Vincent Ansquer
1925 - 1987
ANSQUER Vincent
Né le 11 janvier 1925 à Treize-Septiers (Vendée)
Décédé le 31 mai 1987 à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine)
Député de la Vendée de 1962 à 1974 et de 1978 à 1987
Né le 11 janvier 1925 à Treize-Septiers, Vincent Ansquer poursuit des études de droit, puis entre à l’Ecole nationale de la France d’utre-Mer. Membre de l’administration centrale de la France d’outre-mer de 1948 à 1952, il est ensuite affecté en Guinée, auprès d’une société privée (1948-1952), avant de revenir en Vendée, comme gérant puis P-DG d’une manufacture de pantoufles, à La Bruffière.
Son engagement politique débute avec la Ve République : secrétaire départemental de l’Union pour la nouvelle République (UNR) en 1958, il est candidat aux élections législatives de novembre 1962, dans la 4e circonscription de la Vendée. Se présentant devant les électeurs comme un « enfant du bocage », Vincent Ansquer affiche son soutien à la politique du général de Gaulle, et défend un programme de modernisation de la Vendée. Le candidat gaulliste affronte au premier tour le député sortant, candidat des Indépendants et paysans, Antoine Guitton, le communiste Jean Miquel, le poujadiste Alexis Garreau, et un quatrième candidat sans étiquette, Raymond Dronneau, maire de Saint-Georges de Montaigu. A l’issue du premier tour, Vincent Ansquer est largement en tête : il recueille 45,9 % des 48 429 suffrages exprimés, contre 26,4 % au second, Raymond Dronneau, et 21,3 % au député sortant Antoine Guitton. L’un et l’autre se désistent en faveur de Vincent Ansquer, seul candidat lors d’un second tour, qui mobilise cependant 33 794 électeurs.
Inscrit au groupe UNR-Union démocratique du travail (UDT), le jeune député siège en 1962 à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, puis à celle de la production et des échanges l’année suivante et enfin à celle des finances, de l’économie et du Plan de 1965 à 1967. Il y est rapporteur spécial, les deux dernières années de la législature, des crédits pour le Plan et l’Aménagement du territoire. Il participe également à l’examen, en commission spéciale, en juin 1963 et décembre 1966, des propositions de loi sur l’économie contractuelle en agriculture et sur la retraite avant 60 ans de ceux qui ont accompli des travaux pénibles. Auteur de quatre propositions de loi concernant notamment l’activité agricole (assurances sociales des non-salariés, renouvellement des baux ruraux), Vincent Ansquer intervient en séance publique sur les questions économiques et agricoles, notamment dans la discussion du projet de loi organisant un régime de garantie contre les calamités agricoles (22 et 23 avril 1964) et dans les débats sur la réforme des taxes sur les chiffres d’affaires (23-25 juin 1965, 12 octobre 1966). Lors des scrutins publics de la législature, Vincent Ansquer soutient avec constance le gouvernement en se prononçant notamment en faveur de la ratification du traité de l’Elysée entre la France et la RFA, le 13 juin 1963, du projet de loi encadrant les grèves des services publics, le 26 juillet 1963, de la modification des dates des sessions parlementaires, le 20 décembre 1963, de la réforme du mode d’élection des conseillers municipaux, le 17 juin 1964, et de la réforme du service national, le 26 mai 1965.
Au cours de ce premier mandat, Vincent Ansquer conforte par ailleurs son implantation politique dans la commune de La Bruffière, où est installée l’entreprise de chaussures qu’il dirige en y étant élu maire en 1965.
Aux élections législatives de 1967, le député sortant se présente à nouveau devant les électeurs de la 4e circonscription vendéenne. Il retrouve son adversaire de la précédente campagne, Raymond Dronneau, inscrit comme candidat du Centre démocrate (CD), et affronte, également le communiste Marcel Guintard. Un seul tour suffit à la réélection du député sortant : Vincent Ansquer recueille 62,8 % des 54 122 suffrages exprimés contre 29,2 % à Raymond Charbonneau et 8 % à Marcel Guintard.
Inscrit au groupe de l’Union démocratique pour la Ve République (UD-Ve), le député du bocage vendéen retrouve sa place au sein de la commission des finances, de l’économie et du Plan et sa fonction annuelle de rapporteur spécial des crédits budgétaires du Plan et de l’Aménagement du territoire. Il est également membre de la commission spéciale chargée de vérifier et d’apurer les comptes de l’Assemblée, de la commission supérieure des Caisses d’Epargne et du Fonds national du développement des adductions d’eau dans les communes rurales. Il participe en outre aux travaux de la commission sur la proposition de loi relative aux règles de publicité à l’ORTF. Il dépose huit propositions de loi, dont certaines, sur l’équipement des hôtels de tourisme ou le renouvellement des baux ruraux, déjà déposées lors de son précédent mandat. Hors débat budgétaire, ses interventions dans l’hémicycle illustrent encore ses convictions, que ce soit pour défendre les éleveurs, lors d’une question orale sur la fixation des prix du lait et de la viande (12 avril 1967), où il dénonce l’augmentation des charges fiscales, ou bien lorsqu’il réagit à une déclaration gouvernementale sur les problèmes de la jeunesse (24 mai 1967), pour fustiger la démission des parents ou vanter les mérites de la pratique sportive comme initiation à la vie civique, sociale et même économique. Le 19 avril 1968, il pose au gouvernement une question sur les problèmes de logement. Par ailleurs, en tant que député gaulliste, il ne s’associe pas aux trois motions de censure de mai et juin 1967 sur les pouvoirs spéciaux attribués au gouvernement, ni à celles d’avril et mai 1968.
