Gustave Ansart
1923 - 1990
Né le 5 mars 1923 à Roubaix (Nord)
Député du Nord (2e circonscription) de 1956 à 1958
Gustave Ansart est né dans une famille ouvrière de Roubaix où, selon ses souvenirs rassemblés dans le livre qu'il a publié, De l'usine à l'Assemblée nationale, il explique comment il perçoit la précarité de la vie des travailleurs salariés. Il obtient son certificat d'études primaires et, à l'âge de 13 ans, est placé dans une usine où il prend sa première carte syndicale.
En 1938, il entre dans une usine métallurgique où travaillait son père.
La guerre venue, il se soustrait au Service du travail obligatoire, et, comme réfractaire, doit être aidé par sa famille et des résistants. Il se marie en 1942 et a deux enfants.
A la Libération, en 1944, il adhère au Parti communiste français. Il va, dès lors, mener de front des activités syndicales à la CGT et des responsabilités politiques dans son parti. D'abord secrétaire de la cellule de son entreprise, sa formation syndicale et sa connaissance du monde du travail le désignent pour être, en 1951, nommé secrétaire de l'Union syndicale des travailleurs de la métallurgie du Nord-Pas-de-Calais, forte de 30 000 syndiqués.
Il est, depuis 1947, conseiller municipal de Roubaix et gravit plusieurs échelons dans la hiérarchie du parti communiste.
Il connaît un échec électoral aux élections législatives du 17 juin 1951, qui se déroulent au scrutin de liste à un tour, avec apparentements. Quatre formations s'apparentent, la SFIO, le RGR, le MRP et l'URIP. Elles enlèvent les dix sièges à pourvoir. Sur 523 307 inscrits et 88,7 % des votants, le PC obtient 23,5 % des suffrages exprimés et les listes apparentées 53,3 %.
Cependant, en juin 1954, lors du XIIIe Congrès, il est élu au comité central et, en 1955, devient secrétaire de la puissante fédération communiste du Nord. Le XIVe Congrès, au Havre, en juillet, le désigne pour être membre du bureau politique.
Lors des élections législatives de janvier 1956, il est inscrit en numéro deux sur la liste du parti communiste dans le département du Nord. Le scrutin se déroule le 2 janvier, dans les mêmes conditions qu'en 1951, mais sans apparentement. Cette fois, le parti communiste obtient deux élus, Arthur Ramette et Gustave Ansart, avec 22,4 % des suffrages exprimés (respectivement 114 195 voix et 113 986 sur 507 934 suffrages exprimés).
Député, Gustave Ansart voit son élection validée par l'Assemblée nationale le 28 février 1956. Il est nommé membre de la Commission du travail et de la sécurité sociale. A ce titre, il procède, par deux fois, au dépôt de propositions de résolution : le 4 octobre 1956, invitant le Gouvernement à fixer à 141 F le taux horaire du salaire minimum national interprofessionnel garanti et à réunir la commission supérieure des conventions collectives. Le 26 novembre 1957, il demande la fixation du taux horaire du SMIG à 150 F. D'autre part, il intervient le 23 février 1956 dans la discussion d'un projet de loi modifiant le régime des congés payés. Il interpelle le Gouvernement Guy Mollet, le 18 octobre 1956, sur sa politique générale, puis à nouveau le Gouvernement Bourgès-Maunoury, le 17 septembre 1957.
Il participe, en outre, aux grands débats de la troisième législature et vote, conformément aux directives générales de son groupe, lors de scrutins qui aboutissent successivement à la chute des Cabinets Guy Mollet, Maurice Bourgès-Maunoury et Félix Gaillard.
La crise algérienne se radicalisant, le groupe communiste s'abstient lors du vote de confiance demandé le 13 mai 1958, par M. Pflimlin, lequel obtient 274 voix et l'investiture.
Le 27 mai, il vote la proposition de résolution tendant à la révision constitutionnelle, afin d'éviter une vacance du pouvoir.
