Paul, Alphonse Antier

1905 - 1996

Informations générales
  • Né le 20 mai 1905 à Le puy (Haute-Loire - France)
  • Décédé le 23 octobre 1996 à Antibes (Alpes-Maritimes - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 19 juin 1941 *
Département
Haute-Loire
Groupe
Agraire indépendant
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Haute-Loire
Groupe
Paysan
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Haute-Loire
Groupe
Républicain d'action paysanne et sociale
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Haute-Loire
Groupe
Centre républicain d'union paysanne et sociale
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Haute-Loire
Groupe
Centre républicain d'action paysanne et sociale et des démocrates indépendants
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Haute-Loire
Groupe
Paysan

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né au Puy (Haute-Loire) le 20 mai 1905.

Député de la Haute-Loire de 1936 à 1942 et de 1945 à 1958.

Secrétaire d'Etat à l'Agriculture du 2 juillet au 4 juillet 1950, puis du 2 octobre 1950 au 21 novembre 1951.

Ministre de la Marine marchande du 23 février 1955 au 24 janvier 1956.

Petit-fils d'agriculteurs, agriculteur lui-même, mais fils d'avocat et de parlementaire, Paul Antier, cinquième enfant du précédent, s'intéresse de bonne heure aux questions paysannes. En 1931, à 26 ans, il commence sa carrière politique comme maire de Laussonne, village d’où sa famille est originaire. Sauf une interruption due à l'occupation allemande de juin 1940 à mai 1945 - il restera constamment jusqu'à la fin d'octobre 1947 à la tête de cette municipalité.

En 1936 les électeurs du canton de Monastier le choisissent comme conseiller général et ceux du Puy l'envoient siéger à la Chambre des Députés, aux élections générales des 26 avril et 3 mai 1936 au 2e tour de scrutin. Il s'inscrivit au groupe agraire indépendant. Membre de la Commission du travail et de la Commission du suffrage universel, il intervient notamment lors de la discussion du budget de 1937, qu'il vote par patriotisme bien qu'il en juge le poids excessif; il combat le projet étendant le régime des conventions collectives à l'agriculture et réclame pour les agriculteurs un système d'allocations familiales. Le 19 février 1937, il propose d'instituer le vote personnel des députés. En 1940, il est le premier parlementaire à rejoindre le Général de Gaulle. Son départ de France, son activité dans la Résistance lui valent d'être, en 1941, déchu de la nationalité française, déchu de son mandat, et finalement condamné à mort par contumace. Le Comité français de libération nationale le charge, en 1942 et 1943, de plusieurs missions en Extrême-Orient, en Australie et en Amérique. A partir de novembre 1943, il siège à l'Assemblée Consultative d'Alger; il s'y montre soucieux d'assurer le contrôle du Parlement et du peuple sur les actes du Gouvernement de la France libre, proposant la création d'une Commission de l'intérieur, demandant que le programme gouvernemental soit soumis le plus rapidement possible à l'approbation populaire, réclamant l'organisation d'élections dans les départements libérés depuis plus de six mois, se prononçant en faveur du vote des femmes dès la première consultation électorale. président de la Commission de la France d'outre-mer, il dépose en cette qualité, plusieurs propositions de résolution.

A son retour en France, après la Libération, il est réélu maire de Laussonne, sans avoir fait acte de candidature. Il est également réélu le 21 octobre 1945, député de la Haute-Loire et va siéger à la 1re Assemblée Nationale Constituante. Inscrit au groupe paysan, il se consacre essentiellement à l'étude des problèmes agricoles. Le 26 avril 1946, il dépose une proposition de loi sur l'organisation professionnelle agricole qui vise, écrit-il, à préserver l'unité de la paysannerie et qui est fondée sur la liberté syndicale. Parce que cette liberté lui semble déniée aux paysans, il refuse de voter le budget de 1946. Il siégeait en même temps à la Commission de la défense nationale. Réélu le 2 juin 1946 à la deuxième Assemblée Nationale Constituante, il en est nommé Secrétaire. Il reprend sa proposition de loi. Au nom des droits du suffrage universel, il combat un amendement qui tend à déclarer inéligibles les personnes qui ont porté la francisque. Il siège en outre à la Commission des territoires d'outre-mer.