La dissolution de l’Assemblée nationale le 30 mai 1968 et l’organisation d’élections législatives anticipées le mois suivant conduisent Vincent Ansquer à se représenter devant les électeurs. Celui-ci n’affronte que deux rivaux, le socialiste Michel Guffroy et le communiste Marcel Guintard. Le député sortant est plébiscité, réélu dès le premier tour, par 86,5 % des 53 762 suffrages exprimés.
Inscrit au groupe UDR, le député vendéen voit son activité parlementaire s’intensifier encore au cours de ce troisième mandat. Toujours membre de la commission des finances, de l’économie générale et du Plan, il en est même vice-président de 1970 à 1972. Il est à nouveau membre du Fonds national d’adduction d’eau dans les communes rurales. Il siège en 1972 aux trois commissions spéciales chargées d’examiner les projets et propositions de loi relatives au commerce ou à l’artisanat. Il est rapporteur spécial de la commission des finances sur le Plan et, pour ce qui concerne le projet de loi de finances pour 1973, de l’Aménagement du territoire. Il est également rapporteur du projet de loi portant diverses dispositions d’ordre économique et financier, en novembre 1969. Vincent Ansquer présente à l’Assemblée plus d’une douzaine de propositions de loi, en particulier sur l’agriculture et le tourisme. Lors des grands scrutins de la législature, il vote dans un sens favorable aux gouvernements, qu’il s’agisse de l’exercice du droit syndical dans les entreprises (4 décembre 1968), du renforcement de la garantie des droits individuels des citoyens (28 mai 1970), du projet de loi Pleven « anticasseurs » (4 juin 1970), de la réduction du service national à douze mois (10 juin 1970), des déclarations de politique générale du gouvernement Chaban-Delmas (15 octobre 1970 et 24 mai 1972). Néanmoins, il s’abstient volontairement lors du vote sur le projet de loi portant sur la création des régions, le 27 avril 1972.
Au cours de ce troisième mandat, Vincent Ansquer devient par ailleurs conseiller général du canton de Montaigu, à la suite du décès d’Auguste Durand en 1969.
Aux élections législatives de 1973, Vincent Ansquer sollicite un quatrième mandat auprès de ses électeurs vendéens. Seul candidat de la droite, il affronte au premier tour le communiste Eugène Ballanger et les candidats socialistes Daniel Perrault (Union de la gauche socialiste et démocrate) et Yves Mazelpeux (Parti social démocrate). Le député sortant est confortablement réélu dès le soir du premier tour : il réunit 75,6 % des 59 191 suffrages exprimés, contre 10,3 % à Daniel Perrault, 9,9 % à Yves Mazelpeux et 4,2 % à Eugène Ballanger.
Au Palais-Bourbon, le député vendéen s’inscrit au groupe UDR (Union des démocrates pour la République) et retrouve la commission des finances, de l’économie générale et du Plan. Il redépose plusieurs propositions de loi. Soutien de l’exécutif, il se prononce en faveur de la déclaration de politique générale de Pierre Messmer, le 12 avril 1973, et approuve les réformes constitutionnelles portées par Pompidou, dont la réduction du mandat présidentiel à 5 ans, le 16 octobre 1973, réforme qui n’aboutira pas. Il est rapporteur spécial sur l’Aménagement du territoire et le Plan pour le projet de loi de finances pour 1974. Ses interventions concernent largement le soutien à l’activité économique, notamment dans les territoires agricoles, mais le mandat parlementaire de Vincent Ansquer s’interrompt lorsqu’il devient ministre de l’Artisanat et du commerce dans le gouvernement Chirac, en mai 1974, puis ministre de la Qualité de la vie dans le gouvernement de Raymond Barre en août 1976. A ce titre, il dépose deux projets de loi, l’un concernant les artisans et commerçants âgés, le 29 juin 1976, l’autre sur le contrôle des produits chimiques, le 17 novembre 1976. Il défend la politique environnementale tracée par le projet de loi de finances pour 1977 en rappelant notamment le principe du « pollueur payeur ». Absent du deuxième gouvernement Barre de mars 1977, Vincent Ansquer se présente pour la cinquième fois consécutive devant les électeurs aux législatives de 1978. Dans un contexte de candidatures multiples, le député sortant est néanmoins réélu dès le premier tour avec 62 % des 71 548 suffrages exprimés, son concurrent le plus proche, le candidat sans étiquette, Jean-Pierre Martin, ne recueillant que 14,6 % des voix.