Cependant, M. Pflimlin ayant démissionné le 28 mai, la confiance à Charles De Gaulle est votée le 1er juin 1958, par 329 voix contre 224 : parmi ces dernières, les communistes, qui maintiennent leur opposition à l'arrivée au pouvoir du général De Gaulle. Avec son groupe, le 2 juin 1958, il refuse encore les pleins pouvoirs ainsi que le projet de loi constitutionnelle dont l'adoption mettra fin à la IVe République.
ANSART (Gustave)
Né le 5 mars 1923 à Roubaix (Nord)
Décédé le 20 septembre 1990 à Mérignies (Nord)
Député du Nord de 1956 à 1958 et de 1973 à 1990
Les élections législatives de novembre 1958 sont un échec pour le Parti communiste français (PCF). Dans le département du Nord, tous ses candidats sont battus. Dans la nouvelle 8e circonscription (Roubaix nord et ouest), Gustave Ansart, député sortant, est ainsi largement défait par le candidat du Mouvement républicain populaire (MRP), André Diligent, adjoint au maire de Roubaix, élu avec 24 755 voix (46,7 % des suffrages exprimés) le 30 novembre. Avec seulement 8 947 suffrages (16,9 %), le communiste, qui a perdu 700 voix par rapport au premier tour, est devancé par un autre adjoint au maire de Roubaix, Marcel Guislain, également député sortant et conseiller général, investi par la SFIO (19 283 voix ; 36,4 %).
En 1959, le secrétaire de la fédération communiste du Nord se voit confier la direction politique du journal Liberté, quotidien régional du PCF, en remplacement de Léandre Létoquart. Au XVIIe congrès du parti, en mai 1964, Gustave Ansart est nommé membre titulaire du bureau politique, poste qu’il occupe jusqu’à sa mort. Le dirigeant communiste est à nouveau candidat malheureux aux élections législatives de 1962 et 1967, dans la 7e circonscription du Nord (Lannoy, Roubaix-est), où il se désiste à deux reprises pour le candidat socialiste Victor Provo, maire de Roubaix et ancien député, en 1962 et André Desmulliez, investi par la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) en 1967. A chaque fois, Victor Provo est battu par le gaulliste Joseph Frys, député depuis 1958. Gustave Ansart, qui a totalisé 9 101 voix (15,8 % des suffrages exprimés) le 18 novembre 1962 et 11 603 voix (17,9 %) le 5 mars 1967, n'est pas candidat aux élections législatives de juin 1968.
Le début des années 1970 marque un nouveau tournant dans sa carrière politique. Au sein de l'appareil communiste, il est nommé président de la commission centrale de contrôle politique (XIXe congrès, février 1970), puis est chargé de négocier avec le Parti socialiste (PS) le volet des nationalisations du programme commun. En mars 1973, candidat dans la 20e circonscription du Nord (Bouchain, Denain, Valenciennes-sud), en remplacement du député communiste sortant, Henri Fiévez, il obtient au premier tour 28 605 voix, soit 45,83 % des suffrages exprimés, le candidat Union des démocrates pour la Ve République (UD Ve)-Union des républicains de progrès (URP) 23,6 % et le candidat socialiste 21,3 %. Gustave Ansart est largement élu au second tour par 62,9 % des suffrages exprimés (37 920 voix) face à Julien Huart, candidat de l'Union des républicains de progrès (22 360 voix).
De retour au Palais-Bourbon, il s'inscrit tout naturellement au groupe communiste, puis est nommé membre de la commission des affaires étrangères. En juin 1973, il est désigné représentant à l’Assemblée des Communautés européennes. En octobre de la même année, il devient vice-président du groupe communiste de cette assemblée. Le mois suivant, Gustave Ansart est nommé membre du conseil régional du Nord Pas-de-Calais, où il préside le groupe communiste. Au sein du PCF, il se voit également chargé de la liaison entre le Comité central et les groupes parlementaires, en février 1976. Il conforte par ailleurs son assise locale en étant élu conseiller municipal de Denain en mars 1977, sur la liste menée par l'ancien député Henri Fiévez, élu maire. En juin suivant, peu de temps avant la rupture officielle avec le PS, Gustave Ansart est remplacé par Alain Bocquet à la tête de la fédération communiste du Nord, mais continue à représenter ce département dans les instances nationales du PCF.
