Antoine, Georges, Hubert Cayrel

1885 - 1970

Informations générales
  • Né le 23 avril 1885 à Sigean (Aude - France)
  • Décédé le 13 septembre 1970 à Mérignac (Gironde - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Gironde
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 8 mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Gironde
Groupe
Parti socialiste de France
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Gironde
Groupe
Gauche indépendante

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né à Sigean (Aude) le 23 avril 1885.

Député de la Gironde de 1924 à 1928 et de 1932 à 1942.

Ses études de chirurgien-dentiste terminées, Antoine Cayrel consacra une part importante de ses activités à la vie politique régionale.

Il fut élu conseiller général de la Gironde, pour le premier canton de Bordeaux, en 1922, et maire de Bouscat (Gironde) en 1925.

Au Conseil général, il fut .nommé aussitôt rapporteur de la Commission de l'électrification. C'est ainsi qu'on lui doit la création des régies syndicales d'électricité de la Gironde. Il fut aussi rapporteur du budget départemental.

Dans sa commune de Bouscat, parmi ses nombreuses réalisations édilitaires (écoles, voirie, garderies, contrôle médical scolaire), il faut citer la construction d'un hospice modèle de vieillards. Il fut constamment réélu conseiller général et maire jusqu'en 1944.

Il se présenta aux élections générales législatives du 11 mai 1924 sur la liste du bloc des gauches et fut élu, à la plus forte moyenne, par 74.150 voix sur 187.689 votants.

Il se fit inscrire au groupe socialiste. Au cours de cette législature, il appartint aux Commissions du commerce et de l'industrie, de la marine marchande, des boissons et du suffrage universel.

Il prit part à de nombreux débats parmi lesquels on peut citer : le projet de loi sur le budget général de l'exercice 1925 (postes et télégraphes et loi de finances), le projet relatif aux récompenses à décerner dans l'Ordre national de la Légion d'honneur à l'occasion de l'exposition internationale des arts décoratifs (1926), la proposition de loi modifiée par le Sénat relative au renouvellement des baux à loyer d'immeubles ou de locaux à usage commercial (1926), et la proposition de résolution tendant à modifier certains articles du Règlement de la Chambre des députés (1926), Il demanda à interpeller sur la politique économique et commerciale du Gouvernement et sur la constitution du cartel de l'acier (1926).

Il s'intéressa en outre à la discussion du projet de loi portant fixation du budget général de l'exercice 1927 (commerce et Beaux-arts) et du projet de loi portant révision du tarif général des douanes (1927).

Il se fit entendre au cours de la fixation de la date de discussion d'une interpellation relative aux négociations économiques franco-allemandes (1927).

Il intervint encore dans la discussion du projet de loi portant fixation du budget général de l'exercice 1928 (commerce) et de projets de loi portant modification de tarifs douaniers (1928).

Il se représenta aux élections générales législatives des 22 et 29 avril 1928 (retour au scrutin uninominal), dans la première circonscription de Bordeaux, mais subit un échec, n'obtenant au deuxième tour de scrutin, que 6.949 voix, contre M. Jean Leglise qui fut élu à sa place avec 8.092 voix sur 15.740 votants.

Mais il prit sa revanche aux élections générales des 1er et 8 mai 1932, dans la même circonscription où il emporta le siège, au deuxième tour de scrutin, par 9.592 voix contre 6.477 à M. Gauthier sur 16.703 votants.

Il siégea aux Commissions du commerce et de l'industrie, de la marine militaire, des travaux publics et des moyens de communication.

Il présenta une proposition de loi tendant à modifier le tarif douanier des graines et des fruits oléagineux (1934) et fut chargé d'un rapport sur l'organisation de la coopération commerciale (1936). Il demanda à interpeller le Gouvernement sur l'incendie du paquebot l'Atlantique (1933) et participa à la discussion de cette interpellation (1933), ainsi que d'interpellations relatives à l'incendie du Georges-Philippar (1933).

On l'entendit en outre sur le budget général de l'exercice 1933 (marine marchande, commerce et industrie) et il se joignit aux interpellateurs sur la politique extérieure du Gouvernement et la Conférence économique internationale (1933).