Le 10 novembre 1946, il est réélu député à l'Assemblée Nationale. Il le sera encore à deux reprises lors des élections générales des 17 juin 1951 et 2 janvier 1956 et restera ainsi député jusqu'à la fin de la IVe République. Il fait partie de la Commission de l'intérieur dont il devient Secrétaire en 1946; de la Commission de la presse en 1948 et 1954 et en est Vice-Président en 1950; de la Commission chargée d'enquêter sur les événements survenus en France de 1933 à 1945 (1947); de la Commission de justice et de législation en 1951, et de la Commission des territoires d'outremer en 1951 et 1956. Sous ces trois législatures, inscrit au groupe d'action paysanne et sociale, puis au groupe paysan, il s'emploie à défendre les agriculteurs contre les perquisitions des agents du contrôle économique (20 mars, 16 et 20 mai 1947) et contre les effets de l'étatisme et du dirigisme (16 mai 1947); il réclame pour eux des prix plus rémunérateurs (22 mai 1947) ou une répartition plus généreuse de denrées contingentées (16 mai 1947); il demande, dans leur intérêt, l'arrêt des importations de produits alimentaires (24 février 1950). En faveur des anciens combattants, il réclame un allégement du prélèvement exceptionnel de lutte contre l'inflation. Il proteste contre l'emploi des douzièmes provisionnels et préconise la liquidation des entreprises nationalisées, le relèvement de l'âge de la retraite, la prolongation de la durée de travail hebdomadaire et la réduction massive des dotations budgétaires (18 septembre 1948). Directeur du journal l'Unité paysanne, Président du parti paysan, il se range résolument dans l'opposition et harcèle le Gouvernement de questions et de demandes d'interpellations. Mais, le 30 juin 1950, il accepte le poste de Secrétaire d'Etat à l'Agriculture dans le deuxième cabinet Queuille, qui ne dure d'ailleurs que quelques jours; il retrouve le même poste le 2 octobre 1950 dans un cabinet Pleven et il le conserve dans le troisième cabinet Queuille, qui succède le 10 mars 1951 au cabinet Pleven et qui reste en fonction jusqu'à la fin de la première législature. Sous la seconde législature, M. Antier devient, le 11 août 1951, Ministre de l'Agriculture dans le deuxième cabinet Pleven, mais en désaccord avec ses collègues du Gouvernement, il démissionne le 21 novembre suivant. Il se préoccupe alors de la représentation, particulièrement au Conseil de la République, des Etablissements français de l'Océanie : à ce sujet il intervient plusieurs fois et dépose deux propositions de loi. Mais ses préoccupations essentielles ne varient pas : le 7 octobre 1952, il demande à interpeller sur le prix du blé, puis le 22 février 1955, sur l'intervention de la police contre un rassemblement d'agriculteurs. Mais, dès le lendemain, il entre dans le deuxième cabinet Edgar Faure, qui demeure en fonction jusqu'à la fin de la deuxième législature.

En qualité de Ministre de la Marine marchande, M. Antier dépose et fait voter trois projets de loi relatifs à un protocole d'accord sur un avenant à la convention rendue entre l'Etat et la Compagnie générale transatlantique (juin 1955) à l'exercice de la profession de marin et à la protection contre la pollution des eaux de mer (octobre 1955).

Sous la troisième législature, M. Antier dépose deux propositions de loi relatives à la lutte contre la tuberculose bovine et une proposition de loi tendant à amnistier les délits commis à l'occasion de conflits d'origine fiscale (19 décembre 1957).

M. Antier n'a pas été réélu aux élections au scrutin uninominal qui ont suivi la Constitution du 4 octobre 1958.

Il a été juge titulaire à la Haute Cour de justice en 1947.




Né le 20 mai 1905 au Puy (Haute-Loire)

Député de la Haute-Loire de 1936 à 1942

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Haute-Loire)

Député de la Haute-Loire de 1946 à 1958

Secrétaire d'Etat à l'agriculture du 2 au 12 juillet 1950, puis du 2 octobre 1950 au 10 juillet 1951

Ministre de l'agriculture du 11 août 1951 au 21 novembre 1951

Ministre de la marine marchande du 23 février 1955 au 24 janvier 1956

Petit-fils d'agriculteurs, agriculteur lui-même, mais fils d'avocat et de parlementaire, Paul Antier, cinquième enfant de Joseph Antier, s'intéresse de bonne heure aux questions paysannes. En 1931, à 26 ans, il commence sa carrière politique comme maire de Laussonne, village d'où sa famille est originaire. Sauf une interruption due à l'occupation allemande - de juin 1940 à mai 1945 - il restera constamment, jusqu'à la fin d'octobre 1947, à la tête de cette municipalité.

En 1936, les électeurs du canton de Monastier le choisissent comme conseiller général et ceux du Puy l'envoient siéger à la Chambre des députés, aux élections générales des 26 avril et 3 mai 1936, au 2e tour de scrutin. Il s'inscrit au Groupe agraire indépendant. Membre de la Commission du travail et de la Commission du suffrage universel, il intervient notamment lors de la discussion du budget de 1937, qu'il vote bien qu'il en juge le poids excessif ; il combat le projet étendant le régime des conventions collectives à l'agriculture et réclame pour les agriculteurs un système d'allocations familiales. Le 19 février 1937, il propose d'instituer le vote personnel des députés.

En 1940, Paul Antier est le premier parlementaire à rejoindre le général De Gaulle. Son départ de France, son activité dans la Résistance lui valent d'être, en 1941, déchu de la nationalité française, puis de son mandat, et finalement condamné à mort par contumace. Le comité français de libération nationale le charge, en 1942 et 1943, de plusieurs missions en Extrême-Orient, en Australie et en Amérique. A partir de novembre 1943, il siège à l'Assemblée consultative d'Alger ; il s'y montre soucieux d'assurer le contrôle du Parlement et du peuple sur les actes du Gouvernement de la France libre, proposant la création d'une Commission de l'intérieur, demandant que le programme gouvernemental soit soumis le plus rapidement possible à l'approbation populaire, réclamant l'organisation d'élections dans les départements libérés depuis plus de six mois, se prononçant en faveur du vote des femmes dès la première consultation électorale. Président de la Commission de la France d'outre-mer, il dépose en cette qualité plusieurs propositions de résolution.