Dans l'hémicycle, il intervient notamment sur la situation économique et les luttes sociales menées dans le département du Nord, dans le contexte de la crise de la sidérurgie. Lors des questions au gouvernement, il se fait le porte-parole des travailleurs d’Usinor du Denaisis et du Valenciennois, dont l'emploi est menacé (7 mai et 17 décembre 1975). L'ancien syndicaliste intervient à nouveau, à la suite de la déclaration du gouvernement sur la situation et les perspectives de la sidérurgie française, pour soutenir les métallurgistes du Nord. A cette occasion, il fustige l'attitude du patronat local et déplore le « gaspillage humain ». Plus globalement, il demande le contrôle de l'utilisation des fonds publics, l'arrêt immédiat du démantèlement du potentiel sidérurgique français, la nationalisation de ce secteur, puis rappelle l'hostilité du groupe parlementaire communiste au nouveau plan acier (19 avril 1977). Le député communiste s'intéresse par ailleurs aux questions de politique internationale : il critique la diplomatie française et la politique étrangère du gouvernement, qu'il accuse de démanteler l'indépendance nationale, de diriger des « campagnes antisoviétiques », de s'aligner sur les positions américaines et de néocolonialisme (12 novembre 1973 et 6 mai 1976). Enfin, il dépose une proposition de loi sur l'organisation régionale (20 novembre 1974).
Au cours de cette Ve législature, Gustave Ansart s'oppose aux différents gouvernements, celui de Pierre Messmer, le 12 avril 1973, de Jacques Chirac, le 6 juin 1974, et de Raymond Barre, le 28 avril 1977. Sur les grandes lois proposées par l’exécutif, il vote contre les réformes constitutionnelles, sur le quinquennat (16 octobre 1973), puis sur l’extension de la saisine du Conseil constitutionnel (10 octobre 1974), mais approuve les projets de loi sur la légalisation de l’IVG (20 décembre 1974), le divorce par consentement mutuel (4 juin 1975) et l’élection des députés européens au suffrage universel (21 juin 1977).
Le député communiste est réélu dans la 20e circonscription du Nord, le 19 mars 1978, en recueillant 46 387 voix (66,2 % des suffrages exprimés) contre 23 705 (33,8 %) à Julien Huart du Rassemblement pour la République (RPR). Il retrouve les bancs du groupe communiste, la même commission que précédemment et siège à l'Assemblée parlementaire des communautés européennes. Ses interventions dans l'hémicycle, au nombre de sept, concernent essentiellement la politique industrielle, et plus particulièrement la situation de la sidérurgie française et le « dépérissement » de sa région. Il évoque par exemple l'augmentation du chômage dans le Valenciennois et les menaces pesant sur Usinor-Denain (9 octobre 1978). Gustave Ansart dépose aussi une proposition de loi relative à la gazéification du charbon (20 décembre 1978). Au cours de ce mandat, écourté par la dissolution de juin 1981, à l’exception du dernier vote sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG), le 29 novembre 1979, du projet de loi sur la définition et la répression du viol, le 11 avril 1980, et du projet de loi portant modification du code électoral en vue de favoriser la participation des femmes aux élections municipales, le 20 novembre 1980, il s'oppose systématiquement à l’exécutif. Le 18 avril 1978, il vote ainsi contre l’augmentation de la quote-part de la France au Fonds monétaire international (FMI). Il désapprouve la déclaration de politique générale du gouvernement de Raymond Barre, le 20 avril 1978. Il s’exprime contre l’aide aux travailleurs privés d’emploi, le 5 janvier 1979. Lorsque le gouvernement engage sa responsabilité sur l’aménagement de la fiscalité directe locale, le 18 décembre suivant, Gustave Ansart répond par la négative. Enfin, le 18 décembre 1980, il rejette le projet de loi présenté par le garde des Sceaux, Alain Peyrefitte, renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes, texte autrement appelé « Sécurité et liberté ».
