César, Hippolyte, Joseph Chabrun
1880 - 1934
Né à Mayenne (Mayenne) le 14 décembre 1880, mort à Paris le 30 octobre 1934.
Député de la Mayenne de 1919 à 1932. Sous-Secrétaire d'Etat à l'enseignement technique du 21 au 25 février 1930.
Issu d'une famille bourgeoise de Mayenne très honorablement connue dans la région, César Chabrun fit d'excellentes études secondaires, puis devint docteur en droit et licencié ès lettres. Il professa d'abord à la Faculté de droit de Dijon, fut ensuite chargé de cours à la Faculté libre de droit de Lille et vint enfin à Paris où il enseigna à la Faculté de droit libre et à l'Ecole des hautes études sociales. Jusqu'en 1914, il consacra toute son activité à sa carrière de professeur. Il avait 34 ans lorsque éclata la première guerre mondiale. Il fut grièvement blessé, se rétablit, revint au front. La guerre terminée et rendu à la vie civile, César Chabrun envisagea une carrière politique. Depuis longtemps, il désirait porter à la tribune de la Chambre certaines questions sociales qui lui tenaient particulièrement à cœur. En 1919, il fut élu aux élections générales du 16 novembre sur la liste d'Union nationale et républicaine du département de la Mayenne. Cette liste, appuyée par M. Dutreil, arriva en tête et obtint cinq sièges. Inscrit au quatrième rang, César Chabrun remporta 29.158 suffrages, sur 59.379 votants.
Inscrit à la Chambre au groupe de l'Entente républicaine et démocratique, qu'il devait abandonner en 1922, membre de diverses commissions, de celle du travail (1920), de celle de l'enseignement et des Beaux-arts (1920), il s'intéressa : à l'extension de la capacité civile des syndicats professionnels (1920); à la composition du Conseil des musées nationaux (1920) ; il présente en avis, au nom de la Commission de l'enseignement sur le projet de loi instituant les pupilles d'Alsace et de Lorraine (1920), et un rapport sur le projet de loi tendant à la translation au Panthéon de l'urne contenant le cœur de Gambetta (1920). A plusieurs reprises, il présente, au nom de la Commission du travail, des avis sur le projet de loi relatif à la réorganisation des chemins de fer d'intérêt général (1921). En 1922, il est nommé membre du Conseil supérieur de l'Office national des pupilles de la nation. Dès lors, il s'attacha sans relâche à la création d'établissements publics de bienfaisance et d'assistance.
Ses interventions furent nombreuses. Une des plus remarquées fut, peut-être, celle qui, en 1922, concernait l'attribution des mines de potasse d'Alsace. Il porta aussi de l'intérêt : au projet de loi relatif à la fabrication de l'ammoniaque synthétique (1923) ; à la distribution de l'énergie électrique dans les campagnes (1923) ; à la répression de la hausse illicite sur les loyers (1923) ; à la réforme du régime des pensions civiles et militaires (1923).
Aux élections générales du 11 mai 1924, il est réélu sur la liste du cartel d'Union nationale et républicaine, conduite par M. Dutreil, et sur laquelle il occupe la troisième place. Il obtient 39.352 suffrages sur 58.325 votants.
Inscrit au groupe républicain socialiste, membre de l'administration générale, départementale et communale (1924), de la Commission du travail, ainsi que sous la législature précédente, et de la Commission des finances (1924), il prend un intérêt particulier : à la reconnaissance du droit syndical des fonctionnaires (1925) ; à la fixation des mesures spéciales pour l'assainissement financier par l'amortissement de la dette publique (1925) ; à l'établissement de droits culturaux au profit des locataires des exploitations agricoles (1925) ; à la ratification de la convention tendant à limiter à 8 heures par jour et à 48 heures par semaine le nombre d'heures de travail dans les établissements industriels (1925) ; à l'aménagement des lotissements défectueux. (A plusieurs reprises, il reviendra sur cette question qu'il estime très importante.)
Aux élections générales du 22 avril 1928 (retour au scrutin d'arrondissement) il est élu au premier tour de scrutin, député de la première circonscription de Mayenne par 6.158 voix contre 5.849 à M. de Montjou, son principal adversaire. Membre de la Commission du travail, ainsi que sous les législatures précédentes, il s'attacha : à la répression de la sollicitation clandestine de l'épargne publique, et notamment au démarchage à domicile (1928) ; à l'amélioration de l'outillage national et à son financement (1930) ; à la modification du Code du travail (règlement de la conciliation et de l'arbitrage en matière de différends collectifs du travail dans l'industrie, le commerce et l'agriculture) (1929). Nommé membre du Conseil supérieur du travail, il prend part à la discussion d'un projet de loi relatif au rajustement des traitements et des soldes et au relèvement des indemnités, pour charges de famille, des personnels civils et militaires de l'Etat.
Le 23 février 1930, il est nommé par décret Sous-Secrétaire d'Etat à l'enseignement technique dans le premier Cabinet Chautemps qui est renversé le jour même de sa présentation devant la Chambre, le 25 février.
Revenu à son banc de député, il prend part: à la discussion d'un projet de loi portant ratification d'accords internationaux (1930) ; il s'intéresse à la suppression des actions à vote plural (1930) ; au projet de loi portant dégrèvement d'impôts (1930), Il faut citer aussi son ordre du jour, déposé à la suite de la discussion d'interpellations sur la proposition américaine concernant les dettes de guerre (1931).
Aux élections générales des 1er et 8 mai 1932, il est battu par M. Georges Denis, conseiller général, ingénieur manufacturier, qui remporte au deuxième tour de scrutin 6.783 voix alors que César Chabrun n'obtient que 5.732 suffrages. Retiré définitivement de la vie politique, il devait mourir prématurément à Paris, le 30 octobre 1934. Il n'était âgé que de 54 ans.