Bien qu'ayant voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, le 10 juillet 1940, Paul Antier, après la Libération, est considéré, par décision du jury d'honneur en date du 27 septembre 1945, comme relevé ipso facto de son inéligibilité, du fait de son appartenance à l'Assemblée consultative. Il est réélu maire de Laussonne, sans avoir fait acte de candidature. Il est également élu le 21 octobre 1945, représentant de la Haute-Loire et va siéger à la première Assemblée nationale Constituante. Inscrit au Groupe paysan, il se consacre essentiellement à l'étude des problèmes agricoles. Le 26 avril 1946, il dépose une proposition de loi sur l'organisation professionnelle agricole qui vise, écrit-il, à « préserver l'unité de la paysannerie » et qui est fondée sur la liberté syndicale. Parce que cette liberté lui semble déniée aux paysans, il refuse de voter le budget de 1946. Il siégeait en même temps à la commission de la défense nationale.

Réélu le 2 juin 1946 à la seconde Assemblée nationale Constituante, il en est nommé secrétaire. Il reprend sa proposition de loi. Au nom des droits du suffrage universel, il combat un amendement qui tend à déclarer inéligibles les personnes qui ont porté la francisque. Il siège en outre à la commission des territoires d'outre-mer.

Le 10 novembre 1946, il est élu député à l'Assemblée nationale. Il le sera encore à deux reprises lors des élections générales des 17 juin 1951 et 2 janvier 1956 et restera ainsi député jusqu'à la fin de la IVe République. Il fait partie de la Commission de l'intérieur dont il devient secrétaire, de la Commission de la presse et en est vice-président en 1950, de la Commission chargée d'enquêter sur les événements survenus en France de 1933 à 1945, de la Commission de justice et de législation et de la Commission des territoires d'outre-mer. Sous ces trois législatures, inscrit au Groupe d'action paysanne et sociale, puis au Groupe paysan, il s'emploie à défendre les agriculteurs contre les perquisitions des agents du contrôle économique (20 mars, 16 et 20 mai 1947) et contre les effets de l'étatisme et du dirigisme (16 mai 1947) ; il réclame pour eux des prix plus rémunérateurs (22 mai 1947) ou une répartition plus généreuse de denrées contingentées (16 mai 1947) ; il demande, dans leur intérêt, l'arrêt des importations de produits alimentaires (24 février 1950). En faveur des anciens combattants, il réclame un allégement du prélèvement exceptionnel de lutte contre l'inflation. Il proteste contre l'emploi des douzièmes provisionnels et préconise la liquidation des entreprises nationalisées, le relèvement de l'âge de la retraite, la prolongation de la durée de travail hebdomadaire et la réduction massive des dotations budgétaires (18 septembre 1948). Directeur du journal L'Unité paysanne, président du parti paysan, il se range résolument dans l'opposition et harcèle le Gouvernement de questions et de demandes d'interpellations. Mais, le 2 juillet 1950, il accepte le poste de secrétaire d'Etat à l'agriculture dans le deuxième Cabinet Queuille, qui ne dure d'ailleurs que quelques jours ; il retrouve le même poste le 2 octobre 1950 dans un Cabinet Pleven et il le conserve dans le troisième Cabinet Queuille, qui succède le 10 mars 1951 au Cabinet Pleven et qui restera en fonction jusqu'à la fin de la première législature.

Sous la deuxième législature, Paul Antier devient, le 11 août 1951, ministre de l'Agriculture dans le deuxième Cabinet Pleven, mais en désaccord avec ses collègues du Gouvernement, il démissionne le 21 novembre suivant. Il se préoccupe alors de la représentation, particulièrement au conseil de la République, des Établissements français de l'Océanie : à ce sujet, il intervient plusieurs fois et dépose deux propositions de loi. Mais ses préoccupations essentielles ne varient pas : le 7 octobre 1952, il demande à interpeller le Gouvernement sur le prix du blé, puis le 22 février 1955, sur l'intervention de la police contre un rassemblement d'agriculteurs. Toutefois, dès le lendemain, il entre dans le deuxième Cabinet Edgar Faure, qui demeure en fonction jusqu'à la fin de la deuxième législature.

En qualité de ministre de la Marine marchande, Paul Antier dépose et fait voter trois projets de loi relatifs à la Compagnie générale transatlantique (juin 1955), à l'exercice de la profession de marin et à la protection contre la pollution des eaux de mer (octobre 1955).

Réélu le 2 janvier 1956 à la tête de la liste d'Union des Indépendants et Paysans avec 37 281 voix sur 116 172 votants, Paul Antier dépose deux propositions de loi relatives à la lutte contre la tuberculose bovine et une autre tendant à amnistier les délits commis à l'occasion de conflits d'origine fiscale (19 décembre 1957).

Il avait été juge titulaire à la Haute Cour de justice en 1947.