Cyprien, Bernard Chaix
1821 - 1899
Représentant du peuple à l’Assemblée législative de 1849, représentant en 1871, député de 1876 à 1877, et de 1878 à 1888, et sénateur, né à Gap (Hautes-Alpes), le 11 novembre 1821, il se fit recevoir avocat et vint exercer sa profession dans sa ville natale.
Elu, le 13 mai 1849, le 2e sur 3, représentant des Hautes-Alpes à l'Assemblée législative, par 13,019 voix (21,644 votants, 36,264 inscrits), il siégea à gauche et vota avec la minorité démocratique.
Il protesta contre le coup d'Etat de 1851, fut emprisonné pendant deux mois à Mazas et à Sainte-Pélagie, et se tint à l'écart jusqu'aux élections de 1869 au Corps législatif. Il fut alors le candidat de l'opposition dans l'unique circonscription électorale formée par le département des Hautes-Alpes : il y réunit 3,865 voix contre le candidat officiel, M. Clément Duvernois, qui fut élu par 17,506 suffrages. Un autre opposant, M. Guiffrey, avait obtenu 7,454 voix.
Nommé le 6 septembre 1870, préfet des Hautes-Alpes par le Gouvernement de la Défense, M. Cyprien Chaix faillit rentrer, le 8 février 1871, dans la vie parlementaire. Son département l'avait nommé, le 1er sur 2, représentant à l'Assemblée nationale, avec 11,583 voix (18,912 votants, 34,111 inscrits); mais l'élection fut annulée malgré les conclusions du bureau, parce que M. Chaix avait négligé de donner, dans le délai fixé par la loi, sa démission de préfet. Il fut alors réintégré par M. Thiers dans sa préfecture, qu'il occupa jusqu'au 24 mai 1873.
Le 20 février 1876, il devint, sans concurrent, député de l'arrondissement de Gap, avec 10,962 voix (12,274 votants, 17,674 inscrits). Il vota avec le groupe de l'Union républicaine et fut des 363, puis il se représenta le 14 octobre 1877. Tout d'abord, ce fut le candidat officiel du gouvernement du 16 mai, M. Bontoux, qui l'emporta, par 8,120 contre 7,374; mais l'élection de ce dernier fut invalidée, et la circonscription donna à M. Chaix, le 27 janvier 1878, 8,622 voix (12,699 votants, 17,735 inscrits) contre 3,214 à M. Bontoux. M. C. Chaix reprit son siège dans la majorité de la Chambre, avec laquelle il opina :
- pour le ministère Dufaure et les cabinets qui suivirent,
- pour l'élection de M. Jules Grévy comme président de la République,
- contre l'amnistie plénière,
- pour l'invalidation de Blanqui,
- pour l'article 7 et l'application des décrets aux Congrégations,
- pour les nouvelles lois sur la presse et le droit de réunion.
Réélu le 21 août 1881, par 9,930 voix (11,671 votants, 18,654 inscrits), il suivit la même ligne politique, combattit la politique de la droite et celle de l'extrême-gauche, soutint M. Jules Ferry, approuva l'expédition du Tonkin et se montra l'artisan du maintien du Concordat.
M. Cyprien Chaix fut porté, au renouvellement d'octobre 1885, sur la liste opportuniste des Hautes-Alpes, et élu au second tour de scrutin, le 2e sur 3, par 11,998 voix sur 19,486 votants et 31,218 inscrits. Il vota contre la proposition Michelin relativement aux auteurs responsables de l'expédition du Tonkin, contre la suppression des sous-préfets, pour le ministère Rouvier.
Aux élections du 5 janvier 1888 pour le renouvellement partiel du Sénat, M. Chaix fut élu sénateur des Hautes-Alpes, par 303 voix sur 361 votants, en remplacement de M. Guiffrey, décédé. Il a pris place à gauche et il a voté, dans la dernière session, pour le rétablissement du scrutin uninominal (13 février 1889), pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse (18 février), pour la procédure à suivre devant le Sénat pour juger les attentats commis contre la sûreté de l'Etat (29 mars, affaire du général Boulanger).
Né le 11 novembre 1821 à Gap (Hautes-Alpes), mort le 20 août 1899, à Paris.
Représentant des Hautes-Alpes à l'Assemblée Nationale de 1871 à 1876.
Député des Hautes-Alpes de 1876 à 1877 et de 1878 à 1888.
Sénateur des Hautes-Alpes de 1888 à 1899.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 24.)
Membre de diverses commissions spéciales, et président de la première Commission des congés, il borna son activité à ses travaux de commissaire, et n'aborda jamais la tribune.
Il retrouva son siège de sénateur au renouvellement du 7 janvier 1894, au premier tour de scrutin, par 311 voix sur 346 votants. Membre de plusieurs commissions ad hoc, il déposa une pétition en 1897. Son rôle fut donc des plus effacés, sans doute en raison de son grand âge.
Il mourut en cours de mandat, le 20 août 1899, à Paris, à 78 ans, Le Président Armand Fallières prononça son éloge funèbre à la séance de rentrée du 14 novembre suivant et salua sa mémoire en ces termes : « Avec les « 363 », il avait fait tête aux entreprises du 16 mai. Les survivants, de plus en plus rares hélas ! de ce groupe qui fut en 1877, l'âme de la résistance républicaine, ont respecté jusqu'à son dernier jour, dans M. Cyprien Chaix, le soldat sans reproche d'une cause à laquelle il avait voué toutes les forces de son âme, les plus nobles aspirations de son cœur.»