Georges, Barthélémy Cazeaux-Cazalet
1861 - 1911
- Informations générales
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- Né le 23 avril 1861 à Loupiac-de-cadillac (Gironde - France)
- Décédé le 12 novembre 1911 à Cadillac (Gironde - France)
1861 - 1911
Né à Loupiac (Gironde) le 23 avril 1861, mort à Cadillac (Gironde) le 12 novembre 1911.
Député de la Gironde de 1902 à 1910 Issu d'une vieille famille du Bordelais et propriétaire de vignobles, Georges Cazeaux-Cazalet se consacra à la viticulture et s'intéressa à toutes les questions concernant l'exploitation des vignobles. Il fut l'un des fondateurs et des animateurs du Comice agricole et viticole de Cadillac, créé en 1884, Secrétaire du congrès international sur le phylloxera tenu à Bordeaux en 1886, ensuite rapporteur de plusieurs congrès de viticulture, et soucieux de la reconstitution du vignoble français, il commença de bonne heure à publier dans les revues spécialisées de nombreuses communications sur la greffe, la taille, les maladies et le traitement de la vigne. Préoccupé également des questions commerciales, et fondateur de l'Association syndicale des propriétaires viticulteurs de la Gironde, il rechercha les moyens propres à faciliter la vente et à développer la consommation du vin, en luttant en particulier contre la fraude. Membre et administrateur de la société des viticulteurs de France, il publia également des études sur le régime fiscal du vin, Mais ses réflexions portèrent aussi sur l'ensemble des problèmes économiques et fiscaux, et il est. l'auteur de plusieurs communications sur les tarifs des douanes, sur la crise du change et sur l'impôt sur le revenu.
Elu en 1893 conseiller général du canton de Cadillac, il présida à l'installation, dans le château de cette commune d'un institut œnologique et viticole. En 1896, il devint maire de Cadillac, où il avait, dès 1893, fait ouvrir une école primaire supérieure agricole, et qu'il dota de l'éclairage électrique et d'un réseau d'adduction d'eau. Dès avant 1902, son activité lui avait valu d'être fait Cheva lier de la Légion d'honneur et commandeur du Mérite agricole.
Les 8 et 22 mai 1902, en pleine crise viticole, il se présenta aux élections générales législatives, comme candidat républicain, et il fut élu, au deuxième tour de scrutin, député de la sixième circonscription de Bordeaux, nouvellement créée et tout entière viticole, par 8.198 voix contre 6.575 à Blachy, candidat nationaliste. Il s'était présenté aux suffrages du corps électoral à la fois comme républicain et comme viticulteur. Il se proclamait libéral, attaché à l'initiative privée, mais partisan de la coopération et de la mutualité, adversaire du socialisme d'Etat et du collectivisme. Mais il donnait le pas aux préoccupations économiques sur les considérations politiques et, s'il fut élu, c'est semble-t-il, surtout parce que les électeurs virent en lui un expert en viticulture. Il s'engagea devant eux à demander la répression des fraudes sur les vins, la réforme du régime des alcools, la conclusion de traités commerciaux favorables aux viticulteurs français; enfin l'adoption de mesures propres à améliorer la qualité des vins.
A la Chambre, il appartint à la Commission des douanes, puis à la Commission de législation fiscale. Il déposa deux propositions de loi, l'une tendant à réprimer la fabrication des vins artificiels, l'autre relative aux défrichements, à la conservation des bois, à la restauration des terrains en pente et au régime des pâturages. Il rapporta plusieurs propositions de loi relatives à des droits de douane - dont l'une concernait les droits frappant les vins français à l'exportation. Il intervint assez fréquemment, dans la discussion des propositions de loi relatives aux warrants agricoles et dans celle des projets relatifs à la répression des fraudes et falsification de denrées alimentaires, à la fraude sur les vins et au régime des spiritueux, ou à la ratification d'une convention de commerce franco-russe. Lors de l'examen du budget de l'exercice 1903, il soutint un amendement au sujet des syndicats de distillation. Il se glorifiait d'avoir suggéré, lors de l'élaboration de la loi sur les retraites ouvrières, de confier à la mutualité la gestion des retraites comme d'avoir contribué à l'adoption de dispositions interdisant le sucrage des vins et assurant la protection des appellations des crus d'origine.
Tout au long de la huitième législature, il avait voté avec la majorité gouvernementale, après s'être inscrit au groupe de l'Alliance démocratique, et c'est comme candidat de ce mouvement politique qu'il fut réélu député aux élections générales des 6 et 20 mai 1906, au deuxième tour de scrutin, grâce à la division de ses adversaires. Il obtint 6.593 voix contre 5.535 à M. Cassadou, et 3.765 à M. Durat, sur 16.050 votants.
Sous cette neuvième législature, il appartint à la Commission de l'assurance et de la prévoyance sociales et à celle des affaires extérieures, protectorats et colonies, mais il fut aussi et surtout président et rapporteur de .la Commission « chargée de faire une enquête sur la situation de la production, du transport et du commerce des vins et de proposer les mesures à prendre en vue de remédier à la situation critique de la viticulture ». Au nom de cette Commission dite « de la crise viticole », il présenta quatre rapports, dont les conclusions servirent de base aux pourparlers qui suivirent les sanglants événements provoqués dans le Midi par le mécontentement des vignerons. Il déposa d'autre part deux propositions de loi tendant l'une à prévenir et à réprimer la fabrication des vins artificiels et les fraudes sur les alcools, l'autre à modifier le régime des alcools de vin. Il intervint enfin dans la discussion du projet de loi sur le mouillage et le sucrage des vins comme dans celle des interpellations sur la crise viticole (1907) et sur l'impunité conférée à certains gros fraudeurs (1909).
Aux élections générales des 24 avril et 8 mai 1910, Cassadou, candidat « républicain libéral », dont Cazeaux-Cazalet avait réussi à triompher en 1906, prit sa revanche, l'emportant avec 57 voix de plus, au deuxième tour de scrutin. Au cours de sa campagne électorale, il avait surtout fait grief à Cazeaux-Cazalet d'avoir trop fidèlement soutenu les Gouvernements des deux précédentes législatures : ainsi Cazeaux-Cazalet, entré à la Chambre pour ses compétences techniques, en fut chassé au bout de huit ans à cause de son attitude politique.
Il mourut l'année suivante le 12 novembre 1911, à Cadillac, âgé seulement de 50 ans.