Il demanda encore à interpeller sur les conditions de transfert de l'école des mécaniciens spécialistes d'aviation de Bordeaux à Rochefort (1933), sur les mesures que le Gouvernement comptait prendre pour assurer le redressement économique du pays (1933), sur la politique générale du Gouvernement (1934). Il s'intéressa au tarif douanier (1935), à l'organisation et à l'assainissement des marchés du lait et des produits résineux (1935), au budget général de l'exercice 1936 (marine marchande), aux interpellations sur la politique générale du Gouvernement (1936), à la taxe unique sur les corps gras (1936) et aux mesures à prendre pour venir en aide à la forêt française et pour protéger l'industrie du papier (1936).

Il fut exclu du parti socialiste (S.F.I.O.), le 5 novembre 1933, en même temps que ses collègues appelés « les récidivistes d'Angoulême » (MM. Renaudel, Marquet, Déat, Louis Deschizeaux, Ernest Lafont et Montagnon) et fonda, avec eux, le « Parti socialiste de France ».

Il se représenta aux élections générales législatives des 26 avril et 3 mai 1936 et fut réélu au deuxième tour de scrutin, par 9.563 voix, sur 17.433 votants, contre M. Ramarony qui obtenait 7.418 voix. Dans sa profession de foi électorale, il s'était prononcé pour le maintien des libertés, le développement de la démocratie et contre la dictature.

Il se fit inscrire au groupe de la gauche indépendante, fut membre de la Commission des affaires étrangères (dont il devint vice-président) et de la Commission du suffrage universel (dont il fut nommé président).

Son activité ne se ralentit pas ; il intervint dans la discussion : du projet de loi tendant à l'institution d'un Office national professionnel du blé (1936), du projet de loi tendant à accorder au Gouvernement le pouvoir de modifier par décrets le tarif douanier (1937), du projet de loi relatif à l'exercice des droits politiques par certaines catégories de sujets français (1937), de plusieurs propositions de loi tendant à instituer la représentation proportionnelle pour l'élection des députés (1939), du projet de loi portant fixation du budget des services civils pour l'exercice 1940 (agriculture, marine marchande, Beaux-arts) et du projet de loi prononçant la déchéance de certains élus (en qualité de président de la Commission du suffrage universel) (1940). En cette même qualité, il fit encore adopter une réforme électorale dont la guerre empêcha l'application (1940).

Il déposa une demande d'interpellation sur les conditions dans lesquelles étaient organisés le ravitaillement et la vie économique du pays (1940).

Le 10 juillet 1940, à Vichy, il vota comme la majorité de ses collègues en faveur des pouvoirs constituants demandés par le maréchal Pétain.

Le 3 septembre 1940, il fut nommé « Commissaire général » au Ministère de l'Intérieur et chargé du service des réfugiés. Il démissionna de ces fonctions, trois semaines après, le 24 septembre 1940. Aussi la Haute Cour de Justice ne donna-t-elle aucune suite à la demande de poursuites dont il fut l'objet au lendemain de la Libération.

Retiré de la vie politique, depuis 1944, il se consacre à la présidence et à la direction générale d'un important établissement exerçant ses activités dans les régions bordelaise et lyonnaise.




Né le 23 avril 1885 à Sigean (Aude)
Décédé le 13 septembre 1970 à Mérignac (Gironde)

Député de la Gironde de 1924 à 1928 et de 1932 à 1942

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome III, p. 912, 913)

A Vichy, Antoine Cayrel signe la « déclaration du 7 juillet à propos de l'Assemblée nationale » rédigée par Gaston Bergery. Ce texte dénonce la IIIe République, réclame un ordre nouveau, autoritaire, national et social, demande le retour du gouvernement à Paris et appelle à la réconciliation avec l'Allemagne. C'est dans ce document qu'apparaît pour la première fois le terme de « collaboration ». Le 3 septembre 1940, Antoine Cayrel est nommé commissaire général au ministère de l'Intérieur, chargé du service des réfugiés. Il démissionne de ce poste trois semaines plus tard. Désigné pour faire partie du Conseil national de Vichy, il conserve ses fonctions de maire du Bouscat.

Antoine Cayrel abandonne la vie politique à la Libération. Par sa décision du 12 décembre 1945, le Jury d'honneur confirme l'inéligibilité qui le frappait en raison de son vote du 10 juillet 1940, favorable au projet de loi portant révision constitutionnelle, et note que l'ancien député de la Gironde « s'est conduit en partisan convaincu du régime de Vichy et a favorisé les desseins de l'ennemi ».

Il entreprend alors une carrière dans le monde des affaires.