Gustave Ansart est présenté par le PCF en troisième position sur la liste conduite par Georges Marchais aux élections européennes de 1979. Au parlement de Strasbourg, il est élu vice-président du groupe communiste, mais renonce à son mandat européen à la suite de sa réélection, dès le premier tour, aux élections législatives de 1981. Le 14 juin, l'élu du Nord totalise au premier tour 31 848 voix (51,3 % des suffrages exprimés), devançant le socialiste Marc Montuelle (16 152 voix), Julien Huart, à nouveau investi par le RPR (11 656 voix) et Daniel Robache, étiqueté « extrême droite » (2 468 voix).
Dans la nouvelle majorité parlementaire, des fonctions clefs lui sont confiées. Le député communiste est élu président de la commission de la production et des échanges de l’Assemblée nationale, poste qu'il conserve jusqu'en avril 1985. Au nom de cette commission, il est rapporteur pour avis du projet de loi approuvant le plan intérimaire pour 1982 et 1983 (3 décembre 1981). Gustave Ansart bataille à nouveau contre la désindustrialisation de son département, abordant les problèmes de la sidérurgie et du textile, lors de la discussion du projet de loi de finances rectificative pour 1981, des budgets pour 1982 et 1985 (8 octobre et 14 novembre 1981, 15 novembre 1984) et lors des séances de questions au gouvernement des 25 novembre 1981 et 15 décembre 1982. Le 2 octobre 1985, il attire l'attention de l'exécutif sur la situation de l'usine Unimétal de Trith-Saint-Léger. Il dépose aussi deux propositions de résolution tendant à la création d'une commission d'enquête, la première sur le coût d'extraction et d'exploitation du charbon des mines et découvertes françaises (17 décembre 1984), la seconde sur l'utilisation des fonds publics accordés au groupe Boussac (21 décembre 1985). Membre du haut conseil du secteur public à partir de 1982, il est également nommé membre de la commission chargée de suivre l'exécution du plan intérimaire pour 1982-1983. La même année, il abandonne la direction politique de Liberté. Gustave Ansart intervient dans le débat sur le projet de loi définissant les choix stratégiques, les objectifs et les grandes actions du développement de la nation pour le IXe Plan, en tant que rapporteur pour avis. Il est aussi rapporteur pour avis du projet de loi définissant les moyens d'exécution de ce plan de développement économique, social et culturel et six des onze amendements qu'il dépose au cours de la discussion de ce texte sont adoptés (29 et 30 novembre 1983). Enfin, il dépose une proposition de loi le 13 juin 1985 pour créer un droit à des congés de formation permanente.
Au cours de cette VIIe législature, Gustave Ansart accorde son soutien aux deux gouvernements Mauroy, les 9 juillet 1981 et 6 avril 1983. Il vote également les projets de loi de société : l’abolition de la peine de mort, le 18 septembre 1981 ; l’égalité professionnelle des femmes et des hommes, le 6 décembre 1982 ; le remboursement de l’IVG non thérapeutique, le 20 décembre 1982 et l’égalité des époux dans les régimes matrimoniaux, le 6 mai 1985. Il approuve aussi la démocratisation des enquêtes publiques, le 20 avril 1983, le renforcement de la protection des victimes d’infractions, le 5 mai 1983, et l’amélioration du statut des étrangers séjournant en France, le 25 mai 1984 ; mais il s'abstient volontairement sur la déclaration de politique générale de Laurent Fabius, le 24 juillet 1984.
En 22e position sur la liste conduite par Georges Marchais aux élections européennes de 1984, il n’est pas réélu, mais son échec n'entame pas sa popularité.
Aux élections législatives du 16 mars 1986, qui se déroulent au scrutin proportionnel, l'élu communiste est porté en tête de la liste présentée par le PCF dans le Nord, qui obtient 13,7 % des suffrages exprimés. Des six députés sortants de la liste, quatre retrouvent leur siège. Le PS, emmené par Pierre Mauroy, en gagne 8, avec 30 % des suffrages et le RPR 6 avec 23,2 %, dont celui d'Albin Chalandon, tandis que les listes de Georges Delfosse (Union pour la démocratie française) et de Bruno Chauvierre (Front national) obtiennent trois élus chacune avec, respectivement, 12,8 % et 11,3 % des suffrages exprimés.
