Marcel Champeix
1902 - 1994
Né le 31 mars 1902 à Masseret (Corrèze)
Décédé le 7 mars 1994 à Limoges (Haute-Vienne)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Corrèze)
Conseiller de la République, puis Sénateur de la Corrèze de 1946 à 1958
Secrétaire d'Etat chargé des affaires algériennes du 1er Février 1956 au 13 Juin 1957, puis du 19 Juin au 6 Novembre 1957
Au terme de ses études secondaires effectuées au lycée de Tulle, Marcel Champeix entre tôt dans la vie active comme instituteur, et dans la vie politique, comme militant de la SFIO. Il milite au sein du syndicat interdépartemental des instituteurs de la Corrèze, et brigue son premier mandat électif aux législatives d'avril 1936, dans la circonscription de Brive-Nord ; à l'issue du premier tour, il se plie à la discipline républicaine en se retirant en faveur du candidat radical, mieux placé.
Mobilisé en septembre 1939 comme officier de réserve, son courage au combat lui vaut la Croix de guerre.
De retour à Masseret en juin 1940, il fait l'objet de menaces incessantes de la part de la Légion française des combattants, du fait de son engagement politique et syndical antérieur. Sur ordre, l'administration de l'éducation procède à son déplacement d'office ; pour ne pas s'éloigner de son village natal, Marcel Champeix obtient alors un congé pour convenances personnelles.
Résistant actif, c'est à Toulouse, dans l'imprimerie d'un journal clandestin, qu'il est arrêté en 1942 ; détenu d'abord au camp de Compiègne, il est ensuite déporté à Mauthausen. Il se trouve encore en détention lorsqu'il est élu en avril 1945 à la mairie de Masseret.
Puis, en octobre 1945, il devient conseiller général d'Uzerche, mandat que son père avait détenu avant guerre durant près de trente ans.
Il se consacre alors entièrement à l'action politique, avec son élection comme député de la Corrèze aux deux Assemblées nationales Constituantes, en tête de la liste SFIO. Au sein de la première Constituante, il siège à la Commission des affaires économiques et à la Commission de l'agriculture ; il est également nommé juré à la Haute Cour de Justice, fonction où il est reconduit dans la seconde Constituante. Il dépose, en février 1946, une proposition de loi portant organisation de la recherche agronomique, et création d'un Institut national de la recherche agronomique.
Puis, dans la seconde Constituante, il est membre de la Commission de l'agriculture et de la Commission de l'éducation nationale, et rédige, en août 1946, une proposition de loi sur l'enseignement post-scolaire agricole.
Mais il ne peut conserver son siège aux législatives du 10 novembre 1946, et se présente alors au Conseil de la République, le 8 décembre suivant : avec 118 voix sur 619 suffrages exprimés, il remporte le siège attribué sur le plan interdépartemental.
Le 7 novembre 1948, il conduit la liste d'Union socialiste, radicale et républicaine, qui remporte dès le premier tour les deux sièges à pourvoir ; lui-même recueille alors 494 voix sur 722 suffrages exprimés. Puis il est aussi facilement réélu le 19 juin 1955, sur la liste commune d'Union socialiste, radicale et républicaine : il obtient alors 416 voix sur 734 suffrages exprimés.
Au Conseil de la République, il siège à la Commission de l'agriculture et à la Commission de l'éducation nationale. Sa première intervention publique porte sur le statut des déportés et internés politiques, situation qu'il connaît bien pour l'avoir vécue lui-même.
Puis il est chargé par la Commission de l'intérieur, où il siège depuis janvier 1949, du rapport sur le projet de loi portant autorisation de transformation d'emplois et réforme de l'auxiliariat, discuté en décembre de la même année. Il s'exprime, en 1951, sur l'élection des membres de l'Assemblée nationale, ainsi que sur l'institution d'un compte spécial du Trésor, la situation économique et scolaire de la Martinique, et les dépenses de l'aviation civile et commerciale.
En décembre 1952 est organisé un débat consécutif à sa question orale sur la reconstruction de l'école normale de Tulle et, en mars 1954, un débat sur la manufacture nationale d'armes de cette ville.
Marcel Champeix prend également part à la discussion sur la réforme de la Constitution, en 1954. Son influence croissante au sein du groupe socialiste se traduit, en janvier 1955, par son élection à la vice-présidence du Conseil de la République, fonctions qu'il conserve jusqu'à sa nomination au gouvernement ; il intervient, en 1955, sur les accords de Paris, puis sur l'état d'urgence en Algérie.
C'est d'ailleurs le poste délicat de secrétaire d'Etat à l'intérieur, chargé des affaires algériennes, que lui confie Guy Mollet au sein du gouvernement qu'il constitue le 1er février 1956 ; il gardera ces fonctions dans le cabinet Bourgès-Maunoury.
L'action qu'il préconise alors est résumée dans un discours qu'il prononce à Aubusson, en mai 1956 : « Ce n'est point une guerre que nous avons à gagner, c'est l'âme d'un peuple ». Mais les relations entre la métropole et l'Algérie sont déjà trop compromises pour qu'une telle politique puisse s'appliquer. Néanmoins, après son départ du gouvernement, Marcel Champeix exprime ses convictions toujours intactes lors du débat, en janvier 1958, sur les institutions de l'Algérie.
Le 2 juin 1958, il vote contre les pleins pouvoirs, et ne prend pas part au vote du 3 juin sur la révision constitutionnelle.
Il est réélu aux sénatoriales d'avril 1959.