Antoine, Stanislas, Nicolas, Pierre, Fourier Jankovicz de Jeszenicze ou Jankovitz

1763 - 1847

Informations générales
  • Né le 7 juillet 1763 à Lunéville ( - Duché de Lorraine - Généralité de Nancy)
  • Décédé le 6 juin 1847 à Versailles (Seine-et-Oise - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
Ire législature
Mandat
Du 22 août 1815 au 5 septembre 1816
Département
Meurthe
Groupe
Majorité
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIe législature
Mandat
Du 13 novembre 1820 au 31 juillet 1821
Département
Meurthe
Groupe
Droite
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 25 février 1824 au 5 novembre 1827
Département
Meurthe
Groupe
Droite
Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IVe législature
Mandat
Du 17 novembre 1827 au 16 mai 1830
Département
Meurthe
Groupe
Droite

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1815 à 1816, de 1820 à 1821 et de 1824 à 1830, né à Lunéville (Duché de Lorraine, Généralité de Nancy) le 7 juillet 1763, mort à Versailles (Seine-et-Oise) le 6 juin 1847, issu d'une noble famille polonaise qui avait servi à Nancy le roi Stanislas, il était propriétaire dans la Meurthe, conseiller général du département, et y avait rempli par intérim, en 1814, les fonctions de préfet, quand il en fut élu député, le 22 août 1815, au grand collège, par 89 voix (143 votants, 276 inscrits).

Il vota avec la majorité de la Chambre introuvable, et prononça au cours de la session, à propos de la loi électorale, un discours très favorable aux grands propriétaires. Non réélu en 1816, il reparut à la Chambre le 13 novembre 1820, le même collège l'y ayant renvoyé par 112 voix sur 205 votants et 216 inscrits.

Ardent royaliste, il avait été créé baron par le gouvernement royal le 20 janvier précédent. Il prit place à droite et soutint le ministère Villèle, qui fit triompher sa candidature, le 25 février 1824, dans la 3e arrondissement de la Meurthe (Château-Salins), par 173 voix sur 191 votants et 208 inscrits, contre 13 à M. Ardouin, banquier.

Mais, contre l'attente de ses patrons politiques, M. Jankovicz ne tarda pas à prendre, dans cette législature, une attitude indépendante, et son nom resta attaché au dépôt d'une proposition, alors rejetée, mais qui plus tard devait avoir une meilleure fortune, et qui tendait à obliger les députés promus à une fonction publique à se représenter aussitôt devant leurs électeurs. Cette motion fut très bien accueillie par l'opposition, et un publiciste anti-ministériel l'appréciait en ces termes :

« Rappelant sans doute dans sa pensée les circulaires électorales, les éliminations illégales, les introductions plus coupables encore, les menaces employées à l'égard des uns, les promesses fallacieuses faites à d'autres, la responsabilité imposée à toutes les familles pour le vote d'un de leurs membres, les destitutions de quelques magistrats qui, dignes du noble caractère dont ils étaient revêtus, avaient osé juger selon leur conscience, contre les volontés ministérielles, les promotions qui furent le prix de la servilité ; jetant un coup d'œil sur la Chambre où l'on aperçoit d'abord une foule de fonctionnaires amovibles à la volonté de ministres qui comptent la conscience pour rien, et ne proscrivent que l'honneur ; voyant la septennalité adoptée, et connaissant le système de séduction du ministère, M. Jankovics fut frappé de cette idée que, dans l'espace de sept années, la Chambre ne serait plus qu'une réunion de fonctionnaires salariés, amovibles, dépendants, et qu'ainsi, tout étant déplacé, le gouvernement représentatif ne serait plus qu'une illusion, puisque la Chambre, qui, dans ce système, doit représenter l'opinion publique, ne représenterait plus que les volontés ministérielles, et que ses membres, au lieu d'être les contrôleurs de l'administration et les réformateurs des abus, ne seraient plus que des serviteurs soumis ou des postulants intéressés. Il voulut donc établir une barrière à la corruption, et il crut qu'une Chambre qui, en admettant la septennalité, venait de sanctionner un acte si favorable à la sécurité ministérielle, pouvait demander quelque chose dans l'intérêt de ses commettants et de sa propre indépendance. En conséquence, il proposa qu'à l'avenir un membre de la Chambre élective qui accepterait une place du pouvoir cesserait de faire partie de la Chambre et devrait courir la chance d'une réélection. La proposition de M. Jankovics était loin d'offrir toutes les garanties de la constitution anglaise; mais elle était honorable pour la Chambre, sans être inquiétante pour le pouvoir, pour un pouvoir loyal marchant dans la direction de la Charte et dans la ligne constitutionnelle ; mais pour un pouvoir corrupteur, la proposition devenait gênante. Quand des ministres attaquent ouvertement et violent tous les jours l'acte fondamental, quand ils le détruisent article par article; quand, pour faire passer leurs projets, ils sont obligés d'offrir des places au lieu d'arguments, et de s'adresser aux intérêts au lieu de parler à la raison, la proposition devait leur déplaire, puisqu'elle diminuait les moyens de séduction. »

M. Jankovicz prit part encore à plusieurs discussions, notamment sur divers baux emphytéotiques du ministère de l'Intérieur et du budget de la guerre.

Réélu, le 17 novembre 1827, député de Château-Salins, par 83 voix (165 votants, 187 inscrits), contre 80 au baron Louis, il vit son admission contestée, par suite d'une pétition revêtue de quatorze signatures, dans laquelle on attaquait les opérations du bureau et les droits de cinq électeurs. Mais la Chambre, sur le rapport de M. Agier, proclama la bonne foi de l'élu, qu'elle admit à une grande majorité le 17 mars 1828. M. Jankovicz soutint jusqu'au bout le gouvernement de Charles X ; il quitta la vie publique le 23 juin 1830, ayant échoué avec 60 voix contre 125 au baron Louis, élu.

Président du conseil général de la Meurthe et chevalier de la Légion d'honneur, du 1er mai 1821.

Date de mise à jour: mars 2015