Philibert, Antoine Polissard

1758 - 1846

Informations générales
  • Né le 7 octobre 1758 à Mâcon ( - Généralité de Bourgogne - France)
  • Décédé le 3 juin 1846 à Marcigny (Saône-et-Loire - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 15 octobre 1795 au 4 septembre 1797
Département
Saône-et-Loire
Groupe
Droite
Régime politique
Consulat et Premier Empire
Législature
Corps législatif
Mandat
Du 10 août 1810 au 4 juin 1814
Département
Saône-et-Loire
Régime politique
Première Restauration
Législature
Chambre des députés des départements
Mandat
Du 4 juin 1814 au 20 mars 1815
Département
Saône-et-Loire

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député au Conseil des Cinq Cents, et au Corps législatif de 1810 à 1815, né à Mâcon (Généralité de Bourgogne, France) le 7 octobre 1758, mort à Marcigny (Saône-et-Loire) le 3 juin 1846, «fils de M. Jacques-François Polissard, procureur ès-cour de Mâcon, et de demoiselle Pierrette Bourdon », il fut avocat dans sa ville natale.

Elu, le 25 vendémiaire an IV, député de Saône-et-Loire au Conseil des Cinq Cents, par 227 voix (392 votants), il se montra favorable à la contre-révolution, et, ayant été inscrit sur la liste des émigrés, se vit exclu de l'assemblée jusqu'à sa radiation, qu'il obtint, à la suite de cette réclamation :


« Paris, 26 brumaire an IV de la République française, une et indivisible.
Aux représentants du peuple, membres de la commission pour la vérification des pouvoirs.

Philibert-Antoine Polissard, quatrième député du dernier tiers, du département de Saône-et-Loire, à la seconde législature.

Citoyens collègues, le 6 de ce mois, je fis enregistrer mes pouvoirs au bureau des archives.
L'archiviste me présenta à souscrire un modèle imprimé de déclaration, que je n'avais signé aucun arrêté séditieux; que je n'étais point parent ou allié d'émigrés; que je n'étais inscrit sur aucune liste d'émigrés.

Je refusai de signer cette déclaration croyant n'en devoir aucune.

Il ne me fut point délivré de carte de représentant pour entrer dans le lieu des séances du Conseil des Cinq Cents dont je fais partie, et je me suis abstenu d'y paraître.

Il est de la saine raison, comme de la saine politique, et de l'essence de la constitution, qu'aucun émigré ne s'introduise dans le Corps législatif, et, par une juste conséquence, que tout individu porté dans la liste des émigrés, ne puisse être admis sans qu'il soit vérifié qu'il a été injustement inscrit.

Je déclare que je suis porté dans la liste générale des émigrés de la république.

Mais j'observe que la liste particulière qui a servi de fondement à mon insertion est à la date du 27 pluviôse an II, postérieure dès lors à l'époque du 31 mai 1793;

Que cette même liste, simplement destinée à indiquer quelques personnes chez qui la séquestre devait être mis, a été, par une addition criminelle, transformée en liste d'émigrés sous le titre de seconde liste supplétive des émigrés, déportés, condamnés et étrangers du département de Saône-et-Loire.

Que, sur la réclamation même dit district de Mâcon, qui s'indiqua de la surcharge faite à un simple tableau de séquestres, cette prétendue liste d'émigrés a été déclarée l'œuvre d'un faux matériel, et comme telle annulée par arrêté du représentant du peuple Borel, qui renvoya la suivante à l'accusateur public du tribunal criminel du département de Saône-et-Loire, pour la recherche et la punition de l'auteur de cette falsification;

Qu'enfin l'auteur découvert et convaincu a été condamné à vingt ans de fers,

J'ajoute que j'ai constaté ma résidence selon les formes légales, et que depuis treize mois je suis rayé provisoirement de Saône-et-Loire.


Mes pièces sont dans les bureaux du ci-devant comité de législation.

Je déclare en outre, sans reconnaître à cet égard d'autre loi que la vérité, que je suis beau-frère d'un Français réputé émigré.
Je demande que l'examen de ma réclamation en radiation définitive se fasse sans délai, afin que je sois admis dans le corps législatif, auquel j'appartiens en vertu du choix et du vœu du peuple.

Signé : POLISSARD. »

Réintégré au Conseil, il fut l'objet de nouvelles mesures de rigueur après le 18 fructidor. Après avoir subi la peine de la déportation, il devint (an XII) receveur des contributions, et fut désigné, le 10 août 1810, par le Sénat conservateur, pour représenter le département de Saône-et-Loire au Corps législatif. Il y siégea jusqu'en 1815, vota la déchéance de Napoléon, et fut nommé, le 18 avril 1816, juge de paix à Marcigny.