Le député communiste siège alors à la commission de la défense nationale et des forces armées. Il dépose deux propositions de loi. La première est une reprise du texte déposé lors de la précédente législature (23 avril 1986). La seconde est une proposition de loi organique tendant à moraliser la vie publique (27 octobre 1986). Il renouvelle également sa proposition de résolution tendant à la création d'une commission d'enquête sur l'utilisation des fonds publics accordés au groupe Boussac (8 avril 1986). Enfin, le 7 juin 1986, il prend part à la discussion du projet de loi relatif à la suppression de l'autorisation administrative de licenciement, qu'il tente d'amender à huit reprises. A l’occasion des grands scrutins de la période de cohabitation, Gustave Ansart marque son opposition au gouvernement, en votant contre les deux déclarations de politique générale du Premier ministre Jacques Chirac, le 9 avril 1986 et le 7 avril 1987. S'il désapprouve le projet de loi autorisant la ratification de l’Acte unique européen, le 20 novembre 1986, il soutient celui sur l’exercice de l’autorité parentale, le 7 mai 1987.
En 1988, à la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale par François Mitterrand, réélu à la présidence de la République, Gustave Ansart conserve son siège de député du Nord. Candidat dans la 19e circonscription du Nord (Bouchain, Denain, Valenciennes-sud), il manque de peu une réélection dès le premier tour, avec 25 817 voix (49,1 % des suffrages exprimés) contre 12 805 à Robert Parent (PS), 8 783 à Bernard Trioux (UDF-RPR) et 5 206 à Alain Philippart (FN). Le second tour est une formalité puisque, resté seul en lice, le député sortant obtient 33 993 voix sur 45 158 votants et 77 901 inscrits.
Il retrouve ses collègues du groupe communiste et la commission de la défense, avant de siéger à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales à partir de 1989. La maladie dont il est atteint n'entame pas sa détermination. Celui-ci réitère sa proposition de loi tendant à créer un droit à des congés de formation permanente (6 juillet 1988), puis dépose un nouveau texte tendant à remplacer, dans le titre de la loi n° 51-538 du 14 mai 1951, les mots « personnes contraintes au travail en pays ennemi, en territoire étranger occupé par l'ennemi ou en territoire français annexé par l'ennemi » par les mots « victimes de la déportation du travail » et à modifier, en conséquence, le code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre (6 juillet 1988). Il intervient aussi dans la discussion du projet de loi d'orientation sur l'éducation, mais l'amendement qu'il dépose est rejeté (8 et 9 juin 1989).
Lors des grands scrutins publics de la législature, l'élu communiste désapprouve les grandes lignes du gouvernement Rocard. Le 4 juillet 1989, il s'abstient volontairement lors du scrutin sur les conditions de séjour et d’entrée des étrangers en France, revenant sur les restrictions adoptées en 1986. Il vote contre la réforme du code pénal, le 12 octobre 1989, et contre le projet de loi instituant un contrôle de constitutionnalité des lois par voie d’exception, le 25 avril 1990. Seule la proposition de loi Gayssot tendant à réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe, reçoit son consentement, le 2 mai 1990.
Il décède le 20 septembre 1990, en cours de mandat. Son suppléant, René Carpentier, conseiller général et maire de Trith-Saint-Léger, lui succède au Palais-Bourbon. René Carpentier, en 1993, puis Patrick Leroy, en 1997, réussissent à conserver pour le PCF ce bastion ouvrier, où Gustave Ansart a incarné le mouvement communiste des années cinquante à la fin des années quatre-vingt. L'itinéraire politique de cet ouvrier « métallo » est retracé par un livre d’entretiens conduits par Jacques Estager, publié, sous le titre De l'usine à l'Assemblée nationale par les Editions sociales en 1977. Il s’y déclare fidèle à la cause de la population du Nord, en des termes que le Président de l’Assemblée nationale, Laurent Fabius, reprend dans l’éloge funèbre qu’il prononce le 20 novembre 1990. Cet itinéraire est celui de l’ascension rapide d’un permanent syndical cégétiste à la direction nationale du PCF. Figure majeure de la vie politique du Nord, Gustave Ansart aura marqué l'histoire du communisme français.