Jean Antagnac

1931 - 2007

Informations générales
  • Né le 9 octobre 1931 à Narbonne (Aude - France)
  • Décédé le 2 décembre 2007 à Narbonne (Aude - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 28 juin 1974 au 2 avril 1978
Département
Aude
Groupe
Parti socialiste et radicaux de gauche

Biographies

Biographie de la Ve République

ANTAGNAC (Jean)
Né le 9 octobre 1931 à Narbonne (Aude)
Décédé le 2 décembre 2007 à Narbonne (Aude)

Député de l’Aude de 1974 à 1978

Jean Antagnac est né le 9 octobre 1931, à Narbonne. Son père, Jules Sylvain Jean Antagnac (1898-1969), est cheminot. Il a fait partie de l’armée du Rhin d’octobre 1919 à février 1921. Sa mère est Marguerite Claire Delpouch (1903-1997), sans profession.

Jean Antagnac est scolarisé à l’école primaire Anatole France, à Narbonne. Très bon élève, il est remarqué par sa belle écriture à la plume et par ses excellentes notes. Il va ensuite au collège Victor Hugo de Narbonne où il côtoie les enfants des notables de la ville. Après son baccalauréat, il fait son droit à Montpellier. Il obtient sa licence et entame une carrière administrative comme percepteur à Alzon, dans le Gard. Il y rencontre Eliane Coulet, sténodactylo (1935), avec laquelle il se marie en 1956, après son service militaire. Mobilisé pendant la guerre d’Algérie en 1954 pour deux ans et demi, Jean Antagnac est ensuite affecté à plusieurs postes de percepteurs dans le Gard et l’Aude. Il devient fondé de pouvoir à la Recette des finances de Narbonne.

En 1971, la mairie de Narbonne, socialiste depuis 80 ans, est perdue par le député-maire Francis Vals. Ce dernier est fortement critiqué localement. Beaucoup de militants quittent le PS. C’est à ce moment que Jean Antagnac décide d’y adhérer. Il prend sa carte en 1972. Lors des élections législatives de 1973, Francis Vals demande à Jean Antagnac d’être son suppléant. En effet, celui-ci est particulièrement investi à Narbonne, se consacre au club de Rugby, travaille à la trésorerie et est adhérent dans une section socialiste affaiblie. En mars 1973, Francis Vals est réélu dans la 2e circonscription de l’Aude mais il décède subitement le 24 juin 1974. Jean Antagnac lui succède donc à l’Assemblée nationale le 28 juin 1974. Il rejoint le groupe du Parti socialiste et des radicaux de gauche. Il devient également, en 1974, membre du Conseil régional de Languedoc-Roussillon, dont Francis Vals était le président.

Jean Antagnac est membre de la commission de la défense nationale et des forces armées à partir du 10 juillet 1974, puis de la commission de la production et des échanges d’avril 1975 jusqu’en avril 1977. Il intègre ensuite la commission des finances, de l'économie générale et du Plan à partir du 13 octobre 1977. Il est aussi membre de la commission d'enquête chargée d'examiner les conditions dans lesquelles ont lieu des importations sauvages de diverses catégories de marchandises à partir du 24 mai 1977.

En séance publique, ses interventions portent sur plusieurs thèmes mais concernent souvent son département. Ainsi, le 27 novembre 1974, Jean Antagnac pose une question au gouvernement au sujet de l’autoroute B9, la Languedocienne, reliant Narbonne à l’Espagne. Aucune date n’a été prévue pour la réalisation du tronçon Narbonne-Rivesaltes, ce qui a soulevé des protestations. En matière d’énergie, le 14 mai 1975, Jean Antagnac intervient à l’occasion d’une question orale sur le projet d’implantation d’une centrale nucléaire à Port-la-Nouvelle. Il déplore la non-concertation, la précipitation et parle de « tromperie à l'égard des citoyens et de leurs élus ». Par conséquent, des échos sur l’implantation d’une centrale sur le littoral audois se propagent.

L’agriculture et la viticulture sont également l’un des grands sujets d’intervention de Jean Antagnac, issu d’un département à la longue tradition viticole. Ainsi, le 3 octobre 1974, il demande un plan de sauvegarde des exploitants agricoles familiaux et une adaptation de la fiscalité et du crédit, lors de l’examen du projet de loi organisant le remboursement de la TVA aux exploitants agricoles. Le 10 avril 1975, il intervient dans la discussion du projet de loi sur le statut du fermage pour faciliter la réalisation des travaux.

