Jacques, Pierre Bujault

1771 - 1842

Informations générales
  • Né le 1er janvier 1771 à La Forêt-sur-Sèvre ( - Généralité de Poitiers France)
  • Décédé le 24 décembre 1842 à Sainte-Blandine (Deux-Sèvres - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cent-Jours
Législature
Chambre des représentants
Mandat
Du 11 mai 1815 au 13 juillet 1815
Département
Deux-Sèvres
Groupe
Constitutionnel modéré
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIe législature
Mandat
Du 9 mai 1822 au 24 décembre 1823
Département
Deux-Sèvres
Groupe
Modérés du centre

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant à la Chambre des Cent-Jours, député de 1822 à 1824, né à la Forêt-sur-Sèvre (Généralité de Poitiers), le 1er janvier 1771, mort à Challoüe, commune de Sainte-Blandine (Deux-Sèvres), le 24 décembre 1842, il fit ses études au collège d'Angers, et fut, sans succès, libraire, imprimeur et avocat à Melle. Il quitta le barreau pour se consacrer à l'agriculture et fit valoir le domaine de Challoüe (canton de Celles) dont il venait d'hériter.

Membre du conseil général, il fut élu le 11 mai 1815, représentant à la Chambre des Cent-jours par le collège de département des Deux-Sèvres, avec 79 voix sur 106 votants : il y défendit de ses votes l'opinion constitutionnelle modérée. Puis il reprit ses occupations favorites, qu'il n'interrompit que pour siéger de nouveau à la Chambre des députés: le parti libéral lui donna, le 9 mai 1822, dans le 2e arrondissement électoral des Deux-Sèvres (Niort), une majorité de 343 voix sur 497 votants et 567 inscrits, contre 138 voix au général Aymé, et 9 à M. Morisset. Il vota avec les défenseurs de la Charte.

Son rôle parlementaire fut des plus modestes; mais c'est comme cultivateur et comme moraliste populaire que Jacques Bujault fit connaître son nom. Dès 1818, Paul-Louis Courier l'annonçait au public: « Projet d'amélioration de l'agriculture, par J. Bujault, avocat à Melle, département des Deux-Sèvres. Brochure de cinquante pages où l'on trouve des calculs, des remarques, des idées dignes de l'attention de tous ceux qui ont étudié cette matière. L'auteur aime son sujet, le traite en homme instruit et dont les connaissances s'étendent au delà. Il ne tiendrait qu'à lui d'approfondir les choses qu'il effleure en passant; plein de zèle, d'ailleurs pour le bonheur public et pour la gloire de l'Etat. Il veut qu'on dirige la nation vers l'économie rurale, qu'on instruise les cultivateurs, et il en indique les moyens. Rien n'est mieux pensé, ni plus louable. » Doué d'un esprit vif, alerte, incisif, Bujault qui écrivait non pour le public des villes, mais pour le paysan illettré de son temps et de son pays, mettait volontiers en proverbes et en adages l'enseignement technique et moral qu'il prodiguait dans ses livres. Voici quelques-uns des aphorismes du « patriarche de Challoüe », extraits des Almanachs de Maître Jacques: Ecrire pour le laboureur, c'est faire l'aumône du pauvre. - Un petit trou à la barrique et le vin est à bas; petit gaspillage à la maison, et la richesse s'en va. - Mes amis, c'est grand bonheur, si d'ivrogne on ne vient voleur. - On plume les poules au village, les plaideurs à la ville. -La femme est le bon Dieu de la maison. -La terre s'épuise par le blé, et elle se repose par le pré. - Jeunesse va vers le monde, vieillesse en revient, et si vieillesse ne cause, jeunesse ne saura rien.
Jacques Bujault contribua surtout à répandre l'usage des prairies artificielles. On lui doit de nombreuses améliorations agricoles dans les Deux-Sèvres. Il légua, en mourant, 75,000 fr. aux pauvres de la ville de Melle, et la même somme à ceux de Sainte-Blandine. Le 15 septembre 1889, la ville de Melle a inauguré un monument élevé en son honneur.

Date de mise à jour: février 2015