Jean, Antoine, Michel Agar de Mosbourg

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député au Corps législatif de l'an XII à 1806, député de 1830 à 1837, et pair de France, né à Mercuès (Généralité de Montauban) le 18 décembre 1771, mort à Paris (Seine) le 8 novembre 1844, « fils de monsieur Pierre Agar, bourgeois, et de madame Marie Guilhon, son épouse », il passa une grande partie de sa jeunesse, avec sa famille, à Saint-Domingue, où il fut témoin des troubles de la colonie.

Prisonnier des Anglais en juin 1794, il fut rendu, l'année suivante, à la liberté, collabora à quelques journaux, puis étudia le droit et exerça à Cahors la profession d'avocat (1797). Il y enseigna aussi les belles-lettres (1799), ayant obtenu une chaire au concours.

La protection de son compatriote Murat lui valut le titre de commissaire près le gouvernement provisoire de Toscane ; il remplit cette fonction jusqu'à la constitution du royaume d'Etrurie (1801), devint conseiller général de son département, et fut appelé par le choix du Sénat, le 2 fructidor an XII, à siéger comme député du Lot au Corps législatif impérial, dont il sortit en 1806. Il accompagna Murat dans la campagne de 1805, sans fonction particulière, et en costume de député, faute de mieux. Murat, nommé en 1806 grand-duc de Berg et de Clèves, l'emmena en qualité de ministre des finances. L'année suivante, M. Agar épousa une des nièces de son protecteur, et obtint, avec le titre de comte, la terre de Mosbourg. De retour à Paris en 1808, il se vit bientôt confier à nouveau les fonctions de ministre des finances de Murat, devenu roi de Naples : son administration fut prospère.

Il quitta Naples en 1815, obtint du roi de Prusse sa réintégration dans la propriété de la seigneurie de Mosbourg, et se fixa en France. Adversaire des mesures financières prises par le gouvernement de la Restauration, il attaqua (1824) dans un mémoire adressé à la Chambre des pairs, le projet de conversion des rentes de M. de Villèle, et se présenta, comme candidat de l'opposition libérale, à la Chambre des députés, le 17 novembre 1827, dans le 2e arrondissement du Lot, où il échoua avec 22 voix contre 62 à l'élu, M. de Folmont. Il continua de combattre dans des brochures la politique financière du gouvernement, et, de nouveau candidat à la députation, le 21 octobre 1830, dans le même arrondissement, mais cette fois avec l'appui du gouvernement de Louis-Philippe, il fut élu député par 61 voix sur 62 votants (118 inscrits), en remplacement de M. de Flaujac. Il inclina au début vers la fraction la plus modérée de l'opposition constitutionnelle, mais ne tarda, pas à prendre rang dans la majorité conservatrice, et obtint sa réélection, !e 5 juillet 1831, avec 105 voix (173 votants), puis le 21 juin 1834, avec 109 voix (178 votants, 222 inscrits), contra 63 à M. de Folmont. Il parla sur les questions de finance et demanda notamment (2 avril 1832) 140 millions d'économies sur le budget.

Elevé à la pairie le 3 octobre 1837, il continua de soutenir le pouvoir à la Chambre haute, et mourut en 1844. Nommé officier de la Légion d'honneur le 29 mars 1805, il a été promu au grade de commandeur le 27 avril 1840.

Date de mise à jour: juillet 2013