Les années 1970 sont une décennie difficile pour la viticulture. Le 4 octobre 1974, Jean Antagnac est ainsi l’un des auteurs d’un amendement sur l'utilisation d'un carburant de remplacement, composé d'essence et d'alcool, sur le projet de loi relatif aux économies d’énergie. L’amendement est rejeté, mais le député indique que des signaux d’alarme ont été lancés et exhorte le gouvernement à mener une véritable politique du vin à long terme. Il parle de l’incompréhension des viticulteurs sur le fait qu’un secteur aussi connu des pouvoirs publics soit dans une situation si dégradée. Le 11 juin 1975, Jean Antagnac pose une question au gouvernement au sujet de la relance du marché du vin. Il exprime les inquiétudes des viticulteurs méridionaux, car les cours stagnent ou régressent, et la distillation n'arrive pas à relancer le marché. Il proteste contre la poursuite des importations de vin alors que dans l’Aude, 1 million d’hectolitres sont en excédent. Le 10 décembre 1975, Jean Antagnac prend de nouveau la parole, lors d’une question au gouvernement, sur les revendications des viticulteurs. Il rappelle au Premier ministre les incidents à Port-la-Nouvelle, à Coursan, à Bram et à Carcassonne. Il explique que les viticulteurs sont excédés et souhaite la création d’un office du vin.

Le député socialiste intervient également dans un autre domaine qu’il connaît bien, celui de la fonction publique. Ainsi, le 5 novembre 1975, il interroge le gouvernement sur le mouvement de grève de la RATP, les autres fonctionnaires comptant suivre le mouvement. Il demande au Premier ministre de prendre des mesures afin de satisfaire les revendications des agents publics et d’empêcher la réduction du pouvoir d’achat. Le 3 novembre 1976, sur l’éducation nationale, Jean Antagnac pose une autre question au gouvernement. Rappelant que les parents d’élèves protestent contre l'absence de gratuité réelle, contre l'alourdissement des charges, contre la faiblesse des bourses, l'insuffisance des transports et la lourdeur des effectifs et pour la mise en œuvre d’une pédagogie d'aide et de soutien, il proteste contre les inégalités dans l’enseignement.

Enfin, le député audois intervient également dans son domaine professionnel qui est l’impôt et sa perception. Le 20 novembre 1974, Jean Antagnac explique que les tâches des services financiers de l’Etat se multiplient avec davantage de contrôles, une réforme de la fiscalité locale directe, le remaniement du cadastre et l'application d'une législation toujours plus complexe. Il déplore en regard une faible augmentation des effectifs. Le 10 juin 1975, le député socialiste prend la parole sur le projet de loi sur la suppression de la patente et l’institution de la taxe professionnelle. Selon lui, ce projet maintient les inégalités entre les redevables de la taxe professionnelle et entre les collectivités locales. Il craint aussi la pénalisation des petits ateliers qui utilisent davantage de main d’œuvre que de machines. Il estime qu’il y a un risque de disparition des petites entreprises. En revanche, les sociétés très lucratives, avec de petits locaux, sans outillage et peu de salariés, seront avantagées. Le 11 juin 1975, Jean Antagnac, est l’un des auteurs d’un amendement sur la suppression de l’acompte de 60% exigible dès le mois de juin pour la taxe professionnelle alors que beaucoup d’entreprises font leurs bénéfices en été. Il juge que l'Etat bénéficie seul d'un large gonflement de trésorerie sans contrepartie pour les collectivités locales. Il précise que les services du Trésor sont très réservés devant ces acomptes qui vont leur demander un effort supplémentaire, sans que des moyens nécessaires soient mis à leur disposition. Cet amendement n’est pas adopté.

Lors des élections législatives de 1978, le PS désigne Pierre Guidoni, Cérésien, pour être candidat dans la 2e circonscription de l’Aude. Jean Antagnac promet de reprendre la mairie de Narbonne. Des primaires ont donc lieu. Mais Jean Antagnac n’est pas désigné candidat. Les sections du PS lui préfèrent Pierre Guidoni. Déçu, le député sortant s'éloigne peu à peu du Parti socialiste.

Il reprend sa carrière administrative en tant que chef de division à la trésorerie générale de Versailles en 1978, puis d’Uzès, dans le Gard, d’août 1980 à décembre 1982. Il travaille ensuite à la trésorerie principale des finances à Istres dans les Bouches-du-Rhône de janvier à juillet 1983. Après la création des chambres régionales des comptes par la loi de décentralisation de 1982, Jean Antagnac passe le concours d’entrée correspondant. Reçu, il a le choix entre Lyon et Bordeaux. Il choisit la Chambre régionale des comptes de Rhône-Alpes. Il y reste trois ans, puis travaille à Toulouse pendant six ans. Dans ce cadre professionnel, Jean Antagnac est président national de l’Association des magistrats des chambres régionales des comptes. Il est également vice-président du Groupe des anciens députés.

A 60 ans, Jean Antagnac s’inscrit ensuite au Barreau, à Narbonne. Il devient également vice-président de la Société de protection de la nature.

Il décède le 2 décembre 2007, à l’âge de 76 ans, à Narbonne. La municipalité inaugure une avenue à son nom en 2022.