: 1° que celui qui fait la guerre à la société doit en être retranché; que sa conservation est incompatible surtout avec une République naissante; et que si, dans cet état de choses, l'un des deux doit périr, c'est Louis ; 2° que sa mort, dans la position où nous nous trouvons, sous tous les rapports politiques intérieurs et extérieurs, doit cependant être différée: qu'elle doit l'être pour l'intérêt seulement de la patrie, et qu'elle peut l'être sans danger pour la liberté.

En conséquence, mon opinion est que Louis a mérité la mort comme un ennemi convaincu de conspiration contre la liberté nationale et d'attentat contre la sûreté générale de l'Etat; mais qu'il doit être sursis à l'exécution du décret de mort que vous rendrez, jusqu'au moment où la République jouira pleinement des bienfaits de sa nouvelle Constitution, et que la paix sera solidement établie entre elle et les ennemis de sa liberté ; époque à laquelle le peuple fera examiner par ses représentants ce qui conviendra le mieux à ses intérêts et à sa gloire, ou de faire exécuter votre décret, ou d'aggraver la peine de mort en bannissant le coupable. (Une voix: Aggraver la peine de mort par le bannissement !) Oui, je dis aggraver, car être banni du territoire des Français, c'est, selon moi, une peine plus dure que la mort.
Je vote enfin pour que, jusqu'à la même époque, Louis reste prisonnier du peuple français, sous la responsabilité des corps administratifs de la ville où il sera détenu; et que dans le cas d'une nouvelle invasion sur notre territoire des ennemis qu'il a suscités à la République, le décret de mort porté contre lui soit exécuté à la réquisition et sous la responsabilité du pouvoir exécutif. Mon opinion est indivisible. »

Le 12 mars 1793, il demanda, au nom de la ville de Bourbon-Lancy, « qu'il fût permis à cette commune de quitter le nom de Bourbon pour prendre celui de Belle-vue-les-Bains. » N'ayant été réélu à aucun des Conseils qui remplacèrent la Convention, Montgilbert fut nommé commissaire du Directoire après la session, et ne reparut plus dans les assemblées législatives.

Lors de la déclaration d'âge exigée des conventionnels en août 1795, il inscrivit « qu'il avait trois enfants, dont deux à sa femme. » On a de lui : Des sociétés populaires dans un gouvernement républicain (an III).