Nicolas, Léonard Beker

1770 - 1840

Informations générales
  • Né le 14 janvier 1770 à Obernai ( - Généralité de Strasbourg - France)
  • Décédé le 18 novembre 1840 à Aubiat (Puy-de-Dôme - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cent-Jours
Législature
Chambre des représentants
Mandat
Du 13 mai 1815 au 13 juillet 1815
Département
Puy-de-Dôme

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant à la Chambre des Cent-jours, et pair de France, né à Obernai (Généralité de Strasbourg, France), le 14 janvier 1770, mort à Aubiat (Puy-de- Dôme), le 18 novembre 1840, il entra en 1786 au régiment de Languedoc-dragons, traversa rapidement les grades inférieurs, passa en 1793 à l'état-major général où il servit successivement dans les armées du Nord, de l'Ouest, de Sambre et Meuse, de Saint-Domingue et d'Italie.

Il contribua à la première pacification de la Vendée. Lors des Préliminaires de paix de Leoben il alla en Hollande réprimer, sous les ordres du général Dejean, des troubles dans la province de Frise. A la paix de Campo-Formio, un ordre du ministre de la guerre appela l'adjudant général Beker à Paris, pour faire partie de l'expédition de Saint-Domingue, comme chef d'état-major du général Hédouville, agent du Directoire, chargé de prendre possession de la partie espagnole de cette île, cédée à la France par le traité de Bâle avec l'Espagne.

De retour en France au bout d'un an, il fut envoyé en Italie à la tête d'une brigade, se distingua à la bataille de Cassano, où il fut laissé pour mort, fut employé ensuite comme général de brigade dans la division Grouchy pendant la campagne de Hohenlinden à l'armée du Rhin, et, à la paix de Lunéville, nommé par le premier Consul au commandement du département du Puy de dôme, patrie du général Desaix, dont le général Beker avait épousé la soeur. Il conserva ce commandement jusqu'en 1805, puis fut promu général de division, fit encore la campagne de Prusse et celle de Pologne, avec le 5e corps d'armée qu'il suivit en Silésie; là il reçut le titre de comte de l'Empire. Enfin il remplit les fonctions de chef d'état-major du maréchal Masséna dans la dernière campagne contre l'Autriche, en 1809.

Grand officier de la Légion d'honneur après Essling, il devint cependant suspect à Napoléon Ier à cause de l'opinion qu'il n'avait pas craint d'exprimer sur les conséquences du système de guerre à outrance, et il dut se rendre en disgrâce à Belle-Île-en-Mer pour en prendre le commandement.

De retour dans ses foyers en 1814, il usa de son influence pour empêcher, pendant l'occupation étrangère, une collision prête à éclater entre les militaires et les citoyens.

Le 13 mai 1815, le collège de département du Puy-de-Dôme le nomma représentant à la Chambre des Cent-Jours.

Lors de la seconde abdication de Napoléon, le gouvernement provisoire lui donna l'ordre de se rendre à la Malmaison pour veiller à la sûreté de l'empereur et l'accompagner jusqu'à Rochefort. Cet ordre était conçu dans les termes suivants :

« Je vous transmets, général, copie d'un arrêté du gouvernement qui vous charge d'accompagner l'empereur Napoléon. Votre caractère connu est une garantie que vous aurez et que vous ferez rendre à ce prince les égards et respects que l'on doit au malheur et vous trouverez chez chaque autorité civile et militaire, dans l'âme de chaque citoyen, les secours que vous pourriez être dans le cas de réclamer pour la sûreté de sa personne... »
« Le maréchal, prince d'Eckmuhl, ministre de la guerre. »

Le général Beker s'acquitta habilement de la mission, puis se retira dans son département. Il ne fut pas exempt de persécutions en 1816 : le préfet du Puy-de-Dôme l'envoya en surveillance à Poitiers; mais le roi révoqua la mesure en son conseil, et, à quelques années de distance, dédommagea Beker en l'appelant à la Chambre de pairs (5 mars 1819). Il s'y montra le partisan modéré de la royauté, et après juillet 1830, se rallia au gouvernement de Louis-Philippe qui le conserva jusqu'à la fin de ses jours sur la liste des pairs de France.