A l’Assemblée nationale, le député de la Vendée s’inscrit au groupe du Rassemblement pour la République (RPR) et siège brièvement à la commission des finances, avant d’aller, dès le 25 mai 1978, à la commission des lois. Vincent Ansquer devient la même année représentant à l’Assemblée parlementaire des communautés européennes. Le député dépose une dizaine de propositions de loi touchant à des questions économiques, notamment la réglementation des professions libérales, le contrôle de l’inflation, ou encore des questions institutionnelles – notamment pour donner au conseil régional une plus grande autonomie budgétaire, lui-même ayant été président du conseil régional des Pays-de-Loire en 1974. Ses interventions en séance, plus rares, témoignent d’un intérêt pour la situation de ses administrés vendéens. En novembre 1980, il demande, dans une question au gouvernement, un soutien à l’activité de construction dans son département. Au cours de cette législature, le député de la Vendée, élu le 19 juin 1979 sur la liste de défense des intérêts de la France en Europe, conduite par Jacques Chirac, devient membre du Parlement européen avant de démissionner de ce mandat en 1982.
Lors des principaux scrutins publics, le député apporte son soutien à l’action gouvernementale. Il vote pour l’augmentation de la quote-part de la France au Fonds monétaire international, le 18 avril 1978, pour la déclaration de politique générale du gouvernement Barre, le 20 avril 1978, pour l’aide aux travailleurs privés d'emploi, le 5 janvier 1979, pour la définition et la répression du viol, le 11 avril 1980, pour la modification du code électoral en vue de favoriser la participation des femmes aux élections municipales, le 20 novembre 1980, ou encore pour le projet de loi renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes, le 18 décembre 1980. Seuls écarts à l’adhésion à la politique menée par l’exécutif, le député s’abstient volontairement de voter, en deuxième lecture, le projet de loi sur l’aménagement de la fiscalité directe locale, le 18 décembre 1979, et vote contre l’adoption, en première lecture, du projet de loi relatif à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), le 29 novembre 1979, puis la version du texte établie par la commission mixte paritaire, le 19 décembre 1979.
La dissolution de l’Assemblée nationale par François Mitterrand, en mai 1981, amène Vincent Ansquer à se représenter devant ses électeurs en juin. Affrontant trois candidats de gauche (le socialiste Jean-Pierre Martin, le communiste Jean Guilloton et le candidat du Parti socialiste unifié Gérard Lhériteau), le député sortant est réélu pour un sixième mandat au premier tour, avec l’approbation de 70,7 % des 63 563 suffrages exprimés.
Vincent Ansquer s’inscrit au groupe RPR et siège à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Il dépose à nouveau ses propositions de loi, dont l’une est examinée, qui concerne l’interdiction pour un employeur de s’assurer contre une faute inexcusable. Député de l’opposition, il intervient moins en séance. Il pose deux questions sans débat, sur l’industrie automobile française, le 2 avril 1983, et sur la politique agricole, le 26 avril 1985.
Il est dans l’opposition aux différents gouvernements de la législature et n’approuve pas leur déclaration de politique générale : celles de Pierre Mauroy, les 9 juillet 1981 et 6 avril 1983 ; celle de Laurent Fabius, le 24 juillet 1984. S’il vote le projet de loi en faveur des étrangers séjournant en France, le 25 mai 1984, il s’oppose à l’abolition de la peine de mort, le 18 septembre 1981, au remboursement de l’IVG, le 20 décembre 1982, et à la démocratisation des enquêtes publiques, le 20 avril 1983. Il s’abstient volontairement, lors du scrutin du 6 décembre 1982, sur l’égalité professionnelle des femmes et des hommes et ne prend pas part au scrutin du 5 mai 1983 sur la protection des victimes d’infraction, ni à celui du 6 mai 1985 sur l’égalité des époux dans les régimes matrimoniaux.
Aux élections législatives de 1986, le scrutin de liste conduit le RPR à placer Vincent Ansquer en tête de la « Liste d’union pour la Vendée » (avec notamment Pierre Mauger et Philippe Mestre). Présentée avec l’Union pour la démocratie française (UDF), cette liste recueille 57,9 % des suffrages exprimés et reconduit au Palais-Bourbon les trois députés sortants. Vincent Ansquer rejoint le groupe RPR et siège à la commission des affaires étrangères. Il redépose pas moins de neuf propositions de loi portant entre autres sur la création d’une chambre des professions libérales, l’organisation de la copropriété des immeubles ou bien encore sur les modalités et délais de paiement des factures pour un fournisseur. Candidat aux élections sénatoriales de septembre 1986, il est battu par Jacques Oudin, candidat sur une liste dissidente du RPR.
Vincent Ansquer décède le 31 mai 1987, en cours de mandat, à l’âge de 62 ans. Lui succède alors à l’Assemblée nationale, M. Philippe de Villiers, en quatrième position sur la liste de 1986.