Roger, Pierre, Alexandre Cerclier
1899 - 1950
Né le 5 février 1899 à Boussac-Ville (Creuse)
Décédé le 15 novembre 1950 à Guéret (Creuse)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Creuse)
Député de la Creuse de 1946 à 1950
Issu d'une vieille famille de la Creuse, Roger Cerclier effectue sa scolarité primaire à Guéret puis, en 1915, entre à l'Ecole normale. Nommé instituteur en 1921, il adhère simultanément à la S.F.I.O. Il enseigne dans plusieurs localités du département tout en collaborant à l'hebdomadaire socialiste d'Aubusson Le Mémorial de la Creuse. Roger Cerclier s'intéresse par ailleurs à la coopération et figure parmi les fondateurs de la coopérative de librairie-papeterie Les presses du Massif central. Dans les années 1930, il entreprend une carrière syndicale : en 1931 il participe à la création de l'Union départementale C.G.T. de la Creuse dont il sera secrétaire de 1934 à 1939 et, à partir de 1936, gère le journal La Creuse syndicaliste.
Hostile au régime de Vichy, révoqué de l'éducation nationale en juillet 1942, Roger Cerclier trouve alors un emploi de chef de service à la coopérative agricole « La Marchoise ». En contact avec des résistants de la Haute-Vienne depuis octobre 1942, il rejoint le mouvement « Libération » en février 1943 et organise la Résistance dans la Creuse. Dirigeant départemental de cette organisation puis du M.U.R. (Mouvements unis de la Résistance), inquiété par la Gestapo, il prend le maquis en avril 1944. Le 7 juin il reçoit la reddition de la garnison allemande de Guéret. Président du Comité départemental de Libération, il exerce ses fonctions avec sang froid et modération. En novembre 1944 il devient directeur de l'Office des prisonniers, déportés et réfugiés de la Creuse. Son comportement lui vaudra le grade de Chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur, la Croix de guerre et la Médaille de la Résistance.
Aux élections du 21 octobre 1945, pour la première Assemblée nationale Constituante, Roger Cerclier conduit la liste S.F.I.O. dans la Creuse. Avec 28 % des suffrages, le Parti socialiste arrive en seconde position derrière le Parti communiste et obtient l'un des trois sièges à pourvoir, le dernier revenant à Pierre Bourdan, U.D.S.R. Membre de la Commission des affaires économiques puis de celle de la famille et de la santé publique, le député de la Creuse ne dépose aucun texte parlementaire et ne prononce qu'une intervention, relative au budget de l'économie nationale. Il vote les nationalisations et approuve le projet de Constitution qui sera rejeté par référendum le 5 mai 1946.
A nouveau candidat à la tête de la liste S.F.I.O. aux élections du 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée nationale Constituante, Roger Cerclier conserve son siège avec 26,8 % des suffrages. Membre des Commissions des affaires économiques et du ravitaillement, désigné comme juré à la Haute Cour de justice, il dépose un rapport sur l'organisation, à Paris, en 1949, d'une exposition internationale. Il vote le projet de Constitution (28 septembre 1946).
Il se représente aux élections législatives du 10 novembre 1946. Avec 23,3 % des voix la liste S.F.I.O., qu'il dirige, accuse une nouvelle perte. Il est néanmoins réélu, les deux autres sièges revenant au Parti communiste. A nouveau nommé juré à la Haute Cour de justice (décembre 1946 et novembre 1947) il appartient aux Commissions des affaires économiques et du ravitaillement (1946 à 1949) puis à la Commission de l'agriculture (à partir de janvier 1950). Au cours de la législature il dépose deux rapports sur le projet de loi portant statut de la coopération et rapporte ce texte devant l'Assemblée (1947). Il rédige une proposition de loi concernant l'assurance contre les calamités agricoles (23 juin 1950) et intervient en séance sur le projet de loi instituant une aide financière aux victimes de ces calamités (3 et 4 août 1950). S'intéressant particulièrement à l'agriculture, Roger Cerclier prend part à la discussion d'interpellations sur la politique agricole du gouvernement (25 février 1949) et sur les prix agricoles (24 février 1950). Il participe à l'examen du budget de l'agriculture (25 mai 1950) ainsi qu'au débat sur le projet de loi relatif aux prestations familiales agricoles (31 juillet 1950).
Le 15 novembre 1950, alors qu'il sort de son domicile de Guéret, une automobile le renverse. Le lendemain à l'Assemblée, le Président Herriot prononce son éloge funèbre.